BROSSARD – Il y a des fleurs qui poussent plus vite que d’autres. L’important c’est de ne pas tirer sur celles qui poussent plus lentement.
Le surdoué Connor Bedard entre dans la catégorie des fleurs qui s’épanouissent rapidement, sans trop avoir à les arroser, comme on le constate déjà et comme on pourra l’observer au Centre Bell, samedi, avec le passage des Blackhawks de Chicago face aux Canadiens de Montréal.
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Le précédent premier choix au total au repêchage dans la LNH l’an dernier, Juraj Slafkovsky, est une fleur qui requiert plus d’entretien. Mais la fleur devrait finir par éclore, si on lui donne le temps. Sans tirer dessus.
C’est en tout cas l’approche tout en douceur que préconise l’entraîneur des Canadiens, Martin St-Louis, avec le grand Slovaque.
Après une première saison en dents de scie, qu’une blessure est venue interrompre abruptement après 39 matchs en janvier, Slafkovsky montre des signes encourageants de floraison.
« Moi, je fais tout ce que les entraîneurs me demandent et ça donne de bons résultats », a lancé le jeune homme de 19 ans dans toute sa candeur, mercredi, au terme du revers des Canadiens 6-5 en tirs de barrage face aux Maple Leafs de Toronto.
Ce n’était qu’un match, mais Slafkovsky a poursuivi son bon travail amorcé au camp d’entraînement, en compagnie des Kirby Dach et Alex Newhook. Le trio a été le meilleur des Canadiens.
« De ce qu’on voit de lui depuis un mois, c’est bon et encourageant », a commenté l’entraîneur Martin St-Louis, jeudi.
St-Louis a dit qu’il a pris le temps de bâtir une relation de confiance avec son jeune joueur parce qu’il ne veut surtout pas l’asphyxier sous une tonne d’informations.
« Ça fait qu’un an que je travaille avec ‘Slaf’, a-t-il relaté, et je dirais que je ne l’ai pas beaucoup 'coaché', la saison dernière. Je ne voulais pas l’étouffer, mais plutôt créer un lien de confiance avec lui pour qu’il sache que je suis là pour l’aider. Tout part avec une bonne relation.
« Au camp cette année, je me suis assis avec lui et, encore là, j’ai fait attention de ne pas trop lui en donner, a-t-il insisté. C’est une bouchée à la fois. On voit qu’il l’avale bien et qu’il en veut d’autres parce qu’il est affamé d’apprendre. Mais si on lui en donne trop à la fois, on l’étouffe.
« On ne peut pas lui donner un manuel et lui dire voilà, c’est comme ça qu’on veut que tu joues », a repris St-Louis en changeant de métaphore. « Il faut y aller un chapitre à la fois. C’est la même chose pour une équipe. Quand on complète un chapitre, on passe au suivant.
« Je suis content de le voir alentour de la rondelle et qu’il y touche. Il absorbe des contacts physiques parce qu’il est au bon endroit au bon moment. C’est réconfortant pour lui d’être récompensé. On voit une progression », a conclu l’entraîneur.