BROSSARD – Jakub Dobes a signé un jeu blanc à son premier départ dans la LNH contre les Panthers de la Floride le 28 décembre dernier à Sunrise. Une semaine plus tard, Dobes a encore une fois connu le sentiment de la victoire dans un gain de 2-1 en tirs de barrage contre l’Avalanche du Colorado à Denver.
À ses deux premiers matchs avec les Canadiens, Dobes a donc gagné contre deux anciennes équipes championnes de la Coupe Stanley : les Panthers en 2024 et l’Avalanche en 2022.
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Il s’agit fort probablement d’un hasard, mais Martin St-Louis gardera la même formule en offrant un troisième départ à son jeune gardien encore une fois contre une équipe qui a remporté assez récemment la Coupe Stanley, les Capitals de Washington (2018).
Dobes enfilera son masque et ses jambières vendredi pour bloquer les tirs d’Alex Ovechkin et des Capitals au Capital One Arena.
« Je suis heureux de mes débuts avec les Canadiens, mais j’ai aussi profité du bon jeu défensif de mes coéquipiers », a noté Dobes avant le départ de l’équipe pour la capitale américaine. « À mon premier match contre les Panthers, mes coéquipiers ont bloqué 22 tirs (21, N.D.L.R.). Quand tu reçois autant d’aide, tu as généralement de bonnes chances de gagner. Je sens que les gars se battaient pour m’aider.
« Je n’ai pas changé comme gardien depuis mon rappel du Rocket. Je veux simplement poursuivre sur le même chemin. Je me sentais bien avec le Rocket et je jouais bien. Je n’ai pas beaucoup d’expérience au niveau de la LNH, mais je veux m’améliorer à chacun de mes entraînements et de mes matchs. »
S’il y a une chose qui ne s’enseigne probablement pas, c’est la confiance. Dobes n’en manque pas depuis son rappel de la Ligue américaine. Il a parfaitement géré la nervosité pour ses débuts contre les Panthers et à son deuxième départ, il n’a jamais craqué contre une machine offensive comme l’Avalanche. En tirs de barrage, le Tchèque a stoppé Jonathan Drouin et Mikko Rantanen, les deux seuls joueurs à se présenter devant lui.
À son premier arrêt, Dobes a bloqué un tir du revers de Drouin avec sa mitaine avant de la relancer d’une façon nonchalante dans le coin de la patinoire. Comme si c’était un jeu de routine pour lui.
Quand on lui a rappelé cette scène, l’ancien de l'Université Ohio State ne pouvait s’empêcher de sourire.
« Je ne voulais pas paraître comme si j’étais trop confiant, a-t-il répliqué. J’ai vu l’arbitre et je n’ai pas trop réfléchi. Je désirais lui redonner la rondelle. Mais j’étais dans ma bulle et je ne pensais pas à trop de choses. Je n’avais pas en tête d’être arrogant. Après le jeu, j’ai eu un peu de temps pour réfléchir. Nick Suzuki était le deuxième joueur à s’élancer pour nous. Avant de le voir partir, je me disais que je venais de faire une erreur. Je me demandais pourquoi j’avais réagi de cette façon en lançant la rondelle avec ma mitaine. »
L’échantillon reste minime. Mais après deux matchs, Dobes a des statistiques incroyables avec une fiche de deux victoires, une moyenne de buts alloués de 0,48 et un taux d’efficacité de ,982.
Au-delà des chiffres, le choix de cinquième tour du CH en 2020 est surtout heureux de vivre ses premiers moments dans la LNH.
« Je rêve de ce jour depuis que j’ai cinq ans », a dit le sympathique gardien de 23 ans. « J’ai travaillé fort pour atteindre la LNH. Je sens que je récolte maintenant les fruits de mes efforts et sacrifices. C’est un bon sentiment. C’est même un très bon sentiment. »
Avant son rappel du 27 décembre avec le renvoi de Cayden Primeau à Laval, Dobes avait présenté un dossier de 9-3-1 avec une moyenne de 2,44 et un taux d’efficacité de ,910. À sa deuxième saison avec le Rocket, le Tchèque s’établissait comme un des très bons gardiens de la Ligue américaine.
S’il a gagné son pari en faisant une très bonne première impression au niveau de la LNH, Dobes garde les deux pieds sur terre. Il ne sait pas encore s’il terminera la saison à Montréal.
« Je n’en ai aucune idée, j’y vais un jour à la fois, a-t-il mentionné. Je veux simplement prouver que je mérite de poursuivre mon aventure sans trop me poser de questions. Je suis encore un jeune gardien, j’ai juste 23 ans. À 23 ans, ce n’est pas trop jeune, mais les gardiens ont souvent un parcours différent des joueurs. Je ne connais pas les plans de la direction. J’étais heureux à Laval aussi. Je voulais jouer dans la LNH, mais j’obtenais des départs et je pouvais bien me développer. »
Pour l’instant, Dobes n’a plus à s’asseoir dans un autobus pour voyager avec son équipe. Il peut profiter du luxe d’un avion nolisé.
« Je ne détestais pas les voyages en autobus, nous passions du bon temps en équipe, mais je ne m’ennuie pas d’un long trajet comme celui à Cleveland où le Rocket jouera vendredi soir, a-t-il répondu. J’aimais les plus petits parcours comme Belleville ou Toronto. »
À Montréal, Dobes découvre également un bon partenaire pour l’aider dans sa progression en Samuel Montembeault.
« Monty est un gars très calme et je sens que je lui ressemble pour cet aspect, a-t-il dit. Je sens que nous pouvons former un bon duo. Je m’entends très bien avec lui et je n’hésite pas à lui poser des questions. Il est toujours là pour me donner des conseils. »
Sans Laine et Savard
Le CH, qui a gagné huit de ses dix dernières rencontres, jouera son prochain match sans Patrik Laine et David Savard. Ils s’absenteront pour une quatrième rencontre d’affilée.
Laine, qui se remet d’une vilaine grippe, a participé à l’entraînement des siens jeudi à Brossard. Idem pour Savard. Mais les deux joueurs n’ont pas reçu le feu vert des médecins pour voyager avec l’équipe en direction de Washington.