Thomas Chabot fait flèche de tout bois chez les Sénateurs d'Ottawa, à l'âge de 21 ans. Les Stars de Dallas ne soupçonnaient pas que le Finlandais Miro Heiskanen leur donnerait plus de 23 minutes de temps de jeu par match à l'âge de 19 ans. Les Blackhawks de Chicago se félicitent sûrement d'avoir fait de Henri Jokiharju leur choix de premier tour en 2017 (no 29).
Il y en a d'autres : Samuel Girard de l'Avalanche du Colorado, Charlie McAvoy des Bruins de Boston et Brandon Montour des Ducks d'Anaheim.
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Autre temps, autres mœurs, beaucoup de choses ont changé. Ça s'inscrit dans la métamorphose qui s'opère dans la LNH, où tout est axé sur la vitesse et l'exécution. Si on assiste au déferlement de jeunes attaquants ultra-talentueux depuis quelques années, on verra également plus de jeunes défenseurs d'exception arriver parce que tout est davantage axé sur la vitesse et l'exécution.
À l'époque où j'ai été repêché, un défenseur devait être prêt physiquement et responsable défensivement. On disait que le jeu défensif était plus long à apprendre et qu'il fallait la plupart du temps faire un stage dans la Ligue américaine de hockey (LAH). Les équipes préconisaient toutes un style de jeu beaucoup plus basé sur la défense. C'était dans le temps de la trappe. Les joueurs étaient plus imposants physiquement. Les défenseurs acquéraient la maturité physique requise vers l'âge de 23 ans.
J'ai brièvement porté les couleurs des Sabres de Buffalo à l'âge de 19 ans. Il n'y avait pas de limite de 23 joueurs dans la formation. Nous étions 12 défenseurs (en début de saison avec) l'équipe. C'était difficile pour un jeune de faire sa place. Après 18 matchs, on me retournait dans les rangs juniors.
Aujourd'hui, il n'y a plus réellement de prérequis pour les jeunes défenseurs parce que le style de jeu préconisé est plus ouvert. Tout est affaire de coup de patin, de jeu de transition et évidemment de talent. Si tu patines et que tu fais de bonnes premières passes, on va te donner congé de défense ou presque.
C'était tout le contraire dans le temps. Les équipes mettaient l'accent à tout faire pour ne pas donner de buts. Maintenant, on n'essaie pas de changer les jeunes. On les laisse s'exprimer et on s'adapte davantage au style de chacun plutôt que de les restreindre.
Sans enlever de mérite à Victor Mete des Canadiens de Montréal, qui aurait pensé qu'il aurait joué dans la LNH la saison dernière à l'âge de 19 ans, il y a 20 ans? Il n'aurait peut-être même pas été repêché. Il poursuit actuellement son apprentissage dans la Ligue américaine, mais il pourrait grandement aider le CH dans les années à venir.
Je connais Thomas Chabot depuis les rangs bantam. J'ai dirigé contre lui et je l'ai eu sous mes ordres dans des équipes Québec. C'est incroyable les pas de géant qu'il a faits du bantam jusqu'à sa dernière saison dans les rangs juniors, avec les Sea Dogs de Saint-Jean.