poirier Lepage

Justin Poirier s’est réveillé, mardi, au sommet du classement des buteurs de la Ligue de hockey junior Maritimes Québec.

Jusque-là, aucune surprise. On se souviendra que l’attaquant du Drakkar de Baie-Comeau a dominé cette colonne en touchant la cible 51 fois la saison dernière. Mais en plus de ses 17 buts en 18 matchs, Poirier a aussi récolté 14 aides et figure aussi au premier rang des pointeurs du circuit junior québécois.

Un signe du changement qui s’opère chez l’espoir des Hurricanes de la Caroline.

« On veut continuer de l’aider à enlever l’étiquette de joueur unidimensionnel, a commenté son entraîneur Jean-François Grégoire. Il est capable de voir ses options et de créer des jeux. C’est un marqueur naturel, on le sait, mais quand il utilise ses coéquipiers, ça le rend encore plus difficile à couvrir. »

Il pourrait s’agir d’une mauvaise nouvelle pour le reste de la Ligue. Poirier a démontré à quel point son tir était létal, la saison dernière, en aidant le Drakkar à atteindre la finale des séries éliminatoires grâce à ses 17 buts en 18 rencontres éliminatoires.

S’il devait aussi poursuivre sur cette lancée et s’affirmer comme un fabricant de jeux, le jeune homme de 18 ans pourrait en faire baver un coup à ses adversaires. On voit déjà les dommages qu’il peut causer.

« Je ne mentirai pas, c’est plaisant de voir que mes efforts rapportent, a-t-il dit lorsque questionné au sujet de sa production. J’ai une game plus mature, plus complète. D’avoir été repêché et d’avoir côtoyé des joueurs de la LNH, ç’a mis plus d’outils dans mon coffre. »

Le fait d’enfiler le chandail des Hurricanes au cinquième tour (156e) au dernier repêchage de la LNH a aussi retiré un important poids inutile de ce coffre. Malgré ses prestations sur la patinoire, le patineur de 5 pieds 9 pouces a manqué de reconnaissance à de nombreuses reprises, surtout en raison de sa petite taille.

Il avait notamment été ignoré lors des invitations en vue du Match des meilleurs espoirs de la LCH/LNH et lorsqu’est venu le temps de la séance d’évaluation des joueurs, en juin.

« C’est sûr qu’il y a moins de distractions cette année, a souligné Grégoire. Il l’a quand même bien géré, même s’il y a eu des passes plus difficiles. Il a trouvé ça dur et c’est normal. Un joueur a le droit de manger une claque au visage et de mettre un genou à terre. L’important, c’est de se relever, et il l’a bien fait. »

Maintenant que tout ça est derrière lui, loin dans le rétroviseur, Poirier peut se consacrer entièrement au hockey et à l'idée venger la défaite qu’il a ruminée tout au long de l’été.

« Ç’a tellement été une déception de perdre en finale l’an dernier que les succès de l’équipe passent avant tout, a-t-il dit. Mon objectif, c’est d’avoir le plus grand impact possible pour retourner en finale et gagner. »

Jusqu’à maintenant, Poirier remplit sa part du contrat. Avec 11 joueurs de retour, le Drakkar (13-6-1) a connu l’un des bons débuts de saison dans le circuit et peut légitimement aspirer à un autre long parcours en séries.

Une blessure, une déception

Avec toutes les critiques – justes ou injustes – qu’il a dû endurer tout au long de la dernière campagne, on peut imaginer que Poirier a savouré pleinement ses premiers pas dans le giron des Hurricanes, cet été.

Il l’a fait, certes, mais pas autant qu’il l’aurait voulu. Une blessure subie au camp de développement, tout de suite après le repêchage, l’a empêché de prendre part au camp des recrues et au camp d’entraînement de l’équipe. Il a tout de même fait le voyage en Caroline pour recevoir des traitements.

« C’est un moment que j’attendais depuis que je suis tout petit et je m’étais préparé tout au long de l’été pour ça, donc ç’a été une petite déception, a-t-il avoué. J’ai essayé de voir ça positivement en apprenant à connaître les membres de l’équipe et du personnel. J’ai quand même vécu de beaux moments. »

Poirier a eu besoin d’une poignée de matchs pour retrouver ses repères à son retour à Baie-Comeau, et s’est ensuite mis en marche. Tout ça, sous l’œil attentif des entraîneurs au développement des Hurricanes.

« On se parle quelques fois par mois et on parle de mon jeu, a-t-il conclu. Ils m’enlignent sur les aspects à améliorer. Je sens qu’ils travaillent fort sur mon développement. »