Penguins-Panthers-Coyotes

Tout au long de la saison, les experts du LNH.com participeront à des tables rondes pour répondre à diverses questions. En interagissant entre eux, nos experts donnent leur opinion sur plusieurs sujets chauds à travers la LNH. Aujourd'hui, on leur a posé la question suivante :

On dit souvent que l'Action de grâce américaine est le véritable baromètre de la saison, car il est déjà difficile pour une équipe qui n'est pas en position de faire les séries de remonter la pente. En effet, depuis l'avènement du plafond salarial en 2005, à peine plus de 20 pour cent des équipes parviennent à rattraper leur retard déjà accumulé à la fin novembre, et ce chiffre chute lourdement si on l'étend aux équipes qui se situent à plus de quatre points d'une place en séries. Ainsi, quelle équipe se situant présentement à quatre points ou plus d'une place en séries a le plus de chances de prendre part à la grande danse du printemps?

Robert Laflamme, journaliste principal LNH.com

Pas le choix d'y aller avec les Penguins de Pittsburgh. J'ai beau regarder ça dans tous les sens, il faudra que ça aille mal en « torpinouche » mes amis pour que les Penguins ratent leur coup. Les Rangers de New York jouent au-dessus de leur tête dans la section Métropolitaine et les Penguins, tout croches qu'ils sont, n'accusent qu'un retard de six points sur eux. Logiquement, l'ordre sera inversé à la fin de la saison.
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Sidney Crosby ne laissera pas la barque aller à la dérive. Le directeur général Jim Rutherford non plus. La barque ne doit toutefois pas trop s'enliser parce qu'on approche du seuil de la déroute, à mon avis. Le gros point d'interrogation, c'est devant le but. Qui aurait dit ça, il y a deux ans à peine? Matt Murray n'est plus l'ombre de lui-même sans Marc-André Fleury à ses côtés, en plus d'être fragile comme de la porcelaine.

Hugues Marcil, pupitreur LNH.com

Je vous surprendrai peut-être avec mon choix, messieurs, mais j'ai choisi les Panthers de la Floride, même s'ils se trouvent aujourd'hui à sept points d'une place en séries. Robert, tu as nommé les Rangers comme une formation qui joue « au-dessus de sa tête » dans la section Métropolitaine, et un peu comme toi, je pense que les Sabres de Buffalo et les Canadiens de Montréal sont un peu les Rangers de la section Atlantique.
Même si Buffalo traverse une séquence irrésistible actuellement, la saison est encore bien jeune et je pense que la logique finira par les rattraper. Quant au Tricolore, ses problèmes défensifs sont criants, mais l'équipe s'en sort en marquant beaucoup de buts. Je ne crois pas qu'ils seront en mesure de soutenir une telle production. Ça finira par profiter aux Panthers.
Comme l'an dernier, les Floridiens ont connu un autre mauvais début de saison avec seulement deux victoires à leurs dix premières parties (2-5-3), mais ils semblent en voie de renverser tranquillement la vapeur.
On a tendance à le négliger en raison de leur mauvais départ, mais les Panthers comptent sur énormément de talent en attaque avec les Jonathan Huberdeau, Aleksander Barkov, Evgenii Dadonov, Mike Hoffman, Vincent Trocheck, et j'en passe. Leur défensive ferait également l'envie de quelques équipes qui se trouvent devant eux au classement.

En terminant, je vous rappelle qu'il s'agit sensiblement du même noyau de joueurs qui a été capable de démarrer la machine en deuxième moitié de saison dernière pour finalement terminer à un petit point d'une place en séries. Pourquoi les Panthers ne pourraient-ils pas refaire le coup?

Guillaume Lepage, journaliste LNH.com

J'aurais été tenté d'y aller avec les Penguins comme Robert, mais j'ai l'impression que les problèmes qu'ils éprouvent devant le filet vont leur coûter trop de points pour qu'ils soient en mesure de se tailler une place en séries. Je ne mettrais toutefois pas ma main au feu sur celle-là; les Penguins demeurent les Penguins même s'ils n'ont peut-être pas autant de profondeur que par le passé. Ils savent à quel moment partir la machine et ils pourraient nous surprendre au retour des Fêtes.
J'aime aussi le choix d'Hugues avec les Panthers, mais j'ai envie d'y aller avec une prédiction osée en choisissant les Coyotes de l'Arizona dans la section Pacifique.
Ils ont connu des difficultés en début de saison, mais ils ont récemment trouvé leur rythme. La blessure à Antti Raanta leur a fait mal dans les derniers temps même si Darcy Kuemper a tenu son bout. Je suis convaincu que le retour au jeu imminent de Raanta poussera l'équipe dans la bonne direction, s'il revient en aussi grande forme (2,10 - ,929).
Et avouons-le, aucune équipe ne semble vouloir se distancer dans la Pacifique. La pente n'est pas si abrupte à remonter et il ne serait pas surprenant de voir certaines équipes se mettre à trébucher devant.

Sébastien Deschambault, directeur de la rédaction LNH.com

Vous avez tous de bons arguments, messieurs, mais de manière plus précise, Robert a de meilleurs arguments. J'abonde dans le même sens que toi, et je m'attends aussi à voir les Penguins prendre part au tournoi printanier.
Une équipe menée par Crosby et Evgeni Malkin ne peut jamais être comptée comme battue, peu importe si l'équipe n'est pas à son mieux en défensive ou devant le filet. L'ensemble des principaux attaquants de l'équipe se sont d'ailleurs mis en marche, notamment Patric Hornqvist, Phil Kessel et Jake Guentzel.

