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Le repêchage 2024 Upper Deck se tiendra les 28 et 29 juin à la Sphère de Las Vegas. La première ronde sera présentée le 28 juin (19 h HE; ESPN, ESPN+, SN, TVAS), tandis que les rondes 2 à 7 se dérouleront le 29 juin (11 h 30 HE; ESPN+, NHLN, SN, SN1). En attendant l’événement, LNH.com vous offre des portraits d’espoirs admissibles à l’encan. Aujourd’hui, la relation entre Tij Iginla, attaquants des Rockets de Kelowna, et son père Jarome, membre du Temple de la renommée du hockey.

BUFFALO – « C’est vraiment une obsession pour lui ».

C’est ainsi que Tij Iginla résume la relation de son père, Jarome, avec le hockey. Cette passion s’est toutefois étendue au reste du clan Iginla.

Jarome, membre du Temple de la renommée du hockey depuis 2021, a transmis son amour du sport à Tij, qui devrait être repêché en première ronde le 28 juin à la Sphère de Las Vegas, ainsi qu’à sa fille, Jade, qui brille à l’Université Brown, et son autre fils, Joe, qui a déjà disputé à 15 ans cinq matchs dans la WHL.

« Dès son jeune âge, Tij adorait le hockey », a raconté Jarome, au cours d’une généreuse entrevue avec LNH.com lors de la Séance d’évaluation des espoirs de la LNH (Combine) à Buffalo. « Il aimait tous les sports, mais particulièrement le hockey. Nous avons donc très souvent joué dans la cour arrière ainsi qu’au mini-hockey dans le sous-sol. »

Tij a également pu traîner dans des vestiaires de la LNH à un très jeune âge, alors que son père a évolué après sa naissance pour les Flames de Calgary, les Penguins de Pittsburgh, les Bruins de Boston, l’Avalanche du Colorado et les Kings de Los Angeles.

Est-ce que Jarome se doutait alors que les rôles allaient un jour être inversés, et qu’il allait devenir celui qui se présente dans les vestiaires de la LNH grâce à la présence de son fils?

« Pas vraiment, a répondu Jarome en riant. Mais je me rends compte que les rôles sont vraiment inversés aujourd’hui. Auparavant, on m’arrêtait dans la rue pour me féliciter pour ma carrière. Aujourd’hui, quand je me promène à Kelowna, on m’arrête pour me charger de souhaiter bonne chance à Tij et pour prendre de ses nouvelles. »

La dernière année a été particulièrement marquante pour Tij et Jarome. Non seulement s’agissait-il de la saison d’admissibilité de Tij pour le repêchage, mais il a aussi pu habiter à la maison à temps plein pour la première fois depuis plusieurs années. Il a en effet été échangé au Rocket de Kelowna par les Thunderbirds de Seattle au cours de la saison morte de 2023.

« Nous avons été tellement privilégiés de l’avoir à la maison, a reconnu Jarome. Je me promenais à Kelowna l’autre jour, et en passant devant l’aréna, je me suis arrêté pour me dire à quel point nous avons été chanceux d’avoir pu le voir jouer en personne toute l’année. Ce ne sont pas tous les parents qui ont la chance de faire ça, surtout au niveau junior. »

Tij et Jarome, en compagnie de Joe, ont donc passé énormément de temps dans le garage, où est installée une station de tir sur une glace artificielle. Chaque soir, les hommes de la maison s’y rendaient, et Jade aussi lorsqu’elle était de passage.

« Ma conjointe Karen doit endurer tout ça, a blagué Jarome. Elle commence à y être habituée par contre. »

La présence d’un entraîneur privé à ses côtés sur une base quotidienne, un membre du Temple de la renommée de surcroît, n’a pas déplu à Tij.

« Je ne peux pas voir beaucoup de points négatifs dans le fait d’habiter à la maison, a-t-il avancé. Ce fut un grand avantage pour moi cette saison de pouvoir travailler avec mon père.

« Nous avons regardé beaucoup de vidéos ensemble, nous avons analysé mes matchs, des choses comme ça. Ça m’a permis de grandement m’améliorer cette année. »

Si Tij a profité de la présence de son père, ce dernier affirme que l’apprentissage s’est fait des deux côtés.

Iginla était l’entraîneur-chef de l’équipe des moins de 18 ans de la Rink Academy de Kelowna, pour laquelle évoluait son fils Joe cette année. Il est persuadé qu’il est devenu un meilleur entraîneur au contact de ses fils tout au long de la saison.

« Nous avons passé beaucoup de temps à débattre de ce qui fonctionne le mieux dans le hockey d’aujourd’hui, par rapport au patinage, aux tirs, des choses comme ça, a indiqué Jarome. J’ai des idées, Tij a des idées différentes, Joe aussi. Nous étudions ces différentes idées, et il arrive qu’un peu plus tard, ils me prouvent que j’ai tort, et vice-versa. Il m’est arrivé d’aller voir Joe à l’entraînement et de lui dire d’oublier tout ce que je lui avais dit la veille, que ça ne fonctionnera pas.

