Philippe Boucher a disputé 17 saisons dans la LNH récoltant 94 buts et 300 points en 748 matchs. Le défenseur natif de Saint-Apollinaire a notamment connu deux saisons de 40 points et plus. Il a participé au Match des étoiles en 2007, en plus de soulever la Coupe Stanley avec les Penguins de Pittsburgh, à sa dernière saison dans la LNH en 2009. Choix de première ronde (no 13) des Sabres de Buffalo en 1991, il a successivement porté les couleurs des Sabres, des Kings de Los Angeles, des Stars de Dallas et des Penguins. Au terme de sa carrière de joueur, il a occupé des postes de direction chez l'Océanic de Rimouski et les Remparts de Québec, dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec. Philippe a accepté de collaborer avec l'équipe de LNH.com afin de traiter de divers sujets de l'actualité du hockey.
Boucher : Une excellente prise que celle de Seattle
Notre chroniqueur Philippe Boucher croit que la LNH en a fini avec les expansions avec l'ajout d'une 32e équipe pour 2021-22
La LNH en a sans doute fini avec les expansions après avoir accueilli sa 32e concession, la semaine dernière. Qu'on soit d'accord ou pas, l'arrivée de Seattle est un excellent coup. La ligue voulait s'établir à Seattle, elle ne faisait pas de cachette. Ça va fonctionner. Il y aura le même genre de « buzz » qu'à Las Vegas. La ville a un historique de hockey, le groupe de propriétaires est solide et la nouvelle équipe va évoluer dans un amphithéâtre revampé en neuf.
Comme les Golden Knights de Vegas, l'équipe de Seattle devrait être compétitive dès l'an 1 en vertu des règles du repêchage d'expansion qui favorise un partage significatif du talent.
On doit admettre que la Ligue ne s'est pas trompée dans les décisions qu'elle a prises dernièrement en matière de délocalisation et d'expansions.
Commençons par la renaissance des Jets de Winnipeg, dont j'ai pu être témoin du début du rêve au début des années 2000.
J'ai brièvement été un membre du Moose du Manitoba, dans la Ligue internationale de hockey, en 2000-01. Je me souviens très bien de la visite que Mark Shipman nous avait faite pour nous présenter la maquette du nouvel aréna. Il « tripait » comme un enfant de deux ans! Il avait un plan pour ramener le hockey de la LNH. Il s'est associé avec la famille Thompson et ç'a marché.
Tout le groupe a dû être très patient. Quand les Thrashers d'Atlanta se sont retrouvés dans une impasse après la saison 2010-11, Winnipeg était prête à ravoir les Jets. Le retour a été couronné d'un succès phénoménal. Un gros pouce vers le haut pour cette belle réussite!
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Il y a par la suite eu la naissance des Golden Knights en 2016. La LNH voulait être la première grande ligue professionnelle à s'établir à Las Vegas. On connaît la suite. Les Golden Knights sont un retentissant succès. Deux gros pouces vers le haut!
Rendue à 32 équipes avec Seattle qui va faire ses débuts en 2021-22, je ne crois pas que la LNH va envisager une autre expansion. Trente-deux équipes, c'est le maximum à mon avis. Plus que ça, ce serait courir le risque de saturer l'intérêt des amateurs, de diluer le talent et de même mettre en péril l'intégrité du sport. Je ne vois pas pour quelles raisons la LNH aurait plus de clubs que dans les autres grandes ligues professionnelles - NFL, MLB, NBA. Trente-deux équipes semblent être la limite.
Même si l'arrivée de nouvelles concessions paraît improbable, ça n'empêche pas des villes comme Québec et Houston de continuer d'espérer de faire partie de la Ligue un jour.
Je crois toujours au retour de Québec. Je suis originaire de la région, mes amis et moi étions des « fans finis » des Nordiques. J'aimerais que la jeunesse québécoise vive de nouveau l'engouement du hockey et la rivalité qui existait avec les Canadiens de Montréal. J'aimerais aller assister aux matchs au Centre Vidéotron.
Si ça doit arriver, ça passera nécessairement par le déménagement d'une concession. On connaît les concessions moribondes ou qui sont confrontées à de grands enjeux, pas besoin de les identifier.
La LNH est en excellente santé financière. Elle peut se péter les bretelles, mais éventuellement son défi sera de se pencher sur les concessions qui vont moins bien. On est très réticent à transférer des équipes, mais pendant combien de temps laissera-t-on piétiner des équipes dans une ligue en santé? La NFL ne lésine pas dans les dossiers d'équipes qui traînent de la patte. Elle a délocalisé deux équipes à Los Angeles au cours des dernières années et une à Las Vegas sous peu. C'est un modèle à suivre, selon moi.
Québec et Houston représentent des marchés attrayants au cas où des concessions se retrouvent en extrêmes difficultés.
La mauvaise nouvelle pour ces villes en attente, c'est que le coût d'entrée ne devrait pas être inférieur à 650 millions $. C'est le montant que Seattle a dû verser, la Ligue ne devrait pas demander moins pour un déménagement. Ça semble maintenant être rendu le prix plancher. Peu importe la valeur d'une concession en difficulté, les éventuels acheteurs devront assurément débourser aux alentours de 650 millions $. Dire que le montant a été de 500 millions $ pour Las Vegas, il y a quelques années.
C'est beaucoup d'argent. On peut chiffrer le retour des Nordiques à environ 1 milliard $, tout compté. Même si Quebecor, qui pilote la candidature de Québec, a les moyens financiers, j'estime que la formule de consortium serait aussi à considérer. Ça semble être la façon de faire de nos jours.
J'ai côtoyé Jerry Bruckheimer, qui fait partie du consortium de Seattle, quand je portais les couleurs des Kings de Los Angeles. C'est un maniaque de hockey, il gravitait dans l'entourage des Kings. Il avait dans sa mire de s'impliquer dans une équipe depuis longtemps. Je ne crois pas qu'il soit natif de Seattle.
Tout ça pour dire qu'il y a peut-être des gens d'affaires, du Québec ou de l'extérieur, qui seraient prêts à s'associer à une entreprise ou à un consortium québécois. Ou un propriétaire actuel à la recherche d'un partenaire et qui serait prêt à transférer sa concession, comme on le voit dans la NFL.
Ce qui fait le succès de concessions, c'est leur base de supporters. C'est la raison pour laquelle le hockey s'est bien implanté dans des villes comme Dallas et Los Angeles. Las Vegas a rapidement bâti sa base de supporters. Seattle va également vite le faire. Houston n'aurait aucun problème tandis que Québec possède déjà une solide base de partisans.
\Propos recueillis par Robert Laflamme, journaliste principal LNH.com*