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Les temps sont durs pour Carey Price et les Canadiens de Montréal. Je ne vous apprendrai rien en vous disant que l'équipe est sur une séquence de six défaites et que le gardien de 32 ans est loin de connaître les meilleurs moments de sa carrière.

À ses cinq derniers départs, Price montre une fiche de 0-4-1, une moyenne de buts alloués de 5,34 et un taux d'efficacité de ,822. Ses statistiques ne sont guère mieux depuis le début du mois de novembre alors qu'il maintient une moyenne de 3,77 et une efficacité de ,883 en 11 matchs.
À la vue de ces chiffres, il serait très facile de lui faire porter le bonnet d'âne pour les malheurs du CH. Mais la faute est loin de retomber seulement sur ses épaules.
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C'est vrai, Price ne nous a pas habitués à connaître autant de sorties difficiles consécutives. Mais je ne suis pas prêt à dire qu'il est mauvais ni à affirmer qu'il donne beaucoup de mauvais buts. Il n'est pas au sommet de sa forme, entendons-nous, mais le match de jeudi contre les Devils a bien illustré la profondeur du problème chez les Canadiens.
La couverture défensive de l'équipe est déficiente autant dans son territoire que lorsque l'autre équipe amorce une transition. On a vu le résultat, jeudi : de la désorganisation, des surnombres à profusion et beaucoup trop de temps accordé aux adversaires en possession de la rondelle.
Ce ne sont pas des situations faciles à gérer pour un gardien à la base, alors imaginez quand il a la confiance dans les talons. J'entends beaucoup de gens dire qu'il n'effectue pas les « arrêts-clés », mais quand la majorité des tirs qu'il reçoit sont des chances de marquer A1, la tâche est un peu plus complexe.
Et puis, la notion d'arrêts-clés a toujours été un peu floue. Combien il doit en faire pendant un match? Il ne peut quand même pas stopper tous les surnombres et toutes les échappées. Il en a même réussi un gros contre Kyle Palmieri à la fin de la deuxième période pour garder les siens à un but des Devils (4-3).
C'est probablement la raison pour laquelle son bâton a payé le prix quand il a finalement accordé le cinquième but à Damon Severson. Pour moi, ce n'est pas le signe que la pression commence à monter, mais plutôt que Price est un compétiteur et qu'il veut retrouver le chemin de la victoire le plus tôt possible.
Ce dont il aurait besoin, c'est d'un match au cours duquel il reçoit beaucoup de lancers - des tirs réconfortants - en provenance de la périphérie. Il va toucher à la rondelle, il va retrouver ses repères et du même coup reprendre sa confiance. Mais pour ça, ses coéquipiers devront être beaucoup plus solides devant lui.

NJD@MTL : Price sauve un but certain de Palmieri

Ce n'est qu'une mauvaise passe et il va se replacer. J'ai le plus grand respect pour Carey Price et la carrière qu'il connaît dans un marché exigeant comme celui de Montréal - je suis bien placé pour en parler. Il faut faire attention de ne pas suranalyser la situation et de sous-évaluer son apport à l'équipe.
Les Canadiens n'ont pas une mauvaise formation, mais ils sont à l'image de Price. Quand il va bien, l'équipe gagne, et quand il connaît des difficultés, l'équipe perd. C'est la même chose pour tous les joueurs de concession à travers la LNH : ils sont condamnés à exceller.
Un match idéal
L'entraîneur Claude Julien a déjà révélé qu'il avait l'intention d'utiliser l'auxiliaire Keith Kinkaid dans l'un des deux matchs en deux jours du Tricolore, cette fin de semaine. Si j'étais dans les culottes des entraîneurs, je n'hésiterais pas à envoyer Price dans la mêlée face aux Bruins à Boston, dimanche.
Un match à l'étranger dans un environnement hostile est pour moi l'endroit idéal pour qu'un gardien retrouve sa confiance. C'est une situation de grande adversité qui te pousse dans tes derniers retranchements. Je l'ai souvent vécu et je l'ai beaucoup vu chez d'autres gardiens.
Une chose est sûre, c'est que les Canadiens vont devoir commencer à faire confiance à Kinkaid. Depuis le 20 janvier dernier, Price a amorcé 49 des 57 matchs de l'équipe - c'est un rythme qu'il ne pourra pas tenir éternellement.
Mon choix s'arrêterait donc sur Kinkaid, samedi face aux Flyers, et sur Price, dimanche contre les Bruins.