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TORONTO- Daniel Alfredsson ne conserve pas de doux souvenirs de sa première saison en Amérique du Nord. Même qu'il lui a traversé l'esprit en cours de route de retourner dans sa Suède natale.

« Quatorze victoires (NDLR : 18 victoires), deux directeurs généraux et trois entraîneurs… », débite Alfredsson au sujet de la saison de misère des Sénateurs d'Ottawa en 1995-96.
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Obscur choix de sixième tour de l'équipe en 1994 (133e au total), il n'avait lui-même pas connu une rentrée en la matière annonciatrice d'un immortel du hockey en devenir.
« J'ai oublié mes patins à mon premier camp d'entraînement. C'était passablement gênant… Ouais, c'est ça. On m'avait trouvé une paire, mais ils étaient deux pointures trop grands », a-t-il relaté, vendredi, après avoir enfilé au doigt sa bague commémorative à titre de nouvel arrivant au Temple de la renommée du hockey.
Ça n'avait pas empêché l'attaquant natif de Göteborg de connaître une excellente première saison dans la LNH, avec une récolte de 61 points en 82 matchs. Ses exploits lui avaient d'ailleurs permis de mettre la main sur le trophée Calder à titre de recrue de l'année.
Alfredsson attribue une grande part de mérite du redressement des Sénateurs et de son évolution comme joueur à l'arrivée en poste de l'entraîneur Jacques Martin, le 24 janvier 1996.
« Il était très structuré, en contrôle de la situation et concentré sur le processus et l'effort plutôt que les victoires ou les défaites », a-t-il expliqué.
« Il a fait une grande différence en jetant les bases d'une solide fondation pendant très longtemps. »
Il y a un lien facile à établir entre les Sénateurs des années 1990 et ceux des récentes saisons qui tentent de se dégager du bourbier.
Quand on lui a fait remarquer qu'il manque possiblement aux Sénateurs actuels un chef de file de sa trempe, Alfredsson a durci le visage avant de s'inscrire en faux.
« Non, je ne pense pas. J'estime qu'ils ont le leadership, le talent et les habitudes de travail requises », a estimé celui qui est fort présent dans l'entourage de l'équipe. « Ils doivent trouver leur voie. Ils sont en apprentissage. Comme le répétait Jacques Martin, ce n'est pas toujours une affaire de victoires ou de défaites. Parfois, les attentes sont difficiles à gérer. On s'attendait à peu de l'équipe la saison dernière. Elle est meilleure cette saison, même si ce n'est pas ce que les résultats montrent.
« La pression grimpe rapidement quand on dit de votre équipe qu'elle peut être dans la lutte pour l'obtention d'une place en séries éliminatoires. Je crois encore que les Sénateurs possèdent des chances légitimes de revenir dans la lutte de la façon dont ils jouent.
« C'est dur pour la confiance quand vous avez le sentiment de bien jouer sans obtenir de bons résultats. Les joueurs doivent trouver des solutions et faire confiance au processus », a-t-il poursuivi.
« C'est bon pour tous les sports. Quand je joue au golf et que je commets un double boguey, j'essaie de me racheter immédiatement avec un oiselet, puis je commets un autre double boguey. Il faut avoir foi au processus et faire preuve de patience. Mais c'est plus facile à dire qu'à faire », a conclu Alfredsson.