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TORONTO- Morgan Rielly retenait ses larmes.

Il n'était pas le seul.

À travers la peine des joueurs dans le vestiaire des Maple Leafs de Toronto et la frustration des partisans qui n'ont pas célébré une conquête de la Coupe Stanley depuis 1967, un refrain revenait inlassablement vendredi : il s'agit d'une occasion ratée.

Quand l'attaquant des Panthers de la Floride Nick Cousins a déjoué le gardien Joseph Woll à 15:32 de la prolongation pour donner une victoire de 3-2 aux visiteurs au Scotiabank Arena, la réalité a giflé Toronto au visage.

La saison était terminée. Les Maple Leafs venaient d'être éliminés en cinq matchs en deuxième ronde, au terme d'une série que les experts les voyaient gagner. Et maintenant, ils doivent composer avec le fait que des changements majeurs pourraient survenir, tant au sein de la formation que de la direction de l'équipe, après un autre printemps qui s'est terminé trop vite.

Est-ce que le noyau de l'équipe, mené par Rielly et les quatre principaux attaquants - John Tavares, Mitchell Marner, Auston Matthews et William Nylander -, demeurera intact?

Rielly retenait ses émotions en répondant à la question.

« Ce n'est pas à moi de décider, a mentionné le défenseur. Nous étions fiers de notre saison régulière et des choses que nous avons accomplies.

« J'adore ces gars-là. »

Il a pris une pause pendant de longues secondes, ses yeux se remplissant de larmes.

« Je ne veux pas que ça change. »

Il n'aura probablement pas son mot à dire, non seulement parce que l'équipe a échoué de nouveau, mais aussi à cause de la manière dont ça s'est produit.

Il est vrai que les Maple Leafs ont remporté une première série en 19 ans en ayant le dessus en six rencontres sur le Lightning de Tampa Bay au premier tour. Mais il y avait tout de même des drapeaux rouges durant cette série, et ils ont été mis en évidence contre les Panthers.

Les faits ne mentent pas.

Toronto a conservé un dossier de 1-5 à domicile en séries éliminatoires, après avoir montré une fiche de 27-8-6 ici en saison régulière. L'équipe n'a pas inscrit plus de deux buts dans chacun de ses sept derniers matchs des séries, après avoir terminé au 11e rang de la LNH au chapitre des buts (279) durant la saison.

Matthews, qui a inscrit 40 buts durant la saison, n'a pas trouvé le fond du filet en deuxième ronde. Même chose pour Tavares, qui a trouvé le fond du filet 36 fois en saison régulière. En fait, les quatre attaquants du noyau de l'équipe ont terminé avec seulement trois buts contre les Panthers (Nylander : 2; Marner : 1).

Mais les conséquences pourraient aller au-delà des joueurs.

Qu'est-ce qui attend Kyle Dubas, qui a vu les Maple Leafs échouer dans cinq de leurs six séries depuis qu'il a été nommé directeur général le 11 mai 2018?

La même question se pose pour Sheldon Keefe. Depuis qu'il a été nommé entraîneur le 20 novembre 2019, Toronto a gagné une série en cinq occasions.

Pour sa part, Keefe ne s'est pas caché derrière des excuses. Il a affirmé que les Maple Leafs ont causé leur perte en perdant les trois premières parties contre la Floride, ce qui ne leur a donné « aucune marge d'erreur. »

« Il faudra du temps avant que ça cesse de faire mal, a-t-il ajouté. C'est une occasion ratée pour notre groupe.

« On ne peut rien enlever aux Panthers. Ils ont fait du bon travail. Mais nous étions en position de gagner dans les matchs no 1, 2 et 3, et nous n'avons pas bien composé avec la situation. Donc ça fait mal.

« J'aime que notre équipe n'ait pas abandonné. On a plutôt vu le contraire dans le match no 4. La manière dont l'équipe s'est rassemblée représente une progression exceptionnelle pour notre groupe. »

Ça n'a toutefois pas été suffisant. Encore une fois.

« Je crois que nous avions une assez bonne équipe pour gagner la Coupe Stanley, a lancé Keefe. Et nous ne l'avons pas fait. »

On ne peut pas dire que Dubas n'a pas essayé avant la date limite des transactions, le 3 mars. Il a mis la main sur des joueurs qui auraient dû faire de Toronto une équipe plus difficile à affronter en séries éliminatoires, avec les attaquants Ryan O'Reilly, Noel Acciari et Sam Lafferty ainsi que les défenseurs Jake McCabe et Luke Schenn.

Dubas n'a pas obtenu de prolongation de contrat l'été dernier, ce qui signifie qu'il écoule actuellement la dernière saison de son entente. Qu'est-ce qui l'attend maintenant?

Dans le cas de Matthews, il lui reste une année de contrat. Les Maple Leafs pourront commencer à négocier avec lui pour prolonger son entente à compter du 1er juillet. Est-ce ce qu'il souhaite? Et Dubas sera-t-il le DG qui mènera ces négociations?

Et ce qui est peut-être la question la plus intrigante : qu'est-il arrivé à sa touche offensive? Même s'il a obtenu de belles occasions et qu'il a bien joué défensivement durant la série, bloquant des lancers et distribuant des mises en échec, Matthews a été limité à deux aides contre les Panthers.

« Nous nous sommes creusé un trou, a-t-il dit au sujet de la série. C'est notre faute. Nous nous sommes tirés dans le pied à quelques reprises. Nous tirions de l'arrière 3-0 dans la série, mais nous n'avons jamais douté que si nous prenions les matchs un à la fois et que nous jouions en fonction de nos habiletés, nous pouvions revenir dans la série.

« C'est difficile. C'est le groupe le plus uni avec lequel j'ai joué en sept ans ici. J'ai des coéquipiers extraordinaires, des personnes exceptionnelles.

« Ça fait mal d'être éliminé de la sorte et de ne pas avoir une autre occasion avec tous ces gars-là. »

Une occasion qui ne se représentera peut-être jamais pour l'actuel noyau des Maple Leafs.