Le succès des équipes n'est pas que l'affaire des entraîneurs. Les joueurs ont évidemment leur grand mot à dire, mais les entraîneurs ont un rôle très important à jouer. C'est facile de critiquer leur travail, mais on ne sait pas dans quel contexte ils travaillent. Ils doivent composer avec plein de situations qui sont méconnues du public.
Prenez les Sénateurs la saison dernière. On a appris l'existence d'un conflit entre les conjointes de deux joueurs, Erik Karlsson et Mike Hoffman, à l'issue de la saison. C'est sorti publiquement, mais vous pouvez imaginer les conséquences négatives que la mésentente a pu avoir à l'interne. Les joueurs savaient beaucoup mieux que nous tous ce qui se passait exactement, je vous l'assure.
Tout n'a pas été rose également chez les Canadiens parce qu'on a su après l'échange de Max Pacioretty en septembre qu'il avait demandé de partir. On peut imaginer quel genre d'atmosphère lourde il régnait dans l'entourage du groupe.
Les gens ont le jugement facile, mais ils ne savent pas tout. Des joueurs qui connaissent une mauvaise saison ou des moments difficiles sont peut-être aux prises avec des problèmes personnels. J'ai été témoin de plusieurs cas semblables pendant ma carrière.
C'est rafraîchissant de constater que les « coachs » n'écopent plus nécessairement dès que les équipes en arrachent. Les organisations ne les congédient plus à la moindre occasion et souvent de façon injuste. On dit que c'est plus facile de congédier un entraîneur au lieu de 20 joueurs. On dirait que l'expression ne tient plus la route et c'est tant mieux. La principale explication au phénomène, c'est le roulement de joueurs qu'il y a dans les équipes.
À mon époque, il se greffait un ou deux joueurs par saison au noyau dur de vétérans en place depuis longtemps. Maintenant, les équipes accueillent les nouveaux joueurs par paquet de 12, ou presque, à toutes les années. L'entraîneur peut plus facilement asseoir son autorité avec de nouveaux joueurs.
Ce qui me ramène à Boucher et à Julien. Avec Karlsson et Pacioretty qui sont partis, ils doivent sûrement obtenir une meilleure écoute de leur groupe de joueurs. Les nouveaux arrivants sont toujours plus attentifs au message de l'entraîneur.