Être au mauvais endroit au bon moment, la spécialité de David Savard

BROSSARD -Se retrouver au « mauvais endroit au bon moment », comme il le dit si bien, David Savard le fait à merveille depuis le début de la saison des Canadiens de Montréal. En plus d'avaler les minutes de jeu, le vétéran défenseur collectionne les « bleus » sur le corps.

Avant les matchs de mercredi, Savard dominait la LNH au chapitre des tirs bloqués, avec 23. Son ancien jeune coéquipier, Alexander Romanov, occupait le deuxième rang, avec 16. À ce rythme, Savard terminerait la saison avec quelque chose comme 472 tirs bloqués. Pour vous donner une idée, Brayden McNabb des Golden Knights de Vegas a été le meneur de la Ligue, la saison dernière, avec 179 lancers bloqués en 69 rencontres.
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Il serait donc étonnant que Savard maintienne l'effrénée cadence. En attendant, ce sont les gardiens des Canadiens qui se réjouissent (un peu sadiquement) de voir leur coéquipier barbu souffrir devant eux.
« Ça fait partie de mes tâches depuis plusieurs saisons, mais j'en prends plus que d'habitude », a souligné Savard, mercredi, à l'issue de la séance d'entraînement. « Ça fait partie des sacrifices à faire pour aider notre équipe à gagner. »
Le Québécois âgé de 31 ans a expliqué avoir appris du meilleur, Kris Russell, qu'il a brièvement côtoyé à son arrivée dans la LNH chez les Blue Jackets de Columbus.
« Avec également l'entraîneur John Tortorella, c'était non négociable, tout le monde devait bloquer des lancers, a précisé Savard. Ça s'est fait naturellement. »
Depuis que l'on comptabilise la statistique en 2005-06, Russell trône au sommet de la LNH avec 2044 tirs absorbés. Russell a joué jusqu'à la saison dernière, avec les Oilers d'Edmonton. Il est à la recherche d'un poste quelque part cette saison, à l'âge de 35 ans.
Pour revenir à Savard, il a des croûtes à manger avant de rejoindre son mentor. Il pointe en 74e position avec 1128 tirs bloqués.
« Ce ne sont pas tous les tirs qui font mal, a-t-il relevé. Il y en a évidemment qui vous atteignent à des endroits où on a moins de protection. C'est plus le 'fun' quand ils ne font pas mal. »
Seul vétéran aguerri en défense, en l'absence des Joel Edmundson et Mike Matheson, Savard montre le plus bel exemple à ses jeunes coéquipiers qui se font les dents dans la LNH.
« David est important pour nous présentement », ne peut que constater l'entraîneur Martin St-Louis. « Il nous donne du gros hockey. On le voit comme un défenseur à caractère défensif, mais il est beaucoup plus offensif qu'on le pense. Il est capable de défendre et de prendre soin de l'équipe. Il est très efficace sur la glace. Il lit bien le jeu sans la rondelle. Il lit bien le jeu avec la rondelle. »
L'efficacité de Savard n'est pas étrangère au brio de son jeune partenaire de jeu Kaiden Guhle. L'arrière recrue âgé de 20 ans s'attire les éloges pour son aplomb et son assurance après seulement quatre matchs dans la LNH.
« Il a l'air d'un gars qui est dans la Ligue depuis longtemps, l'a louangé Savard. C'est impressionnant de le voir aller. On lui a donné plus de responsabilités dans le dernier match et il a répondu à l'appel. »
Guhle a amassé deux passes - ses deux premiers points dans la LNH - dans la victoire de 3-2 du CH contre Sidney Crosby et les Penguins de Pittsburgh, lundi. Il a été le joueur le plus utilisé de l'équipe, avec 24:43 de temps de glace.
« Il n'y a rien qui l'intimide, a repris Savard. On lui fait confiance dans toutes les situations, contre les meilleurs trios et en supériorité numérique. Il est voué à un très bel avenir. J'aime beaucoup jouer avec lui. »

D'un calme olympien, Guhle roule tout simplement avec les coups, avec humilité.
« 'Stammer' (Steven Stamkos, du Lightning de Tampa Bay) était pas mal comme ça (à 20 ans), a relevé St-Louis. Il y a une grande différence entre être confiant et arrogant. Guhle est confiant. »
L'absence des Matheson et Edmundson offre la possibilité à Guhle et à d'autres jeunes, comme Jordan Harris et Arber Xhekaj, d'acquérir de l'expérience fort appréciable.
« C'est décevant (les blessures), mais c'est une occasion à saisir pour les jeunes, a souligné St-Louis. Guhle a saisi l'occasion et il nous montre ce qu'il peut faire. Ce sera difficile de lui enlever des minutes quand nous serons de retour en santé. C'est dur à dire parce que nous ne savons pas si nous serons en santé. On ne sait jamais ce qui peut se passer.
« Je sais toutefois que si nous sommes en santé, nous serons une meilleure équipe en raison de l'expérience que les jeunes auront acquise », a conclu l'entraîneur.