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BOSTON – Au terme d’une année de célébrations pour souligner leurs 100 ans dans la LNH, les Bruins de Boston ont passé la rondelle à la prochaine génération dimanche.

Douze rondelles, afin de lancer leur deuxième centenaire d’existence.

Alors que les actuels joueurs des Bruins étaient assis sur le banc du TD Garden, une cérémonie de 20 minutes avant la victoire de 6-3 contre les Canadiens de Montréal a rendu hommage à l’histoire des Bruins, qui ont rejoint la LNH en 1924 comme première équipe basée aux États-Unis.

La riche histoire de l’organisation a été revisitée avec une année d’événements spéciaux et de soirs de match thématiques. Samedi, à un jet de pierre de l’aréna, une statue d’un ours soulignant l’héritage des Bruins a été inaugurée. Ce colosse de bronze de 3500 livres a été créé pour refléter l’esprit et la détermination de l’équipe et de la ville qu’elle représente.

MTL@BOS: Les Bruins revisitent leurs 100 premières années

Le président et chef de la direction des Bruins Charlie Jacobs a demandé aux partisans présents à l’inauguration de lancer une nouvelle tradition en frottant le pied de l’ours pour porter chance à l’équipe. Encore dimanche matin, des partisans faisaient la file pour avoir la chance de faire exactement ça.

Plus tard dimanche, l’histoire des Bruins a été séparée en cinq portions lors d’un hommage à l’écran géant pendant lequel 10 anciennes vedettes, le capitaine Brad Marchand ainsi que des membres de la famille de quatre légendes décédées se sont présentés sur la glace.

Les cinq ères de l’équipe étaient les Early Years (1924 à 1970), les Big, Bad Bruins (1970 à 1985), Lunch Pail A.C. (1977 à 1985), New Blood New Beginnings (1985 à 2000) et Return of a Champion (2001 à aujourd’hui).

Avec des bâtons créés sur mesure pour l’occasion, les 16 invités ont marché sur un tapis noir pour se rendre au centre de la glace, arrivant en petits groupes à la suite d’une vidéo rendant hommage à chaque ère.

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Les légendes des Bruins et des membres de leur famille sur la glace du TD Garden pour la cérémonie avant le match du centenaire de l’équipe. À partir de la gauche : Wayne Cashman, Willie O'Ree, Pamela Coburn, petite-fille du défunt Lionel Hitchman, Terry O'Reilly, Greg Theberge, petit-fils du défunt Dit Clapper, Jason Allison, Phil Esposito, Brad Marchand, Patrice Bergeron, Nancy Sommer, fille du défunt Milt Schmidt, Raymond Bourque, Cam Neely, Bobby Orr, Johnny Bucyk, Ted Shore, fils du défunt Eddie Shore, et Rick Middleton.

Les premiers à se présenter ont été le pionnier Willie O’Ree, Nancy Sommer, fille du défunt Milt Schmidt, Pam Coburn, petite-fille du défunt Lionel Hitchman, Greg Theberge, petit-fils du défunt Dit Clapper, et Ted Shore, fils du défunt Eddie Shore.

Les vedettes de l’ère moderne étaient les icônes des années 1970 Bobby Orr, Phil Esposito, Johnny Bucyk et Wayne Cashman. Pour la période de 1977 à 2000, on a présenté Rick Middleton, Terry O’Reilly, Cam Neely, Jason Allison et Raymond Bourque. De 2000 jusqu’à aujourd’hui, on a rendu hommage à Patrice Bergeron et à Brad Marchand.

Dans une vidéo narrée par l’architecte des Bruins Harry Sinden, ce dernier a expliqué ce que ça signifie d’être un joueur des Bruins, soulignant les qualités nécessaires pour porter le chandail noir et or.

Les Bruins ont ensuite tourné la page « vers le prochain centenaire », quand 12 joueurs de hockey mineur ont sauté sur la glace. Ils ont pris place à l’intérieur des deux lignes bleues pour recevoir une passe des anciens rassemblés au centre de la patinoire.

Le légendaire gardien des Canadiens Ken Dryden, qui n’avait même pas encore disputé une saison complète dans la LNH quand il a brisé le cœur des Bruins, champions en titre et favoris, en première ronde des séries éliminatoires de la Coupe Stanley 1971, a représenté Montréal pour la mise en jeu protocolaire. Bucyk a laissé tomber la rondelle pour Boston.

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L’icône des Bruins Johnny Bucyk et le légendaire gardien des Canadiens Ken Dryden, avec deux joueurs de hockey mineur, se préparent pour la mise en jeu protocolaire du centenaire, alors que Brad Marchand (à gauche), des Bruins, et Nick Suzuki, des Canadiens, sont au cercle dimanche.

« La cérémonie d’avant-match était extraordinaire », a souligné le commissaire de la LNH Gary Bettman après la première période.

« Quand vous pensez à toutes les activités qui ont été faites pour honorer d’anciens capitaines, d’anciens joueurs et les partisans, ça démontre à quel point cette équipe a un lien fort avec la communauté. […] Ç’a été une année remarquable, mais il s’agit d’une organisation remarquable. Tout ce qui s’est passé ici à Boston avec les Bruins en dit long sur l’organisation et ses partisans exceptionnels. »

Pendant quelques heures avant la rencontre, des festivités sur la rue Canal en face de l’aréna ont rassemblé une large foule.

Tout droit sortie du Temple de la renommée du hockey, la Coupe Stanley était présente pour attirer les partisans. Les trophées Art-Ross, Norris et Selke pouvaient également être examinés par les gens présents, tout comme six présentoirs remplis d’objets historiques reliés aux Bruins.

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Deux partisans des Bruins posent avec la Coupe Stanley lors de festivités sur la rue Canal à Boston dimanche.

