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La cérémonie d'intronisation 2022 du Temple de la renommée du hockey est lundi. La cohorte de cette année est composée de Herb Carnegie, à titre de bâtisseur, et de Roberto Luongo, Henrik Sedin, Daniel Sedin, Daniel Alfredsson et Riikka Sallinen, à titre d'anciens joueurs. Voici le profil de Daniel Sedin, dressé par le journaliste principal NHL.com Dan Rosen.

Daniel Sedin croit savoir pourquoi Lars Karlin, son entraîneur lorsqu'il avait 12 ans et qu'il habitait dans sa ville natale d'Ornskoldsvik, en Suède, l'a muté à l'aile et a gardé son frère jumeau Henrik au centre.
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« Dans ma tête, c'est parce qu'Henrik est de six minutes plus vieux que moi, dit Daniel. Je crois qu'un joueur de centre doit être davantage responsable. Il devait avoir cette pensée derrière la tête lorsqu'il a fait ce choix. Naturellement, il a peut-être choisi Henrik parce qu'il est plus vieux. »
Daniel blague, évidemment. Mais ç'a quand même fonctionné.
Ailier gauche de son frère pendant 17 saisons, Daniel a marqué 393 buts, un sommet dans l'histoire des Canucks de Vancouver. De ce total, 280 ont été préparés par Henrik. Il a ajouté 648 aides à sa fiche, notamment sur 148 des 240 buts en carrière d'Henrik.
Daniel est au deuxième rang pour les mentions d'aides, les points (1041) et les parties jouées (1306) dans l'histoire des Canucks. Il n'est devancé que par Henrik (830 passes, 1070 points, 1330 matchs disputés).
Les jumeaux, choisis aux deuxième (Daniel) et troisième (Henrik) rangs par les Canucks au repêchage de 1999, seront intronisés ensemble au Temple de la renommée du hockey lundi.
Que Daniel ait réussi cela en tant qu'ailier et petit frère (de 360 secondes) est seulement une note de bas de page dans l'histoire.
« J'ai toujours perçu Danny en tant que joueur de centre par sa manière de lire le jeu, explique Henrik. Ça n'a jamais changé. J'ai été chanceux de jouer avec quelqu'un qui a la vision d'un joueur de centre, tout en faisant très bien son travail d'ailier. Je ne crois pas qu'il y ait de différence entre Danny et moi. Il est davantage devenu le tireur, le marqueur, mais il aurait facilement pu jouer au centre. Nous étions exactement le même joueur lorsque nous évoluions tous deux en tant que centres de trios différents, donc ça aurait très bien pu être moi qu'on déplace vers l'aile. »
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Daniel a immédiatement su, même à 12 ans, qu'il aurait à adapter son style de jeu pour devenir un bon ailier et ainsi compléter les jeux de son frère.
« J'ai réalisé que je devais changer ma manière de jouer, avoir un meilleur tir, un tir juste assez bon pour marquer des buts », raconte-t-il.
Il est devenu un vrai franc-tireur dans la LNH, inscrivant 30 buts à quatre reprises, dont 41 en 2010-11.
L'ancien gardien des Canucks Cory Schneider explique que le tir de Daniel pouvait surprendre les gardiens.
« Sous-estimé! », souligne Schneider. « Ça n'a jamais été un tir lourd, puissant, mais il pouvait être d'une précision - surtout des poignets - comme j'ai très rarement vu. Il était si difficile à arrêter lors des entraînements. En plus, il pouvait passer le disque tout aussi bien, facette pour laquelle il était aussi sous-estimé. ''Hank'' était considéré comme le passeur et avait effectivement davantage de mentions d'aide, mais je pense que la capacité de Danny à lui distribuer la rondelle avec la même facilité que l'inverse fait d'eux des joueurs spéciaux. »
Henrik estime que Daniel a eu à être un peu plus égoïste dans sa mentalité parce que, des deux, il était le franc-tireur.
« Je ne dirais pas égoïste, mais si nous filions à 2 contre 1, j'allais lui envoyer la rondelle neuf fois sur dix, alors qu'à l'inverse, il allait la tirer cinq fois sur dix, explique Henrik. Il savait et comprenait que je ne serais pas le franc-tireur, donc il a pris cette responsabilité. »
Daniel savait également se salir le nez.
