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À l'âge de 23 ans, le défenseur Alexandre Carrier a pour la deuxième fois de sa carrière été rappelé dans la LNH par les Predators de Nashville. Un rappel qu'il attendait depuis un bon moment.

Carrier avait 20 ans lorsqu'il a goûté à la LNH pour la première fois, lui qui avait été réclamé en quatrième ronde (115e au total) du Repêchage 2015. C'était lors de la saison 2016-17. Il avait joué deux matchs avec l'organisation du Tennessee, mais il était resté avec l'équipe du Tennessee pendant beaucoup plus longtemps que ces deux parties puisqu'il avait fait partie des « Black Aces », ces joueurs qui sont rappelés de la Ligue américaine afin d'appuyer le grand club en séries éliminatoires si jamais le besoin s'en fait sentir.
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Or, les Predators ont atteint la Finale de la Coupe Stanley lors de cette saison, ce qui a permis à Carrier d'être au cœur de la folle épopée de l'équipe, mais aussi de comprendre les réalités du métier une fois les séries éliminatoires venues.

Retourné dans la LAH avec les Admirals de Milwaukee pour amorcer la saison suivante, Carrier a dû attendre bien plus longtemps que prévu avant d'obtenir l'appel tant attendu. Il a passé les deux campagnes suivantes à Milwaukee, même s'il était le défenseur le plus productif avec des récoltes de 28 et 37 points.

L'ancien des Olympiques de Gatineau de la LHJMQ a amorcé la présente campagne dans la LAH à nouveau, et il se dirigeait vers sa meilleure saison en carrière avec une récolte de 24 points en 34 parties lorsque le téléphone a enfin sonné. Le 3 janvier, les Predators, qui ont vu les défenseurs Ryan Ellis et Dante Fabbro tomber au combat, l'ont enfin rappelé, et il a disputé une première rencontre le 5 janvier. Le lendemain, Nashville a congédié l'entraîneur-chef Peter Laviolette afin de le remplacer par John Hynes.

Une décision qui pourrait lui ouvrir des portes s'il est en mesure de saisir sa chance.

Voici cinq questions avec… Alexandre Carrier

Depuis ton rappel, tu as joué trois matchs avec les Predators. Ton temps de jeu est en hausse et, bien que tu n'aies pas amassé de point, tu as maintenu un différentiel de plus-2. Comment te sens-tu après ces trois parties?

Je me sens super bien et plus à l'aise que je ne l'étais il y a trois ans. Je connais l'organisation, les entraîneurs, même si ç'a changé, et les gars. Je me sens plus à l'aise sur la glace et je pense que ça paraît dans mon jeu. Je ne joue pas d'énormes minutes, mais lorsque je suis dans l'action, je m'assure de faire mon travail.

Es-tu surpris que ça ait pris autant de temps avant d'avoir droit à un deuxième rappel? Sentais-tu que tu devais en donner plus?

Je pense que oui. La première année, quand j'ai été rappelé, je ne m'attendais pas à l'être. En plus, j'avais participé au Match des étoiles de la LAH lors de cette année. J'ai peut-être pris les choses un peu pour acquises, cette expérience d'être dans la LNH. En allant en Finale avec les « Black Aces », j'ai passé six semaines à Nashville. Je pense que tout était arrivé plus rapidement que je ne le croyais. C'est peut-être pourquoi dans ma deuxième année, ç'a moins bien été un peu, du moins, pas comme je le voulais.
Ce qui est le fun, c'est qu'à ma troisième année, plus ça avançait et plus je reprenais la confiance que j'avais à ma première année. Mon jeu était plus complet, et ça s'est poursuivi cette année avec mon début de saison. Je pense que c'est pour ça que j'ai été rappelé par Nashville. J'ai peut-être tenu ça pour acquis à ma première année, mais je me suis rendu compte que ce n'était pas facile et qu'il fallait en profiter.

Lors des dernières saisons, Nashville comptait sur une excellente brigade défensive, avec des arrières capables de créer de l'offensive comme Roman Josi, Mattias Ekholm, P.K. Subban et Ryan Ellis. Est-ce difficile d'espérer être rappelé avec de tels défenseurs devant soi?

Lors de ma deuxième saison, aucun défenseur n'a été rappelé de la LAH. Tous les défenseurs à Nashville étaient en santé, et ç'a peut-être rendu mon année plus difficile. Mais je ne suis pas prêt à dire que ça me fermait des portes, parce que même si j'appartiens à Nashville, il y a 30 équipes qui regardent aussi. Je me concentrais sur mon jeu dans la LAH afin de l'améliorer le plus possible, et s'il y avait une opportunité en haut, je voulais être prêt.

Tu es arrivé à Nashville au même moment où l'équipe a procédé à un changement d'entraîneur, ce qui signifie inévitablement des changements dans la formation et le système de jeu. Est-ce que ça peut être un avantage pour toi?

John Hynes a l'air d'un très bon coach. Il a amené un système défensif chez les Predators dans notre zone et on a vu des résultats dès son arrivée. Lors du premier match, contre Boston, il y avait encore des ajustements à faire, mais après, contre Chicago et Winnipeg, nous n'avons accordé que deux buts au total. On s'en va dans la bonne direction.

Un changement d'entraîneur, ça apporte du changement dans une organisation et ça peut offrir des opportunités à d'autres joueurs. Je vois ça comme une chance pour moi. Peu importe qui allait être le nouvel entraîneur, je voulais donner mon maximum à chaque pratique et chaque match. Tout le monde part avec une page blanche.

Les Predators, que plusieurs voyaient comme aspirants à la Coupe Stanley, sont actuellement à cinq points d'une place en séries éliminatoires. Est-ce que tu sens un sentiment d'urgence chez tes coéquipiers?

Un petit peu. Tout le monde ici veut gagner. C'est une excellente équipe et les résultats ne sont pas exactement ceux qui étaient attendus. Mais on se concentre sur des séquences de matchs. Il faut aller chercher le plus de points possible pour nous donner une chance de faire les séries. Avec tout le talent qu'il y a dans cette chambre, je pense que ça ne devrait pas être un problème.

De mon côté, même si je ne joue pas 20 ou 25 minutes comme dans la LAH, en jouant contre des adversaires de la LNH, et avec des coéquipiers de la LNH, ça ne peut qu'aider mon développement. La vitesse du jeu est plus rapide, je l'ai compris, et je me suis adapté. Les autres choses viendront avec le temps. Je ne me mets pas de pression. Ce que je dois faire, c'est jouer dans la LNH comme je le faisais dans la LAH.