MONTRÉAL - Au début du mois de décembre, les Canadiens de Montréal semblaient morts et enterrés. Oubliez le ‘mix’, c’étaient plutôt les probabilités de la loterie du repêchage de la LNH que les partisans de l’équipe consultaient. Eh bien, le Tricolore s'est réveillé mardi matin dans le portrait des séries éliminatoires.
Dans le vestiaire montréalais, on est loin de l’ambiance qui régnait au matin du 2 décembre, quand l’équipe était 31e dans la LNH, avec un seul point d’avance sur les Blackhawks de Chicago. Depuis, les Canadiens ont une fiche de 11-5-0, dont cinq gains à leurs six derniers matchs à la suite de la victoire de 5-4 en prolongation contre les Canucks de Vancouver lundi. Ils occupent maintenant la deuxième place de quatrième as dans l’Association de l’Est grâce à leur fiche de 19-18-3.
À LIRE AUSSI : Analyse : La machine Lane Hutson et une place en séries | Suzuki permet au CH de triompher contre les Canucks
Comment expliquer ce revirement? Lorsque les Canadiens plient, ils ne cassent plus.
On l’a vu lors de la deuxième période quand la défensive montréalaise s’est endormie, ce qui a permis aux Canucks de transformer une égalité de 1-1 en une avance de 3-1 en l’espace de 20 secondes. Les Canadiens ont dû attendre à la 10e minute de la période avant de décocher leur premier tir.
À un autre moment de la saison – ou même dans les dernières années depuis que l’équipe a amorcé sa reconstruction – cette séquence de 20 secondes aurait été le coup de grâce pour les Canadiens. Mais pas lundi. Kaiden Guhle a trouvé le fond du filet 65 secondes après le premier tir de la période de son équipe, et la remontée était amorcée.
« On ne sait plus comment abandonner en ce moment, a dit Guhle. Plus tôt dans l’année, si on tirait de l’arrière 3-1 en deuxième période, le pointage aurait probablement été un peu différent, mais cette équipe n’abandonne plus. Il y a tellement de confiance dans ce groupe. Tout le monde se sent bien, et c’est génial de gagner. Je pense qu’on commence à comprendre le sentiment de gagner maintenant que nous avons remporté plusieurs matchs dans les 10 ou 11 derniers. Tout le monde est affamé en ce moment. »
Le match de lundi était pourtant un piège, comme l’était celui de vendredi dernier, une défaite de 4-2 contre les Blackhawks, qui sont derniers au classement de la Ligue. Les Canadiens étaient de retour à domicile après une séquence de six matchs à l’étranger et ils avaient dû voyager dans la journée de dimanche, forçant la direction à donner congé d’entraînement lundi.
« Quand la rondelle tombe, tout le monde se fout de ton dossier ou du fait que tu aies voyagé », a souligné l’entraîneur-chef Martin St-Louis. « On est résilients, et on a confiance de savoir comment faire les choses. On doit rester dans le présent. Il n’y a rien qu’on puisse faire à propos du passé. Et le futur n’est pas encore arrivé. Il faut se concentrer sur le présent. Quand tu es capable de le faire, tu es dans un meilleur état d’esprit. »
Guhle s’est d’ailleurs assuré que tous ses coéquipiers étaient bien dans le présent en servant une retentissante mise en échec à l’attaquant Jonathan Lekkerimaki dès la 45e seconde de la première période. Vingt-deux secondes plus tard, Cole Caufield donnait l’avance 1-0 aux Canadiens. Le ton était donné.
C’est peut-être Lane Hutson qui a retenu l’attention chez les défenseurs des Canadiens grâce à sa soirée de trois points, mais Guhle a lui aussi connu un de ses excellents matchs à la ligne bleue, autant offensivement que sur le plan physique. Jayden Struble et lui ont distribué les mises en échec en première période, et les Canucks ont été limités à quatre tirs durant l’engagement.
Lors de son point de presse, St-Louis a souligné que sa troupe se concentrait sur le processus. La prochaine étape sera maintenant d’apprendre à jouer en étant une des équipes que les autres veulent rattraper au classement, et non pas l’inverse comme c’est le cas depuis qu’il a été nommé au poste d’entraîneur-chef, le 9 février 2022. La pression est bien différente pour une équipe quand ses joueurs consultent le classement chaque jour.
« Ce serait vous mentir de dire que nous ne regardons pas le classement, a avoué Guhle. C'est certain que nous le regardons, mais nous n’y pensons pas trop. Nous devons simplement jouer, mais ça fait du bien d'être dans la course aux séries.
« Ça ne doit rien changer pour nous. Nous avons toujours faim et nous ne sommes pas satisfaits d’où nous en sommes. Il reste beaucoup de hockey à jouer cette saison, donc nous allons devoir continuer de nous présenter et de trimer dur. »