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LAS VEGAS — Quand Kevin He a chaussé des patins à roues alignées pour la première fois à l'âge de 3 ans pour patiner avec son père, le hockey n'était pas sur son radar.

Il n'y avait aucune équipe de hockey ou ligue organisée à Pékin, en Chine, là où He est né et où il a passé les premières années de son enfance. Mais quand la famille a déménagé au Canada, le hockey est devenu une passion pour He.

Samedi, il a réalisé un rêve et marqué l'histoire en même temps. Il est devenu le joueur chinois sélectionné le plus tôt à un repêchage de la LNH, alors que les Jets de Winnipeg l'ont repêché en quatrième ronde (109e au total) lors du repêchage 2024 de la LNH Upper Deck à la Sphère de Las Vegas.

« C'est un rêve devenu réalité », a dit l'attaquant de 18 ans, le deuxième Chinois sélectionné dans l'histoire du repêchage. Andong Song a été le premier quand les Islanders de New York l'ont choisi en sixième ronde (172e) en 2015.

« C'est incroyable, un immense honneur. J'ai beaucoup de partisans qui m'envoyaient des messages textes juste avant le repêchage pour me souhaiter la meilleure des chances et pour me soutenir. »

Quels sentiments He a-t-il ressentis au moment où il a entendu son nom résonner dans la Sphère? Les émotions habituelles ainsi qu'un gargouillement dans l'estomac. Mais pas pour les raisons que vous pensez.

« J'étais affamé », a raconté He en riant. « Je n'ai pas mangé ce matin. Je n'ai pas déjeuné. Je me suis réveillé tôt afin de me préparer pour le repêchage. Je me concentrais davantage sur ma faim.

« Mais non, dans le moment, j'étais un peu nerveux, un peu anxieux parce que tu ne sais pas où tu vas aller. Quand les Jets ont effectué cette transaction, j'ai eu le sentiment que ça allait se produire. »

Les Jets avaient initialement le 123e choix en quatrième ronde, mais ils l'ont échangé avec leur choix de septième tour (219e) aux Sabres de Buffalo afin de grimper au 109e rang pour sélectionner He.

« Nous croyions fermement qu'il n'allait plus être disponible si nous attendions plus longtemps. Heureusement, nous sommes tombés sur une occasion de gravir les échelons et de le sélectionner », a expliqué le directeur général des Jets, Kevin Cheveldayoff.

« Quand quelqu'un est aussi fier de son héritage et de ses habiletés dans le sport auquel il joue, ça en dit long sur cette personne. Si ça finit bien, c'est un bonus. Il est toujours agréable de voir plus de diversité dans le hockey, et ça pourrait aider à rendre le sport encore plus populaire. Ce serait une belle histoire s'il continue à passer à la prochaine étape. »

He a récolté 53 points (31 buts, 22 passes) en 64 parties la saison dernière avec les IceDogs de Niagara, dans la Ligue de hockey de l'Ontario (OHL). Il a passé les deux dernières saisons avec les IceDogs, terminant avec 87 points (52 buts, 35 passes) en 130 rencontres. He a indiqué que plusieurs membres de l'équipe et du personnel des IceDogs ont voyagé à Las Vegas afin d'assister à son grand moment.

DRAFT | Kevin He

He a également été accompagné par 13 membres de famille, incluant cinq tantes, quelques cousins, deux neveux qu'il a pu rencontrer pour la première fois, et son père.

He a hérité de l'amour du hockey de son père Jason, qui avait pris part à un camp de hockey à Moncton, au Nouveau-Brunswick, à titre d'étudiant étranger. Quand Kevin avait cinq ans et demi, la famille a déménagé à Montréal.

« Je voulais qu'ils jouent au hockey. C'est ma passion. Le meilleur endroit pour jouer au hockey, c'est le Canada, alors on a déménagé au Canada », a expliqué Jason.

« [Kevin] est un excellent patineur depuis le premier jour, a-t-il poursuivi. Je l'ai mis dans des patins à roues alignées pour la première fois à 3 ans. Il a un frère cadet (Eric), et les deux aiment patiner et jouer au hockey. Ils ont passé tellement d'années à jouer au hockey à l'extérieur et au hockey sur patins à roues alignées. C'est ce qui a fait d'eux d'excellents patineurs. »

L'adaptation sur la glace a été une chose, mais l'adaptation hors glace a été complètement différente. Kevin ne parlait que mandarin quand il est arrivé au Canada.

« Le français s'est avéré très difficile pour moi », a avoué He, qui est maintenant trilingue en mandarin, français et anglais. « Je me rappelle ma première journée (à l'école), je ne comprenais rien et je devais rapidement apprendre tout ce que j'entendais.

« Quand j'ai déménagé à Toronto, j'ai tenté de perfectionner mon anglais un peu plus. La culture m'a aidé à cet égard. J'ai assisté à quelques matchs des Habs, j'ai pu parler français avec quelques partisans. C'est vraiment plaisant. »

He reprendra l'entraînement et reviendra à Niagara cette saison. Il y verra un visage familier, son frère Eric, qui est d'un an plus jeune. Eric a passé la majorité de la saison dernière avec les Rangers de North York, dans la Ligue de hockey junior de l'Ontario, et il a également disputé 12 parties avec les IceDogs, qui lui ont accordé une bourse dans la OHL et une entente de développement en février.

Eric pourra-t-il suivre les traces de Kevin un jour?

« Je croise les doigts », a dit Jason en souriant. « Il travaille fort. Il jouera dans la même équipe dans la OHL, mais (il reste encore) beaucoup, beaucoup de travail à faire. »

Kevin n'a pas visité la Chine depuis son déménagement à 5 ans. Il aimerait y retourner un jour afin de rencontrer sa famille et il aimerait inspirer plus de joueurs chinois dans le futur.

« Oui, je l'espère, a dit He. J'espère être un modèle pour les jeunes et les inspirer à jouer au hockey. »

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