NEW YORK – Jim Montgomery n’a pas bénéficié de beaucoup de temps pour penser à son avenir ou pour décompresser et passer du temps avec sa famille.
Congédié par les Bruins de Boston mardi, il n’aura pas été sans emploi bien longtemps.
Le directeur général des Blues de St. Louis, Doug Armstrong, a appelé Montgomery peu de temps après l’annonce de son congédiement le 19 novembre, a élaboré un plan, a indiqué à l’entraîneur pourquoi il devait en faire partie, puis lui a offert un contrat.
« Quand 'Army' m’a appelé, je pensais que c’était un appel de solidarité pour me dire : "Je suis passé par là, garde la tête haute, prends le temps, profite du temps en famille", a raconté Montgomery. J’ai reçu plusieurs messages textes et appels. Quand la conversation a pris une tournure axée sur le côté des affaires, mon cœur s’est mis à battre très fort.
« Army est très persuasif. »
Montgomery a été embauché par les Blues et a signé un contrat de cinq ans dimanche, remplaçant Drew Bannister, qui a été remercié après avoir dirigé l’équipe pendant 76 matchs – fiche de 9-12-1 cette saison.
Montgomery a laissé sa famille à Boston et a rencontré sa nouvelle équipe dans un hôtel de New York, dimanche soir. Il était présent au Madison Square Garden tôt lundi matin, revêtant les couleurs des Blues pour s’adresser aux médias, environ une heure avant que les joueurs ne mettent les pieds à l’aréna.
Il a dirigé l’entraînement matinal des siens en vue de son premier match à la barre de l’équipe contre les Rangers de New York, lundi (19 h HE; FDSNMW, MSG), une semaine exactement après son dernier match avec les Bruins et neuf jours après avoir affronté les Blues dans un match avec Boston.
« Une semaine complètement folle, a lancé Montgomery. Il n’y a pas d’autre mot. Beaucoup d’émotions. Je crois fermement en l’adage qui dit que lorsqu’une porte se ferme, il y en a une autre qui s’ouvre si tu fais les bonnes choses. Et c’est en fonction des relations que tu entretiens dans la vie. Quand tout sera terminé et que nous serons à la retraite, que nous n’aurons plus la chance d’être dans les arénas de la LNH, l’important sera les relations que tu as développées dans ta vie. »
Montgomery a accepté la proposition d’Armstrong en grande partie en raison de la relation qu’il avait développée avec lui pendant qu’il agissait à titre d’entraîneur adjoint à Craig Berube chez les Blues de 2020 à 2022.
Quinze joueurs faisant partie de l’actuelle formation des Blues, dont le capitaine Brayden Schenn, les attaquants Robert Thomas et Jordan Kyrou, les défenseurs Justin Faulk et Colton Parayko et le gardien Jordan Binnington, ont connu Montgomery lors de son court passage comme adjoint.
Tom Stillman est encore le propriétaire majoritaire. Le département des opérations hockey qui est mené par Armstrong est encore le même. Steve Ott et David Alexander font encore partie du personnel d’entraîneurs. Un autre ancien entraîneur des Bruins, Claude Julien, fait maintenant partie de l’équipe.
« C’est génial de venir à l’aréna avec des gens qui tentent de pousser les joueurs à être la meilleure version d’eux-mêmes, a dit Montgomery. J’ai déjà travaillé avec la moitié de cette formation et je sais à quel point ils sont déterminés à jouer de la bonne façon, et je connais les personnes qu’ils sont. Alors, pour moi, c’était un choix facile de revenir à la maison et d’être un Blue à nouveau. »
Montgomery croit que ça lui sera bénéfique de passer d’un poste à un autre aussi rapidement, même si ça signifie qu’il devra vivre loin de sa famille pour le reste de la saison. Ses êtres chers vont demeurer à Boston jusqu’à l’été de sorte que ses enfants puissent rester à la même école et conserver leur routine et leurs activités.
« Je pense que ça aide parce que tu ne perds pas de vue le calendrier, l’énergie, l’importance de la façon dont tu traites les différents joueurs et les différents trios et dont tu parles avec tes leaders et tes capitaines, a énuméré l’entraîneur. Tous ces éléments sont facilement transférables quand tu ne t’éloignes pas trop longtemps de la routine du hockey. Alors je pense que c’est un avantage. »
Le pilote montréalais a soutenu que sa première tâche sera de reprendre contact avec les joueurs qu’il connaît déjà et d’apprendre à connaître ceux qui n’étaient pas à St. Louis quand il était adjoint là-bas.
Ç’a commencé dimanche quand il a tenu une réunion d’équipe. Montgomery a dit que les sourires étaient nombreux dans la pièce.
« Quand une personne de ce calibre est disponible et qu’elle connaît déjà aussi bien l’équipe, les joueurs, le personnel et toute l’organisation, [c’est une décision logique], a dit Thomas. On sait qu’il croit en cette équipe et ça envoie un message positif dans le vestiaire. Ça apporte beaucoup d’énergie à l’équipe. »
Mais les Blues ne sont plus l’équipe d’il y a quelques saisons.
Ils ont participé aux séries dans chacune des saisons où Montgomery était à St. Louis. En date d’aujourd’hui, ils occupent le sixième rang de la section Centrale avec 19 points et n’ont remporté que deux de leurs neuf derniers matchs (2-6-1).
Ils sont 30e dans la LNH pour les buts marqués par partie (2,36), 25e pour les buts accordés (3,36) et l’avantage numérique (16,7%), et 24e pour l’infériorité numérique (75,9%).
La soudaine disponibilité de Montgomery est la raison principale pour laquelle les Blues ont procédé à un changement d’entraîneur, mais ces statistiques et leur fiche ont également joué un rôle dans la décision.
« Nous savons que nous devons mieux jouer et nous prenons la responsabilité de notre rendement, a dit Schenn. Ce n’est pas parce que la direction a trouvé le gars qu’elle voulait que nous ne serons plus imputables. […] Nous devons être bien meilleurs, et je m’inclus là-dedans. »
Montgomery a été questionné sur la possibilité de voir les Blues en séries cette saison.
« Je ne connais pas encore le plein potentiel de l’équipe, alors je ne peux pas répondre pour le moment, a-t-il rétorqué. Ce n’est pas facile de participer aux séries dans cette ligue; la moitié des équipes n’y parviennent pas. Mais je pense que cette équipe pourra devenir une équipe de séries. »
Ça ne veut pas nécessairement dire qu’elle le sera cette saison, ce qui explique pourquoi la durée de cinq ans du contrat est si importante pour Montgomery.
« Que je sois à la fin d’un contrat d’un an ou que j’aie un contrat de cinq ans, ça ne changera pas ma façon de faire les choses en termes de processus et de résultats; je m’attends à ce que cela mène vers le succès, a-t-il dit. Mais quand tu as un contrat de cinq ans en poche, tu peux te permettre d’être un peu plus patient. »