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MONTRÉAL – Le ménage à trois qui perdure devant le filet des Canadiens de Montréal depuis le début de la saison fait beaucoup jaser, mais le rendement de Samuel Montembeault est en voie de reléguer ce débat aux oubliettes.

« Il joue comme un gardien numéro un », a admis l’entraîneur Martin St-Louis au terme de la victoire de 4-3 des siens contre les Rangers de New York samedi, au cours de laquelle Montembeault a repoussé 45 tirs en plus de frustrer les trois tireurs adverses en tirs de barrage. Il s’est notamment signalé devant Mika Zibanejad, qui a tenté de le surprendre avec une feinte « à la Peter Forsberg ».

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Les 45 arrêts de Montembeault représentent son quatrième plus haut total en carrière. Pour les curieux, sa meilleure performance a été réussie contre les Golden Knights de Vegas le 20 janvier 2022, alors qu’il a stoppé 49 des 53 rondelles dirigées vers lui.

Pour en revenir au partage des tâches devant le filet, Montembeault fait partie d’une rotation en compagnie de Jake Allen et Cayden Primeau puisque l’équipe ne veut pas risquer de perdre les services de l’un de ses cerbères sans rien obtenir en retour en le soumettant au ballottage. Ce genre de situation n’est généralement pas très prisée par les gardiens, ainsi que par leurs entraîneurs.

Montembeault, qui a obtenu trois des quatre derniers départs de l’équipe – contre le Lightning de Tampa Bay le 31 décembre, les Stars de Dallas le 2 janvier puis contre les Rangers –, assure toutefois qu’il n’est pas rongé par le désir de mettre fin à ce triumvirat.

« Je ne pense pas à ça, je tente seulement d’être prêt lorsqu’on me confie le filet, a tempéré Montembeault. J’étais content d’obtenir le départ à Dallas, pour ne pas que mon match contre Tampa me trotte dans la tête pendant trop longtemps. Je suis satisfait de mes deux derniers matchs. »

On sent toutefois que le Québécois s’impose tranquillement dans la hiérarchie des gardiens de la formation. Au cours des 11 derniers matchs de l’équipe, il a obtenu six départs, soit un de plus que le total combiné d'Allen (trois) et Primeau (deux).

« On prend toujours des décisions calculées, a souligné St-Louis. J’ai confiance en nos gardiens, et Sam fait partie de ça. On voit qu’il élève son jeu, et ça fait partie des décisions qu’on doit prendre.

« Sam n’avait pas aimé son match contre Tampa. Il a retrouvé le filet deux jours plus tard et a fait tout un travail, et il a offert une autre super performance ce soir.

« Il a obtenu plus de départs que les deux autres. Je dirais qu’il commence à y avoir une petite séparation. On voit qu’il mérite les départs supplémentaires, ce qui n’était peut-être pas le cas en début de saison. Ce n’est peut-être pas la situation la plus facile à gérer, mais je pense que nous faisons du bon travail de ce côté. »

Une victoire douloureuse

Il n’a pas fallu tordre le bras des coéquipiers de Montembeault après la victoire contre les Rangers pour qu’ils chantent les louanges de leur gardien.

« Il a réalisé plusieurs beaux arrêts difficiles, a vanté David Savard. Les Rangers forment une équipe qui amène beaucoup d’offensive, ils misent sur plusieurs joueurs dangereux, mais il a fait le travail et c’était plaisant de le voir aller.

« Il n’y a rien qui l’a dérangé ce soir. »

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S’il a effectivement fait preuve d’un calme olympien devant sa cage, Montembeault portait cependant les marques de son triomphe lorsqu’il a rencontré les médias après la rencontre. Pas moins de trois tirs l’ont atteint au niveau du cou et ont laissé des traces rouges très visibles.

Le dernier lancer à l’avoir amoché de la sorte est survenu à la toute dernière seconde de la prolongation, alors que Jacob Trouba a décoché un plomb au son de la sirène. Montembeault a dû faire preuve d’une belle adaptation sur la séquence, puisqu’il venait, tout juste avant de recevoir le boulet de Trouba, de stopper un changement de vitesse gracieuseté de Zibanejad.

« J’ai joué comme receveur au baseball quand j’étais plus jeune, ça m’a probablement aidé là-dessus, a-t-il lancé à la blague. Je savais que nous étions à la toute fin du match, et que je devais réaliser ces arrêts pour que nous puissions aller en tirs de barrage. »

Comme c’est le cas pour les partisans des Canadiens, qui ont scandé le nom de Montembeault à plusieurs reprises au cours de la soirée en plus de lui réserver une belle ovation lorsqu’il a été choisi première étoile de la rencontre, les joueurs du Tricolore sont témoins de la belle progression de celui qui a été réclamé au ballottage en octobre 2021.

« On le voit de plus en plus confortable devant le filet, a noté Savard. Il se sent gros, et les rondelles le frappent. Le crédit lui revient, ainsi qu’à l’entraîneur des gardiens. Il passe beaucoup de temps à faire des répétitions, et ça rapporte. Il est confiant dans son but, nous avons confiance en lui, et c’est toujours plaisant de le voir réussir de gros arrêts pour nous. »