Des anciens des Bruins étaient heureux de poser avec les partisans, qui ont bravé le froid du premier jour de décembre.

Bergeron a éclaté de rire à l’idée qu’il pourrait tenter de partir avec le Selke, qu’il a gagné six fois à titre de meilleur attaquant défensif de la LNH.

« Croyez-vous que quelqu’un le remarquerait? », a-t-il lancé.

Être inclus dans les cérémonies du centenaire a touché Bergeron, capitaine des Bruins de 2020 jusqu’à sa retraite en 2023.

« En faire partie signifie beaucoup pour moi », a-t-il mentionné avant le match. « Vous pensez à toute l’histoire de cette concession, aux légendes qui ont franchi ces portes. C’est important pour moi de faire partie de ces célébrations, surtout contre les Canadiens et leur histoire. »

Bergeron, natif de L’Ancienne-Lorette, au Québec, a admis qu’il ne connaissait pas beaucoup l’histoire des Bruins quand il est débarqué à Boston en 2003 pour amorcer sa carrière de 19 saisons dans la LNH.

« Mais dès que vous entrez et que vous voyez des légendes venir aux matchs – John Bucyk, Wayne Cashman, qui était entraîneur adjoint à l’époque, Raymond, Cam et tous ces autres joueurs exceptionnels – vous comprenez très vite, a-t-il ajouté. Ça me fait réaliser ce que ça signifie de porter ce chandail et la fierté qui vient avec. »

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Les légendes des Bruins Terry O’Reilly (à gauche) et Rick Middleton rendent un partisan heureux avec une photo sur la rue Canal dimanche.

Bourque, un autre Québécois que les partisans des Canadiens aimaient même s’il évoluait avec les Bruins, a vanté tout ce que les Bruins ont fait dans la dernière année pour célébrer leur centenaire.

« Ç’a été une année phénoménale, a-t-il dit. L’organisation des Bruins a fait du très bon travail. Je suis revenu deux ou trois fois l’année dernière pour certaines célébrations. Ils ont été extraordinaires en réunissant des joueurs avec qui j’ai joué et des joueurs qui sont passés avant moi.

« Ç’a été très plaisant de mettre un point final à 100 ans d’histoire. Ces 100 années d’histoire ont été exceptionnelles pour les Bruins de Boston. C’est tout un exploit. C’est génial d’en avoir fait partie pendant presque 21 ans. Encore aujourd’hui, je suis un grand partisan de l’équipe. J’ai les Bruins tatoués sur le cœur. Ma famille et moi sommes encore ici à Boston. »

Bucyk a fait partie de la famille des Bruins depuis son arrivée dans un échange en 1957. Il adore la ville, sa proximité avec l’océan où il peut aller pêcher et la relation que l’organisation conserve avec sa communauté.

La légende des Bruins, surnommée Chief, a rigolé en repensant à l’intense rivalité entre les Bruins et les Canadiens. Il a souligné que malgré les batailles sur la glace, aucun joueur ne conservait une rancune à l’extérieur de la patinoire. Il arrivait même qu’une bonne bière froide soit partagée entre adversaires après la sirène finale.

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Le TD Garden vu du neuvième étage durant la cérémonie du centenaire de l’équipe dimanche.

« Nous étions robustes et il y avait beaucoup de bagarres, mais le hockey était joué de cette façon, a-t-il expliqué. Et les partisans adoraient ça, donc nous devions les garder heureux. Les partisans à Montréal étaient géniaux. Ils nous respectaient. Ils nous huaient chaque fois que nous sautions sur la glace. Je les regardais et je me disais : “Vous pouvez me huer tant que vous voulez, je vais vous remercier cet été en dépensant votre argent.”

« Les célébrations des Bruins ont été incroyables. J’ai aimé revoir plusieurs joueurs avec qui j’ai joué, et j’en ai côtoyé beaucoup. Nous sommes heureux de voir qu’ils se portent bien. »

O’Ree, qui a brisé la barrière de la couleur au hockey avec les Bruins à Montréal le 18 janvier 1958, était enchanté que les adversaires des Bruins soient les Canadiens pour le match du centenaire.

« Ce serait gros pour moi de voir les Bruins battre les Canadiens, a-t-il mentionné. Quand j’ai marqué mon premier but dans la LNH, c’était contre les Canadiens de Montréal ici au Boston Garden le 1er janvier 1961. Ces deux moments vont me rester en mémoire.

« Quand j’ai participé à leur camp d’entraînement en 1958, je suis devenu un partisan des Bruins. Et depuis, tout a été absolument fantastique pour moi. Il s’agit d’une excellente organisation, et je suis vraiment heureux d’en faire partie. »

O’Ree a vu son souhait être exaucé avec un gain de Boston. C’était en quelque sorte une revanche après la défaite de 5-1 des Bruins le 4 décembre 2009 à Montréal, quand ces mêmes Canadiens ont célébré leur propre centenaire.

À Boston dimanche, le message était clair : les Bruins ne vont pas oublier le passé, mais leur regard est tourné vers l’avenir.

Photo principale : Des joueurs de hockey mineurs rejoignent un groupe représentant les Bruins de Boston pour la cérémonie du centenaire dimanche au TD Garden. À partir de la gauche : Wayne Cashman, Willie O'Ree, Pamela Coburn, petite-fille du défunt Lionel Hitchman, Terry O'Reilly, Greg Theberge, petit-fils du défunt Dit Clapper, Jason Allison, Phil Esposito, Brad Marchand, Patrice Bergeron, Nancy Sommer, fille du défunt Milt Schmidt, Raymond Bourque, Cam Neely, Bobby Orr, Johnny Bucyk, Ted Shore, fils du défunt Eddie Shore, et Rick Middleton.

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