« Il pouvait aller dans les coins et autres endroits critiques de la patinoire, dont le devant du filet. On lui distribuait des doubles-échecs et il ne bronchait pas », souligne l'ancien défenseur des Canucks Kevin Bieksa. « Il ne se battait pas avec les adversaires, mais il ne reculait devant rien, pas même les défenseurs format géant des années 2000 qui voulaient le sortir de son match. Daniel allait toujours dans les endroits critiques et ne s'est jamais plaint. Ni lui ni Henrik. »
L'une des habiletés de Daniel était de bien interpréter ce qu'Henrik allait faire parce que la plupart du temps, c'est ce dernier qui jouait le rôle de chef d'orchestre.
« Comme la plupart des grands duos sportifs, un joueur doit être Batman et l'autre Robin », compare le président des opérations hockey des Penguins de Pittsburgh Brian Burke, qui était directeur général des Canucks lorsqu'ils ont repêché les Sedin. « Lorsque tu es Robin, tu vas parfois devoir assumer les tâches moins plaisantes et dépendre de Batman, qui est le meneur. Tu dois anticiper la danse alors que c'est quelqu'un d'autre qui choisit les enchaînements. Ça prend une mentalité spéciale pour être celui qui prédit l'autre membre du duo, qui est moins épargné que l'autre membre du duo et c'est correct parce que c'est ce qui te permet de gagner des matchs. Il faut laisser l'égoïsme et la peur de côté lorsque tu es Robin. »
Dans le cas présent, Robin a marqué 153 buts de plus que Batman.
« C'est le seul chiffre que je souligne quand les gens parlent de nous », lance Daniel à la blague. « Je réalise aussi que beaucoup de ces buts ont été préparés par Henrik ou sont des déviations donc je ne peux trop m'emballer. Je vais tout de même continuer à le lui rappeler! »
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Daniel était toutefois davantage Batman que Robin à l'extérieur de la patinoire pendant leur carrière.
« Il est beaucoup plus discipliné et structuré qu'Henrik, note Bieksa. Il est le travaillant des deux. Il est celui qui pousse Henrik à s'entraîner, à suivre une diète. Henrik était plus détendu. Il aimait flâner et se divertir. Il s'assoyait souvent sur un divan avec son café. Daniel aussi, mais il finissait toujours par lui dire en suédois : ''C'est le temps d'aller à la salle d'entraînement!'' Des deux, Daniel était le chauffeur d'autobus. »
Henrik est d'avis que ce qui rendait Daniel si spécial est le fait qu'il soit si dédié en tout temps.
« Il ne prenait jamais de soirée de repos, ce que très peu de gens font, affirme-t-il. Nous avons eu plusieurs mauvais matchs, mais ça n'a jamais été parce que nous voulions prendre une soirée de repos. C'est plutôt parce que nos jambes n'étaient pas fraîches. Jamais ça n'a été un manque d'effort, de concentration ou de préparation mentale. C'est ce qui fait de lui, selon moi, un joueur spécial. Son état d'esprit est ce qui m'impressionne le plus de sa part. Il était toujours prêt pour un match. Il a disputé 1300 rencontres dans la Ligue et jamais il n'a été désinvesti pendant l'une d'entre elles. »
Mais Daniel a toujours été le plus sociable des deux jumeaux à l'extérieur de la patinoire, pense Henrik.
« Je suis plus introverti que Daniel, dit-il. C'est une grande différence entre nous deux. Mais je crois que les gens ne le remarquent que lorsqu'ils deviennent plus proches de nous. »
Daniel approuve : « Les gens avaient tendance à croire qu'Henrik parlait davantage, car il était le capitaine et qu'il l'a toujours été, mais les gens qui nous connaissent changent parfois leur perception. C'est quelque chose que les gens ne réalisent pas vraiment. Ce n'est pas une grosse différence. Je pense qu'ils tiennent pour acquis que, comme il est capitaine, il est plus extraverti, mais c'est peut-être le contraire. »
Alexandre Burrows, leur ancien coéquipier, en a été témoin lorsqu'ils ont joué ensemble.
« Danny aimait beaucoup écouter les anecdotes des gens, il était celui qui riait le plus des histoires idiotes », affirme-t-il.
C'est donc logique qu'il ait été celui qui a blagué pendant six minutes à propos de la raison pour laquelle Karlin a fait d'Henrik le centre et de lui l'ailier.
« Il nous a mis les deux sur le même trio et, juste comme ça, il a décidé qu'Henrik serait le centre, s'exclame Daniel. Je n'ai aucune idée pourquoi, mais c'est ce qui est arrivé. Depuis, nous avons été ensemble. »
Maintenant, ils sont ensemble au Temple de la renommée pour l'éternité.