PIT@OTT: Hornqvist resserre l'écart d'une déviation

Le mois de novembre a été horrible pour la troupe de Mike Sullivan, et la fiche de 2-6-2 de Pittsburgh a valu aux Penguins de se retrouver momentanément au dernier rang de l'Association de l'Est.
Le directeur général Rutherford a déjà ajouté des munitions à son attaque en faisant l'acquisition de Tanner Pearson, et il ne devrait pas s'arrêter là. L'absence de Justin Schultz fait mal à la ligne bleue, et je ne serais pas surpris de voir un défenseur débarquer à Pittsburgh sous peu. En effet, Rutherford n'a pas l'habitude d'attendre la date limite des transactions avant de bouger, il fonce plutôt rapidement pour mettre la main sur les joueurs qu'il convoite.
Finalement, comme Robert l'a si bien mentionné, les équipes qui devancent les Penguins n'inspirent pas la plus grande confiance, et l'expérience des Penguins viendra jouer un rôle important dans la dernière ligne droite.

Nicolas Ducharme, journaliste LNH.com

Comme vous tous, je vois mal comment les Penguins pourraient ne pas remonter la pente. Ils ont eu le meilleur sur l'adversité pendant tant d'années, ils vont se battre jusqu'au bout. Maintenant que l'équipe a placé le gardien Matt Murray sur la liste des blessés, Casey DeSmith pourra se concentrer sur le poste de numéro un. En neuf départs cette saison, il a connu sept matchs de qualité (77,8 pour cent), c'est-à-dire que son pourcentage d'arrêts a été supérieur à la moyenne de pourcentage d'arrêts dans la LNH cette saison.
À l'inverse, Murray n'avait connu que trois bons départs sur 11 matchs, le pire taux pour un gardien partant de la LNH cette saison. Bref, c'est la tenue de Murray, et sa blessure, qui expliquent la position des Penguins au classement. DeSmith semble en mesure de faire le boulot, et Tristan Jarry, qui a été rappelé de Wilkes-Barre/Scranton dans la Ligue américaine, pourra le forcer à être meilleur.
En parlant des difficultés d'un gardien, Brian Elliott s'est ressaisi depuis un mois après avoir connu un début de saison catastrophique, annulant ainsi les prouesses de son offensive. Les Flyers devraient continuer à batailler pour une place en séries jusqu'à la fin de la saison, mais tout dépendra de ce qui se passera devant le filet. Un refrain bien connu à Philadelphie depuis quelques décennies.
Une place en séries devrait se libérer, celle occupée actuellement par les Rangers. Je crois que les Sabres seront en séries, c'est moins certain pour les Canadiens. Flyers et Penguins pourraient s'y glisser.
Au début de la saison, j'ai prédit, tout en faisant rire de moi, que les Coyotes allaient participer aux séries éliminatoires. Je maintiens ce pari. À l'heure actuelle, les Coyotes ne sont pas très loin, surtout que la lutte est ouverte dans l'Ouest.

ARI@WSH: Galchenyuk marque en AN devant le filet

Comme Guillaume l'a écrit, ils ont dû se débrouiller sans Raanta, qui connaissait tout un début de saison. Ils ont aussi été privés d'Alex Galchenyuk, qui, avec ses neuf points en 13 matchs, est le joueur qui a amassé le plus de points par rencontre chez les Coyotes. La fiche de l'équipe est d'ailleurs de 7-4-2 depuis qu'il est de retour au jeu. De plus, le défenseur Jakob Chychrun est de retour au jeu après avoir raté 18 des 20 premiers matchs de l'équipe.
Si les Coyotes sont en mesure de jouer de manière constante, je ne vois pas pourquoi ils ne se battraient pas pour une place en séries jusqu'en avril.

John Ciolfi, producteur senior LNH.com

Comme Nicolas, j'ai également couru un risque d'être complètement humilié en prévoyant le retour des Coyotes en séries avant le début de la saison. Et comme Nicolas, je vais continuer de plaider en faveur des « Desert Dogs ».
Comme Guillaume a mentionné ci-dessus, le trou dans lequel l'Arizona se trouve présentement n'est pas du tout trop profond; en effet, avec trois matchs en main, ils ne sont qu'à cinq points des Ducks d'Anaheim, qui présentent un des pires différentiels dans la LNH (moins-15) et qui ont eu du mal à coller des victoires jusqu'ici. Même une courte série de victoires pour l'Arizona lui permettra de se jeter de nouveau dans la mêlée.
J'admets être un peu surpris que Nicolas et Guillaume n'aient pas mentionné les gros succès que l'Arizona connaît en désavantage numérique cette saison. Les Coyotes sont la seule équipe de la LNH à présenter un taux de réussite supérieur à 90 pour cent (91,0) et, chose encore plus incroyable, ils sont même parvenus à trouver le fond du filet plus souvent que leur adversaire qui profite d'un joueur supplémentaire (10 à 6)!
Ces tendances ne vont pas probablement perdurer au cours d'une saison complète, mais je doute que le succès de leur unité à quatre tombe en chute libre sous la direction de Rick Tocchet.
Un élément important où ils devront s'améliorer un peu est à l'attaque. Ils occupent l'avant-dernier rang au chapitre des buts marqués avec 51 en 21 parties (2,42 par match), mais ce total est plutôt trompeur, parce que depuis le retour au jeu du susmentionné M. Galchenyuk, ils se trouvent au milieu du peloton, marquant 41 buts en 14 rencontres (2,92) -- pas spectaculaire, mais pas épouvantable non plus. S'ils peuvent continuer d'élever ce taux d'un cran, ou si le D.G. John Chayka réussit à obtenir un solide marqueur avant la date limite des transactions -- William Nylander, peut-être? --, les Coyotes devraient posséder une formation complète qui pourra certainement se battre pour une place en séries dans la Pacifique.