BOSTON – Les retrouvailles entre les deux amis et anciens coéquipiers Jeremy Swayman et Linus Ullmark arrivent à grands pas, mais aucun plan n’a encore été établi pour un souper à la veille du duel entre les Bruins de Boston et les Sénateurs d’Ottawa au TD Garden, samedi (19 h HE; NHLN, NESN, CITY).
Ça ne devrait pas tarder. Reste à connaître l’endroit et à savoir qui paiera.
« Je ne sais pas qui va payer, peut-être moi », a dit Swayman, qui a signé un contrat de huit ans et 66 millions $ le 6 octobre dernier, deux jours avant le début de la saison des Bruins.
Certes, comme il le reconnaît, Ullmark a déjà plus d’acquis en banque. Et il ne faut pas oublier qu’Ullmark a également signé une prolongation de contrat de quatre ans et 33 millions $ avec Ottawa le 9 octobre, ce qui égale la valeur annuelle de 8,25 millions $ qu’obtiendra Swayman avec son nouveau contrat à Boston.
Au cours des trois dernières saisons, Swayman et Ullmark ont partagé un filet et, surtout, une amitié. Leurs câlins d’après-match ont fait le tour de la planète hockey et insufflé de la bonne humeur au sein de leur équipe.
Mais comme ils demandaient à obtenir 55 départs chacun cette saison, selon le directeur général Don Sweeney, il n’y avait pas assez d’espace pour les deux au sein de la formation des Bruins. Ullmark a donc été échangé aux Sénateurs le 24 juin dans une transaction qui a permis à Boston d’acquérir Joonas Korpisalo, l’actuel auxiliaire de Swayman, l’attaquant Mark Kastelic et un choix de première ronde en 2024 qui a servi à repêcher l’attaquant Dean Letourneau au 25e rang.
L’heure du retour d’Ullmark est venue.
« Ce sera plaisant et il y aura plusieurs émotions, mais je pense que ce sera un souvenir inoubliable », a affirmé Ullmark au sujet de son retour à Boston.
En trois saisons, Ullmark a conservé une fiche de 88-26-10 avec une moyenne de buts alloués de 2,28 et un pourcentage d’arrêts de ,924 en 130 matchs (126 départs), remportant au passage le trophée Vézina à titre de meilleur gardien de la LNH en 2022-23. Il s’est fait un nom en élevant son jeu d’un cran et il a tissé un lien serré avec Swayman, avec qui il a partagé le trophée William-M.-Jennings, remis aux gardiens de l’équipe ayant accordé le moins de buts dans la LNH, en 2022-23.
« On ne réalisait pas ce qu’on avait avant qu’il parte, a souligné Swayman. Je suis tellement chanceux d’avoir Korpi maintenant. La transition s’est faite parfaitement, l’amitié et la camaraderie sont présentes, mais c’est un peu comme perdre un frère. Tu crées toutes ces traditions, ce lien exceptionnel, puis tout d’un coup, tu dois bâtir quelque chose de nouveau.
« C’est comme repartir à zéro. Je fais encore certaines portions de la routine que nous faisions ensemble, ce qui est drôle. C’est quelque chose qui me rend à l’aise et qui m’aide à entrer dans une routine. Mais je m’ennuie énormément de lui. »
Le duo s’est lié grâce à la position de gardien, mais aussi en raison de leurs valeurs et de leur sens commun de l’objectif.
« Ça prend de l’humilité pour évoluer à notre position et je pense que nous avons été capables de mettre notre fierté de côté », a répondu Ullmark, quand on lui a demandé pourquoi il s’entendait si bien avec Swayman. « Sur le plan personnel, ç’a cliqué entre nous, principalement en raison de nos racines. »
Si Swayman a perpétué quelques-unes des traditions d’Ullmark avec Korpisalo, comme celle du « toast » – avec de l’eau – avant chaque match, il y en a certaines, dont celle du fameux câlin, qu’il ne pouvait pas continuer avec quelqu’un d’autre.
Il y avait le « high five » à la fin de l’entraînement matinal quand le gardien partant sortait de la patinoire et il y avait les rencontres avec leurs familles, particulièrement avec la femme d’Ullmark, Moa, et leurs enfants.
« Ce sont ces petites choses-là qui nous ont rapprochés et dont je m’ennuie », a dit Swayman.
Le gardien des Bruins a soutenu que la saison morte lui avait servi à comprendre le changement qui s’en venait, mais qu’il a également perçu la situation comme « un nouveau chapitre ».
« Une porte se ferme, une nouvelle s’ouvre, a-t-il expliqué. C’est de cet angle que nous devons regarder ces situations. Une nouvelle occasion se présente. »
Le début de la fin pour eux en tant que partenaires est arrivé pendant les séries éliminatoires 2024 lorsque le partage 50-50 des tâches s’est estompé. Swayman a obtenu le départ dans 12 des 13 matchs, conservant un taux d’efficacité de ,933 et une moyenne de 2,15.
Cette saison, Ullmark a maintenu une fiche de 2-4-0 avec une moyenne de 3,02 et un pourcentage d’arrêts de ,892 en sept rencontres. Swayman, qui a raté le camp d’entraînement parce qu’il n’avait pas de contrat, affiche un dossier de 4-5-1 avec une moyenne de 3,14 et une efficacité de ,894 en 10 matchs.
Depuis qu’Ullmark a déménagé à Ottawa, ça n’a pas été évident pour les deux portiers de rester en contact. Ce n’est plus comme auparavant, quand ils s’entraînaient ensemble et qu’ils voyageaient ensemble en avion pour nourrir leur amitié. Swayman a mentionné qu’ils essaient de se parler chaque semaine, que ce soit par messages textes ou par appels.
« De temps en temps, pas très souvent, a dit Ullmark. Nous avons tous les deux nos propres occupations. C’est plus facile de garder contact quand tu es dans la même équipe, mais une fois que la saison commence, c’est difficile de prendre le temps pour ces choses-là. Tu as tendance à te concentrer sur toi-même et ta famille. »
Même si la fin était inévitable, ces trois saisons qu’ils ont vécues ensemble à Boston feront toujours partie de leur histoire et ils en conserveront d’excellents souvenirs. Ils sont impatients de se réunir ce week-end.
« C’est quelque chose qui va plus loin que le hockey et c’est vraiment plaisant », a affirmé Swayman.
*Avec la collaboration du correspondant indépendant de NHL.com Callum Fraser.