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VANCOUVER – À la veille du premier match entre les Oilers d’Edmonton et les Canucks, Quinn Hughes détachait tranquillement ses patins dans le vestiaire de l’équipe au Rogers Arena sans la présence d’un seul journaliste local. Le capitaine restait dans sa bulle et se tenait loin des réflecteurs.

C’est Dakota Joshua, l’ailier gauche du troisième trio avec Elias Lindholm et Connor Garland, qui se fait bombarder de questions.

Mais Hughes ne restera pas longtemps dans l’ombre dans cette série. Si les Oilers ont deux phénomènes en Connor McDavid et Leon Draisaitl, les Canucks ont aussi un surdoué avec Hughes.

À 24 ans et à sa cinquième saison complète à Vancouver, l’aîné des trois frères Hughes a atteint de nouveaux sommets. Il a dominé tous les défenseurs de la LNH avec une récolte de 92 points (17 buts, 75 passes) en 82 matchs. Mais il a aussi terminé avec un dossier de +38 et un temps de jeu moyen de 24:41.

« J’ai travaillé sur mon jeu lors des dernières années et j’ai trouvé des façons pour m’améliorer, a dit Hughes en entrevue à LNH.com après l’entraînement des Canucks, mardi, au Rogers Arena. J’ai le sentiment que les morceaux du casse-tête se placent pour moi dans plusieurs des aspects du jeu, que ce soit offensivement ou défensivement. »

Hughes n’est plus simplement un quatrième attaquant ou une réincarnation d’un Paul Coffey. Il reçoit de plus en plus les éloges pour son travail dans son propre territoire.

« C’est un truc que tu dois toujours travailler, a-t-il répliqué. J’ai comme mentalité de me soucier de mon travail dans ma propre zone, j’ai besoin de bien défendre. Depuis quelques étés, je me concentre sur cet aspect de mon boulot. Je joue des matchs à trois contre trois, mais je reste le défenseur et je ne touche pas aussi souvent à la rondelle. Je garde mes énergies pour défendre. C’est peut-être un truc simple, mais je sens que cette approche m’a aidé. »

Voisin de casier dans le vestiaire des Canucks, Tyler Myers a été témoin des progrès de son coéquipier lors des cinq dernières années.

« Je l’ai dit souvent, mais ‘Hughesy’ a réalisé des pas de géant depuis deux ou trois ans pour son jeu défensif, a expliqué Myers. Je doute toujours qu’il peut progresser davantage en ce sens, mais il y parvient toujours. Il n’arrête pas de s’améliorer. Il est un patineur génial, il peut toujours revenir dans le jeu. C’est une des raisons de ses succès dans son territoire. »

Ian Cole, un autre vétéran à la ligne bleue des Canucks, avait aussi le sourire dans le visage en parlant de son jeune capitaine.

« Quinn a toujours eu le côté offensif, c’est en lui, a dit Cole. Mais il ne cherche plus à créer des jeux chaque fois qu’il touche la rondelle, il choisit encore mieux ses moments. Il a les habiletés pour générer des jeux à partir de pratiquement rien, c’est une qualité tellement rare. Quinn est un patineur formidable, un fabricant de jeu et il a tout un tir aussi. Il est un candidat pour le Norris, c’est logique. À mes yeux, nous ne parlons pas assez de son jeu défensif. Il n’est pratiquement jamais hors position. Il n’est pas immense, mais il est fort. Il défend bien son territoire et il utilise bien son bâton pour briser des jeux. »

Parlant du Norris, Hughes est l’un des trois finalistes pour ce titre avec Cale Makar (Avalanche du Colorado) et Roman Josi (Predators de Nashville). 

« C’est un bel honneur, il n’y a pas de doute, a précisé le numéro 43. C’est très difficile de se retrouver parmi les trois finalistes. Il y a tellement de bons défenseurs dans cette ligue et il y a des plus jeunes qui poussent également. Je suis honoré par cette reconnaissance. »

Des chiffres à la hausse

La statistique des plus et moins dans la LNH est souvent remise en doute. Pour plusieurs, elle n’illustre pas toujours le réel impact d’un joueur. Mais quand un défenseur termine une saison à plus-38, c’est qu’il a réalisé de bonnes choses. Hughes a terminé au quatrième rang à ce chapitre après Gustav Forsling (plus-56 avec les Panthers de la Floride), Dylan DeMelo (plus-46 avec les Jets de Winnipeg) et Mathias Ekholm (plus-44 avec les Oilers). 

« Je m’améliore depuis quelques années, a dit le septième choix au total à l’encan de 2018. Si j’ai une bonne mémoire, j’ai fini à plus-15 et à plus-16 à mes deux saisons précédentes et cette année, je me retrouve à près de plus-40. Je n’ai pas ouvert l’interrupteur d’un coup sec. Il y a une croissance dans mon jeu. J’en récolte maintenant les fruits. »

Hughes a une bonne mémoire, mais elle n’est pas parfaite. Il a terminé à plus-10 en 2021-2022, à plus-15 en 2022-2023 et à plus-38 cette saison.

Au premier tour des séries face aux Predators, Hughes a toutefois fini avec un dossier de moins-1. Il a récolté cinq passes en six matchs. Il est toujours à la recherche d’un premier but. Les Canucks auront grandement besoin de lui face aux Oilers. Il le sait, mais il ne s’en fait pas trop avec cela.

Absent à l’entraînement mardi puisqu’il était malade, Elias Pettersson devrait être à son poste pour la première rencontre contre la bande à McDavid et Draisaitl. Rick Tocchet ne semblait pas trop nerveux sur le sort de son centre étoile en conférence de presse après l’entraînement.

Un mot sur Travis Green

Les Sénateurs d’Ottawa ont trouvé leur nouvel entraîneur-chef en Travis Green. Un homme que Hughes a bien connu lors de son séjour de cinq saisons avec les Canucks, de 2017-2018 jusqu’au mois de décembre 2021.

« J’ai fait mes débuts dans la LNH (à la fin de la saison 2018-2019) sous les ordres de Travis, a rappelé le défenseur de 5 pi 10 po et 180 lb. Il est une bonne personne et un bon entraîneur. Il a aussi joué plusieurs matchs dans la Ligue. Il peut se placer dans les souliers des joueurs. Il est un entraîneur exigeant, mais il se soucie du bonheur de ses joueurs. J’ai fait plusieurs erreurs à mes premières saisons, mais il n’hésitait pas à me renvoyer sur la glace. Il m’a aidé dans mon cheminement.

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