Michael McCarron badge Marcotte

LAVAL - Ça se passe à Syracuse dans l'état de New York le 1er décembre dernier. Le Rocket de Laval est impliqué dans un duel chaudement disputé face au Crunch. En deuxième période, Michael McCarron est impliqué dans un duel homme à homme avec un rival près du banc des siens. Les deux joueurs font une chute, et le robuste attaquant est atteint par un patin directement à l'oreille gauche. Dès ce moment, il se rend compte de la gravité de la situation.
« Le joueur adverse a tenté de couper une passe devant moi et m'a entraîné dans sa chute. Je suis tombé directement sur son patin. En me touchant l'oreille, j'ai paniqué. Sans vouloir faire peur à quelqu'un, je la sentais tenir que par un fil. Heureusement, nous avons entendu le coup de sifflet et j'ai pu me rendre de l'autre côté de la glace au vestiaire. Vraiment, le sentiment de panique est difficile à expliquer », a résumé l'espoir du Tricolore au terme de l'entraînement du Rocket, mercredi.

Les dommages sont importants, l'oreille gauche est presque coupée littéralement en deux. La plaie saigne abondamment. Le thérapeute de l'équipe, Glen Kinney, accompagne McCarron au vestiaire. Dès lors, il est clair qu'il aura besoin rapidement d'une opération. Une ambulance le transporte au centre hospitalier de Syracuse où les services d'un chirurgien plastique sont demandés pour reconstruire l'oreille.
« Le transport à l'hôpital ne fut pas très agréable. Premièrement, il y avait beaucoup de sang. J'étais envahi par un fort sentiment de panique. Je ne devrais peut-être pas avouer ça, mais j'ai pleuré. Je sais que les joueurs de hockey ne sont pas supposés pleurer, mais ce fut le cas. Je pensais à toutes sortes de choses, à ma carrière, à ma vie personnelle. Il y avait tellement de sang que je n'entendais plus d'un côté », raconte-t-il avec émotion.
L'entraîneur Sylvain Lefebvre a été à même de constater la gravité de la situation à la fin de la deuxième période lors du retour de l'équipe au vestiaire.
« C'est arrivé à la toute fin de la période. Quand nous sommes retournés au vestiaire, il y avait pas mal de monde autour de lui. La clinique est située dans le bureau des entraîneurs! On a été rapidement rassurés par le médecin, nous disant que Mike serait entre bonnes mains à l'hôpital de Syracuse. Notre secrétaire de voyage, Carl Gagnon, s'est donc occupé de lui pour notamment le ramener dans la région de Montréal, le lendemain. C'était évident que Mike était vraiment consterné par la situation. On a essayé de le rassurer du mieux qu'on pouvait », a expliqué le pilote du Rocket.
Une modification apportée au casque
Dans les circonstances, le gros attaquant s'en est bien tiré avec une soixantaine de points de suture et une grosse cicatrice pour la vie. Un accident effrayant, certes, mais qui aurait pu s'avérer encore plus dramatique.
« J'y ai pensé pas mal au cours des derniers jours, c'est certain. Qu'est-ce qui serait arrivé si j'avais reçu le patin juste un peu plus bas et qu'il m'avait atteint au cou? Je ne vous mentirai pas, j'ai eu une certaine crainte de rejouer au hockey. Je me console en me disant que ça aurait pu être bien pire. Je pense que mon état d'esprit est de retour à la normale et j'ai hâte de revenir au jeu », a poursuivi McCarron, qui devrait renouer avec l'action samedi quand le Rocket visitera les Checkers de Charlotte.
Pour l'heure, McCarron portera un casque légèrement modifié non seulement pour protéger l'oreille endommagée, mais aussi pour éviter l'infection. Des deux côtés de la pièce d'équipement, une bande de plastique recouvrera presque totalement les deux oreilles.
« C'est le même casque que je portais quand j'étais plus jeune dans le hockey mineur. D'ailleurs, je ne sais pas pourquoi en vieillissant les casques sont plus ouverts au niveau des oreilles. Pour être plus cool, peut-être? Je ne sais pas. Chose qui est certaine pour moi, je vais toujours porter ce genre de casque à l'avenir. Peu importe ce dont j'ai l'air sur la glace, l'important c'est la manière dont je me comporte qui compte. C'est une expérience que je ne souhaite pas du tout avoir à revivre », a philosophé l'Américain de 22 ans en terminant.