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OTTAWA – Les États-Unis n’allaient pas céder leur trône si facilement.

Teddy Stiga est parvenu à déjouer Petteri Rimpinen en échappée à 8:04 de la prolongation pour aider les Américains à battre la Finlande 4-3 en finale du Championnat mondial junior, dimanche.

« C’était irréel, a lancé l’espoir des Predators de Nashville. Gagner la médaille d’or de cette manière, il n’y a rien de mieux. […] J’ai vu que le Finlandais ralentissait, alors je l’ai devancé et Zeev (Buium) m’a servi une superbe passe. J’ai failli perdre la rondelle, mais j’ai été chanceux.

« Après ça, je ne me souviens plus de grand-chose. J’ai seulement tiré la rondelle. »

Quelques instants plus tard, le héros était rejoint par tous ses coéquipiers pour de grandes célébrations.

Pour la première fois de leur histoire, les Américains ont réussi à défendre leur titre avec succès. C’était l’objectif dès la première réunion de cette équipe, à l’été, et il a été accompli. Dix joueurs de la formation gagnante de l’an dernier étaient de retour avec le groupe et ont ajouté une médaille à leur collection.

Sur le chemin vers les deux conquêtes, ils n’ont subi qu’une seule défaite en prolongation en 14 matchs; c’était justement contre la Finlande en ronde préliminaire, le 29 décembre.

Cet exploit survient notamment alors que le tournoi transportera ses pénates au pays de l’Oncle Sam, au Minnesota, l’an prochain. Il s’agira d’une belle occasion d’y aller pour une troisième conquête de suite.

« On n’a jamais fait ça, c’est vraiment incroyable, a souligné l’attaquant Gabriel Perreault. Je suis tellement content. Le groupe des 2005 est vraiment une dynastie. On est devenus tellement proches. Les gars ont accepté leur rôle et ont acheté le plan. Ç’a fonctionné pour nous autres. »

Les Finlandais tentaient de décrocher une première médaille d’or depuis 2019, alors qu’ils avaient justement battu leurs rivaux américains en sol canadien, à Vancouver. Ils ont passé près de refaire le coup.

Ils avaient pourtant si bien amorcé le match, et ils étaient en plein contrôle en milieu de deuxième.

Jesse Kiiskinen, en avantage numérique, et Tuomas Uronen avaient permis aux Finlandais de retraiter au vestiaire avec une avance d’un but après une première période presque parfaite. Emil Pieniniemi en a ajouté en début de deuxième pour creuser l’écart à 3-1.

La troupe de Lauri Mikkola jouait du hockey méthodique et ne donnait rien aux Américains. Le but de James Hagens, en première, était survenu sur une rare contre-attaque. Mis à part ça, les États-Unis peinaient réellement à s’installer en territoire adverse et à générer quoi que ce soit.

Voyant que son équipe était en difficulté, l’entraîneur David Carle a apporté quelques ajustements. Le franc-tireur Cole Eiserman a obtenu plus de temps de jeu, et le pilote a réuni Zeev Buium et Cole Hutson pour former un duo de défenseurs offensifs. Ç’a porté fruit.

« Ils ont joué une très bonne première et ont beaucoup créé en contre-attaque, a reconnu Carle. On était trop sur les talons. Nous devions attaquer et passer du temps dans leur territoire. Il fallait mettre de la pression, les rendre inconfortables et je savais que ç’allait rapporter. »

Il aura tout de même fallu un but très chanceux de Brandon Svoboda pour relancer les Américains avec 2:22 à écouler au deuxième engagement. Son tir de la pointe a dévié devant le filet et s’est frayé un chemin jusque de l’autre côté de la ligne rouge. Moins de deux minutes plus tard, Hutson créait l’égalité.

Le jeu s’est resserré en troisième période, et la foule s’est clairement rangée derrière les Finlandais en entonnant plusieurs chants d’encouragement – sans succès. Stiga s’est chargé de la réduire au silence en battant Rimpinen, après que ce dernier eut réalisé de nombreux arrêts spectaculaires en surtemps.

Les partisans américains ont ainsi eu toute la place pour célébrer au son des « USA! USA! USA! ».

Hutson, meilleur pointeur

Avec sa récolte d'un but et une passe dans cette victoire – ses 10e et 11e points du tournoi – Hutson s’est emparé seul du premier rang des pointeurs. Il est le premier arrière à réussir cet exploit. Erik Johnson, en 2007, et Hakan Nordin, en 1981, l’avaient fait, mais avaient terminé à égalité au premier échelon.

Il a du même coup établi le record pour un défenseur américain à ce tournoi. Le frère de Lane, le défenseur des Canadiens, a été nommé sur l’équipe d’étoiles des médias en compagnie de ses compatriotes Ryan Leonard et Perreault.

« Il est vraiment fort, a conclu Perreault. Au tournoi des moins de 18 ans, ç’a été la même chose. Il a été notre meilleur joueur, et ç’a été la même chose à ce tournoi. Je ne suis pas surpris. Chaque fois qu’il a la rondelle, il réussit à faire quelque chose de bien avec. »