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CHICOUTIMI – À peu près tout le monde croyait que ça y était.

En s’avançant au cinquième échelon au repêchage de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ) en 2022, l’Océanic de Rimouski allait, selon toute vraisemblance, mettre la main sur l’attaquant Maxim Massé – un prometteur produit local.

« Max était répertorié plus loin sur les listes, et quand on a vu la transaction de l’Océanic, on pensait tous que c’était fait et qu’il allait jouer pour l’équipe de son enfance », se souvient son père Luc. 

Mais parfois, les meilleures histoires ne sont pas celles qui semblent écrites dans le ciel. Repêchant au troisième rang, les Saguenéens de Chicoutimi avaient déjà des idées de grandeur pour celui qu’ils considéraient dès lors comme étant « leur homme ».

Du temps de jeu, encore plus de temps de jeu, et des responsabilités offensives dès sa première saison dans le circuit junior québécois. Un plan auquel le jeune homme a rapidement adhéré et dont il s’est servi pour livrer la marchandise, comme le prouve sa récolte de 29 buts et 62 points en 65 matchs.

« Je n’ai pas souvent vu un joueur de 16 ans afficher autant de constance que ça sur une saison complète dans toutes les phases du jeu », a observé l’entraîneur et directeur général, Yanick Jean. « Il n’est pas juste un bon joueur, il a l’attitude qui va avec. C’est ça qui fait en sorte qu’il est spécial. »

Un an plus tard, Massé entame sa saison d’admissibilité au repêchage avec le titre de recrue de l’année de la Ligue canadienne de hockey (LCH) dans sa poche arrière et le statut de meilleur espoir de la LHJMQ sur la ligne de départ. Pour un choix que plusieurs jugeaient hâtif lors de l’encan, c’est quand même pas mal.

Force est d’admettre que l’état-major des Saguenéens avait vu juste. Les dirigeants avaient le pressentiment, après avoir discuté avec lui et avoir sondé beaucoup de gens de son entourage, qu’il s’adapterait facilement à la vie loin de la maison et que ça lui permettrait de rapidement s’épanouir sur la patinoire.

« On m’a tellement bien accueilli ici, je ne le répéterai jamais assez », a confirmé le jeune homme, sans se faire prier. « Autant ma famille de pension – les Lepage-Bernier –, les entraîneurs que les vétérans. Tout le monde a joué un grand rôle dans mes succès de la saison dernière. » 

On comprend donc que la perspective d’évoluer pour l’Océanic – désormais l’ancienne équipe préférée de son grand-père – a rapidement été oubliée. Massé est heureux comme un poisson dans l’eau au Royaume, et un joueur heureux à l’extérieur de la patinoire est un joueur efficace quand il saute sur la glace.

« C’est un match parfait, a assuré son père. Le mot d’ordre ici était de mettre les jeunes de l’avant et il a livré la marchandise quand il en a eu la chance. Le contexte n’est pas le même à Rimouski, il n’aurait probablement pas eu les mêmes chances. Il est tombé à la bonne place au bon moment. »

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C’est dans ces dispositions que Massé tentera de poursuivre sur sa lancée alors que les yeux seront rivés sur lui. À Chicoutimi, il ne fait aucun doute qu’il est désormais le visage de l’équipe. Il risque aussi d’être le porte-étendard de la « Q » dans ce qui s’annonce comme une mince cuvée pour le repêchage de la LNH.

Ça ne semble pas trop l’ébranler. Il sourit même quand on évoque tout ce qui l’attend d’ici le mois de juin.

« On joue tous au hockey pour en arriver là un jour, répond-il. Je vais approcher la saison de la même manière que l’an passé. J’aborde les choses une journée à la fois et je me concentre sur ce que je contrôle. »

Plus « toute »

« Plus gros, plus fort, plus toute. » 

Jean n’a pas mis de temps à remarquer que son poulain avait investi temps et efforts au cours de l’été afin de mettre toutes les chances de son côté pour répondre aux attentes grandissantes. La barre a été placée bien haut, l’an dernier, et le gaillard de 6 pieds 2 pouces et 193 livres en est manifestement conscient.

« Il est encore meilleur et il a toujours la même attitude pour réussir, a remarqué le manitou des Sags. Il a une ligne directrice. Il a un plan. Il est conscient de son environnement. Il a une maturité spéciale pour son âge qui fait en sorte qu’il n’a pas nécessairement besoin de beaucoup d’accompagnement. »

C’est probablement parce que le jeune homme sait exactement où il s’en va. Depuis longtemps.

« Tout le monde autour de Max voit le repêchage plus gros que lui, a souligné le paternel. Il voit ça comme une étape - sans vouloir minimiser les choses. Son but, c’est de jouer dans la LNH. Il n’a pas de plan B. »

Et ce n’est pas parce qu’il vise plus loin que ce qui l’attend cette saison qu’il déroge pour autant à la philosophie qui le guide depuis plusieurs années.

« L’important, ça va être d’y aller une journée à la fois et de prendre les choses comme elles viennent, a-t-il conclu. Si tu penses trop au futur, tu ne seras jamais dans le moment présent et tu n’auras jamais de fun. »

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