LAVAL-SUR-LE-LAC - La dispute entre Max Pacioretty et les Canadiens de Montréal était irréconciliable. Le divorce était donc inévitable.
Le directeur général Marc Bergevin a confié lundi que le capitaine avait demandé de partir, contrairement à ce que Pacioretty a toujours affirmé.
Le divorce était inévitable
Le directeur général des Canadiens Marc Bergevin dévoile que Max Pacioretty avait demandé d'être échangé
© Francois Lacasse/Getty Images
« Nous aurions été ouverts à lui offrir une prolongation de contrat, mais Max a demandé une transaction à plusieurs reprises au cours de la saison dernière », a déclaré Bergevin à l'occasion du tournoi de golf annuel de l'équipe. « Je ne veux pas entrer dans les détails. L'organisation des Canadiens a toujours fait les choses de la bonne façon, même après le départ d'un joueur. Il y a des choses que nous allons garder à l'interne. Je pense que c'est préférable pour les deux parties. Au bout du compte, Max, son agent et l'équipe sommes arrivés à la conclusion que pour le bien de tous, c'était mieux de lui trouver une nouvelle destination. »
Bergevin a été on ne peut plus clair quand on lui a fait remarquer que Pacioretty a soutenu jusqu'à tout récemment qu'il n'a jamais voulu quitter.
« Je suis ici pour donner les faits et je ne vais pas mentir, a-t-il répondu. Je n'entrerai pas dans les détails, mais ce sont les faits. Encore là, c'est quelque chose qui lui appartient, mais nous, comme organisation, nous avions des responsabilités à prendre. Nous l'avons fait et nous sommes fiers de ce que nous avons pu acquérir. »
Le Tricolore a vu à couper court au cirque Pacioretty, qui s'était déjà mis en branle, en concluant un échange avec les Golden Knights de Vegas, dans la nuit de dimanche à lundi.
« On n'apprécie pas d'échanger un joueur de la trempe de Max, a affirmé le propriétaire Geoff Molson. Plusieurs choses nous ont menés là. Nous ne voulons pas entrer dans les détails. Nous avons voulu protéger Max et l'équipe en ne parlant pas du dossier sur la place publique. Nous pouvons maintenant tourner la page et lui souhaiter le mieux pour l'avenir. »
Pour les services du capitaine âgé de 29 ans, le CH a mis la main sur l'ailier slovaque Tomas Tatar et l'espoir très prometteur à l'attaque Nick Suzuki, en plus d'un choix de deuxième tour des Golden Knights au repêchage 2019.
« Le point qui était très important pour nous était d'aller chercher un espoir de première qualité et c'est ce que nous avons été capables d'aller chercher en Suzuki », a précisé Bergevin.
« En Tatar, on a obtenu un marqueur de 20 buts en moyenne au cours des quatre dernières saisons. Les Golden Knights ont fait son acquisition des Red Wings de Detroit à la date limite des transactions, la saison dernière, en cédant des choix de premier, de deuxième et de troisième tours.
« Avec le départ de Max, on ressentait le besoin de combler la lacune, a noté le directeur général. Il n'est âgé que de 27 ans, on se rajeunit. On a également reçu un choix de deuxième ronde. Jusqu'à maintenant, nous avons 10 choix au repêchage pour 2019. »
Un aspect important des pourparlers était que Pacioretty obtienne une prolongation de contrat des Golden Knights. Ça s'est réglé quelques heures après la transaction, lundi. Pacioretty a signé une prolongation de contrat de quatre ans avec Vegas. Il empochera un salaire annuel moyen de 7 millions $.
Bergevin et Molson ont tenu à dire que Pacioretty, qui a été capitaine pendant trois saisons, n'avait rien à voir avec les problèmes d'attitude qui ont miné l'équipe, la saison dernière.
« Je ne veux pas pointer du doigt Max Pacioretty, ni personne d'ailleurs, et l'associer au mot attitude, a précisé Bergevin. En général, je n'ai pas aimé ce que j'ai vu de toute l'équipe, pas d'un ou de deux joueurs. »
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L'entraîneur Claude Julien a assuré que ses relations avec Pacioretty ont toujours été au beau fixe, qu'il n'a jamais eu de mésententes avec lui.
« Il n'y a jamais eu de froid entre nous deux, a-t-il mentionné. J'ai toujours bien géré notre capitaine, avec la pression avec laquelle il devait composer. Les stratégies que je mets de l'avant ne sont pas différentes de celles de mes homologues. Nous nous ressemblons beaucoup d'une équipe à l'autre. Ça n'a pas été un problème la saison dernière. »
Molson a soutenu que l'organisation a toujours tout fait afin de soutenir Pacioretty, qui a souvent été envoyé en pâture aux journalistes la saison dernière.
« Il n'y a aucun doute que nous l'avons jamais traité de la mauvaise façon. Si vous demandez aux autres, ils vous le diront. Nous allons continuer de le faire avec tous nos joueurs. »
Pas de presse
Les Canadiens n'envisagent pas de combler le poste vacant de capitaine dans un avenir très rapproché. Bergevin a dit qu'on voulait s'accorder une bonne réflexion afin de soupeser la situation.
« La transaction a été conclue tard hier soir. Nous allons en discuter au cours des prochaines semaines. Dans le moment, je n'ai pas du tout pensé à ça. Quand nous aurons plus d'informations, nous vous les donnerons. »
Molson a admis que la tâche de capitaine des Canadiens est réellement peu commode à s'acquitter.
« C'est difficile d'être un leader à Montréal en raison de la couverture médiatique. C'est un poste important. Une équipe a besoin de leadership, que ce soit individuel ou partagé. Mais c'est plus compliqué ici. »
Deux des quatre joueurs identifiés comme faisant partie du groupe de leaders il y a quelques saisons à peine sont partis sous d'autres cieux : les défenseurs P.K. Subban et Andrei Markov.
L'autre, Tomas Plekanec, qui est de retour au bercail après avoir fait un saut chez les Maple Leafs de Toronto, s'est dit aucunement intéressé par le poste.
Le vétéran défenseur Shea Weber, qui est blessé, et le pugnace attaquant Brendan Gallagher représentent donc les principaux candidats actuellement.
« En tout respect pour Max, c'est trop tôt pour discuter de sa succession, a soumis Weber. Il vient d'être échangé. L'équipe va voir à ça le moment venu. Et elle fera assurément le bon choix. »
« Ça (le capitanat) n'occupe pas mes pensées, a quant à lui commenté Gallagher. Nous avons beaucoup de joueurs dans l'équipe qui sont capables de mener la charge. Peu importe qui porte le « C », ou même s'il n'y a pas de capitaine, ce sera important cette saison qu'il y ait de la compétition à l'interne. Nous devons tous être responsables. Ce n'est pas un seul joueur, mais un groupe de joueurs qui devra répondre aux attentes. »