« C’est tellement un beau sport à pratiquer, et ce fut très agréable de partager ça en famille. »

Jarome s’est également assuré de jouer son rôle de père dans les différents arénas où ses enfants ont joué au fil des ans.

Est-il du genre à crier et à frapper contre la baie vitrée? Ou encore à discuter avec les autres parents?

« Je m’assois habituellement seul, parce que je suis beaucoup trop nerveux, explique-t-il en riant. Je réagis à tout ce qui se passe sur la glace. Même ma conjointe Karen ne veut pas être assise près de moi par moments. Avant d’aller voir mes enfants jouer, quand j’étais entraîneur et que je voyais des parents assis à deux endroits différents dans les gradins, je me posais des questions. Maintenant, je comprends! »

Toute la famille a assisté à la victoire de Jade avec le Canada au Championnat du monde des moins de 18 ans au Wisconsin en 2022. Ils ont d’ailleurs immortalisé le moment avec une photo où Jarome, Karen, Joe et Tij se trouvent derrière Jade, de l’autre côté de la baie vitrée.

Seul Jarome était sur place en Finlande en avril lorsque Tij a à son tour remporté le Championnat mondial des moins de 18 ans.

S’il s’y trouvait dans ses fonctions de conseiller spécial au directeur général des Flames, Jarome assure ne pas avoir trouvé difficile de faire la distinction entre son rôle de père et ses obligations professionnelles quand il analysait le jeu de Tij.

Il en a aussi profité pour recréer, à échelle réduite, la photo que la famille avait prise après la conquête de Jade.

Sur les traces de Jarome à Calgary?

Les Flames, avec qui Jarome a amorcé sa carrière et a disputé ses 16 premières saisons dans la LNH, détiennent le neuvième choix au total au prochain repêchage. Comme Tij apparaît au neuvième rang du classement final du Bureau central de dépistage de la LNH, il est loin d’être impossible qu’il soit encore disponible lorsque les Flames vont s’amener sur la scène de la Sphère.

Jarome affirme ne pas avoir pris le temps de visualiser ce moment, si jamais il devait se produire. Tij sait, de son côté, qu’il y aura une dose de pression supplémentaire s’il devait endosser un chandail des Flames le 28 juin.

« Il s’agit évidemment de l’équipe pour laquelle mon père a joué pendant la majeure partie de sa carrière, alors oui, c’est certain que ça viendrait avec un peu de pression, a reconnu Iginla. C’est toutefois difficile de dire à quel point cette pression sera forte avant que ce scénario ne devienne la réalité.

« Calgary représente cependant une bonne équipe et une bonne organisation. Je serais très chanceux d’entendre les Flames appeler mon nom. »

Tij a rencontré les Flames au cours du Combine. Jarome a toutefois décidé de ne pas assister à cette rencontre, tout comme il se retire des conversations qui concernent son fils lors des rencontres avec les dépisteurs de l’organisation.

Si son père ne se trouvait pas dans la pièce, Tij y a tout de même aperçu des visages familiers. Le directeur général des Flames est Craig Conroy, un ancien coéquipier de Jarome et l’un de ses meilleurs amis.

« Je le connais très bien. Quand j’habitais à Calgary par exemple, nos familles avaient fêté ensemble la veille de Noël, s’est souvenu l'espoir. C’était presque étrange dans l’entrevue, parce que je tentais d’agir avec lui comme je le faisais avec tous les autres, mais j’avais quand même en tête que nous avions fêté Noël ensemble. »

Tij a déjà eu une petite idée de ce que son père représentait pour les partisans de l’équipe et l’organisation des Flames lorsque son numéro 12 a été retiré le 2 mars 2019.

Pour l’occasion, Tij, alors âgé de 11 ans, et Joe avaient revêtu un chandail des Flames avec le nom Iginla inscrit au dos.

« Je ne me souviens pas de tout, mais quand tu es un enfant et que tu te retrouves dans une telle situation, c’est assurément spécial », a mentionné Tij.

« Ils n’étaient que de petits enfants à l’époque, alors je ne me suis pas trop arrêté à songer qu’ils pourraient enfiler ce chandail un jour en tant que joueurs, a souligné Jarome. Et maintenant, ça pourrait se produire. C’est fou comme le temps passe vite. »

Et si ce scénario se transformait en réalité le 28 juin, est-ce qu’il pense que Tij serait capable de composer avec la pression de suivre les traces de son illustre père à Calgary?

« On me pose souvent la question, a reconnu Jarome. Je réponds souvent que c’est un privilège de jouer dans chacune des villes de la LNH. Il y a de la pression dans toutes les villes canadiennes, que ce soit à Calgary ou ailleurs. Quand on gagne dans ces villes, les joueurs adorent ça. Quand on perd, c’est un peu plus difficile. »

Que Tij amorce sa carrière à Calgary ou ailleurs, il devra toujours composer avec le fait d’être comparé avec son père.

Et même s’il n’aura plus la chance d’habiter chez lui, il sait qu’il pourra toujours se tourner vers Jarome pour obtenir du soutien et pour avoir réponse à ses questions concernant le hockey.

Après tout, c’est une obsession pour lui.