Guy Lafleur funeral - casket

MONTRÉAL - Un dernier adieu a été fait à Guy Lafleur mardi.

Des dignitaires, certains des plus grands noms du monde du hockey et des partisans se sont joints à la famille de la légende des Canadiens pour ses funérailles nationales. Lafleur a reçu un adieu conforme à ses humbles racines et aussi important que son impact auprès du sport, de la ville, de la province et du pays qui l'ont tant chéri.
Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, le premier ministre du Québec, François Legault, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, le propriétaire des Canadiens, Geoff Molson, et le commissaire de la LNH, Gary Bettman, ont fait partie des dignitaires et de plusieurs grands noms du hockey venus assister aux funérailles à la Basilique Cathédrale Marie-Reine-du-Monde au centre-ville de Montréal. La plupart des joueurs de la formation actuelle des Canadiens ainsi que Jeff Gorton, Kent Hughes, l'entraîneur-chef par intérim, Martin St-Louis, et son équipe étaient également présents.

Guy Lafleur funeral - crowd

M. Molson, Yvan Cournoyer, Larry Robinson, Guy Carbonneau, Patrick Roy, son fils Martin et sa belle-soeur Francine Barré ont prononcé un éloge funèbre en hommage à Lafleur. Chacun à leur tour, ils ont parlé de la capacité de la légende du hockey à trouver un équilibre parfait entre la célébrité et l'humilité, d'un côté, et être un père aimant, un homme de famille, un bon coéquipier, de l'autre.
Molson a souligné le temps illimité que Lafleur a consacré à l'organisation des Canadiens à titre d'ambassadeur, aidant de nombreuses œuvres caritatives et initiatives communautaires, et prenant toujours le temps nécessaire pour les partisans.
« Quand Guy Lafleur entrait dans une pièce, les mâchoires se décrochaient, les caméras sortaient pour des égoportraits, et les gens cherchaient immédiatement un Sharpie et un bout de papier pour lui demander son autographe, a décrit Molson. Et il n'arrivait jamais que quelqu'un dans la pièce n'ait pas son égoportrait ou son autographe. Tout le monde repartait satisfait. »

Funérailles nationales pour Guy Lafleur à Montréal

Roy a fait son entrée dans la Ligue lors de la dernière saison de Lafleur à Montréal, d'une façon que la plupart des Québécois ne pourraient même pas imaginer.
« Dans les années 70, tous les jeunes joueurs de hockey du Québec rêvaient d'être un Guy Lafleur. Moi, je rêvais d'être un Ken Dryden, pour pouvoir un jour jouer dans la même équipe que Guy Lafleur.
« Guy, c'était un joueur plus grand que nature, dont les exploits et les prouesses n'avaient pas de limites. C'était l'idole, le héros, l'inspiration et la preuve vivante qu'on peut, qu'on doit rêver grand. »
Cournoyer a quant à lui rendu hommage à la famille aimante de Lafleur, qui a soutenu le Démon blond à travers son combat des dernières années.
« Pour toute la famille de Guy, surtout Lise, Martin, Marc et Mme Lafleur, les dernières années ont été très difficiles », a reconnu Cournoyer, qui a remporté cinq fois la coupe Stanley aux côtés de Lafleur. « Lise, Guy t'aimait beaucoup. Je suis certain qu'il t'aurait dit de te reposer, d'être forte et d'être courageuse. »

Yvan Cournoyer, Michel Lacroix, Larry Robinson, Geoff Molson, Martin Lafleur

Le Roadrunner a aussi raconté une anecdote d'après-retraite comique au sujet de Lafleur. Cette journée-là, le numéro 10 aurait dit au numéro 12 qu'il avait lavé sa voiture... trois fois plutôt qu'une. Tout ce qu'on sait, maintenant, c'est que Lafleur est sorti de sa retraite par après, disputant trois saisons supplémentaires, de 1988 à 1991, avant d'accrocher ses patins pour de bon.
« Guy nous a laissés trop tôt, a affirmé Cournoyer. Mais s'il veut faire un autre retour, tu es le bienvenu, Guy. »
Les propos finaux de Molson ont certainement su résumer de belle façon l'homme qu'était le triple champion de la coupe Stanley et membre du Temple de la renommée :
« Nous avons perdu l'un des grands de l'histoire des Canadiens de Montréal, et il ne sera jamais remplacé. Mais nous avons également appris beaucoup de Guy, a-t-il souligné. C'était un homme avec de la classe et une humilité qui faisait oublier la célébrité et le statut de vedette qu'il avait. Son approche humble avec tous et chacun, peu importe qui ils étaient, est une leçon pour nous tous. »
Ginette Reno a offert une interprétation émouvante de son classique L'essentiel, après les divers témoignages.
Après la cérémonie, menée par Son Excellence Monseigneur Christian Lépine, Archevêque de Montréal, les haut-parleurs ont fait résonner My Way, de Frank Sinatra, en hommage au Démon blond. Les partisans réunis à l'extérieur - dont certains arrivés plusieurs heures d'avance dans l'espoir de réserver leur place - ont accueilli le cercueil de Lafleur, couvert d'un drapeau des Canadiens, à sa sortie de la cathédrale en scandant « Guy! Guy! Guy! » après la cérémonie.
Lafleur est décédé le vendredi 22 avril, à l'âge de 70 ans, après un combat durement mené contre le cancer.