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FORT LAUDERDALE – Le 24 mai 2023, Kyle Okposo paraphait un contrat d’une saison et 2,5 millions avec les Sabres de Buffalo. Il restait le capitaine des Sabres et il prolongeait sa carrière un peu plus longtemps. À ce contrat, il y avait aussi une clause de 500 000 $ supplémentaire advenant la conquête de la Coupe Stanley.

Okposo a assez d’expérience et il demeure assez réaliste pour savoir qu’il n’ajoutait pas ce boni en croyant mordicus à ses chances de gagner avec les Sabres. Oui, il espérait voir son équipe sortir enfin d’une éternelle reconstruction, mais il se doutait bien qu’il ne boirait pas du champagne à Buffalo.

« Je désirais me donner une chance de gagner, peu importe ce qui allait arriver », a expliqué Okposo vendredi dernier lors de la journée consacrée aux médias au Amerant Bank Arena. « Je sentais que je me devais d’essayer. J’ai fait tout ce que je pouvais à Buffalo pour faire des Sabres une équipe gagnante. Si je n’avais pas cette clause, je n’aurais peut-être pas quitté Buffalo puisque je voulais continuer à aider. Mais j’avais aussi en tête cet objectif de gagner. Je ne suis pas une personne égoïste. J’étais le capitaine des Sabres. Je savais toutefois que je devais essayer et que je devais prendre une décision un peu égoïste. »

Okposo et Kevyn Adams, le directeur général des Sabres, ont trouvé cette solution le 8 mars à la date limite des transactions. Adams a échangé son capitaine aux Panthers de la Floride contre un espoir méconnu de 24 ans, le défenseur Calle Sjalin, et un choix de 7e tour en 2024.

« À l’approche de la date limite des échanges, je pouvais prédire que j’étais pour partir », a dit Okposo à quelques heures du deuxième match de la finale. « J’avais joué plusieurs matchs contre les Panthers et je voulais me joindre à cette équipe. C’était mon unique choix, la seule place où je voulais partir. Quand c’est devenu une réalité, j’avais hâte de vivre ce défi.

« Nous n’en parlions pas quand j’ai signé mon contrat. Mais c’était un sous-entendu que j'allais me faire échanger. Je pouvais un peu contrôler ma destinée si les Sabres n’avaient aucune chance de participer aux séries. Kevyn (Adams) le savait. Je voulais m’offrir une chance de gagner et je croyais aux chances des Panthers. Je voulais jouer pour eux. »

Okposo n’a pas juste trouvé une bonne équipe avec les Panthers. Il a également découvert un environnement sain. 

« C’est génial avec les Panthers, a-t-il affirmé. Je ne savais pas trop à quoi m’attendre, mais je suis heureux depuis le premier jour. Je n’avais jamais vécu une transaction en plein cœur d’une saison. Les attentes pour moi étaient claires dès le départ. Il n’y avait pas de zone grise. J’ai trouvé ça phénoménal. J’ai aussi aimé l’accueil de mes coéquipiers. J’avais eu de bonnes batailles avec certains joueurs des Panthers dans le passé, avec Matthew Tkachuk et Aaron Ekblad notamment. Mais je suis rapidement devenu proche d’eux. Ils savaient que j’étais pour batailler pour cette équipe. 

« J’ai aussi une bonne relation avec Sam Reinhart, un ancien coéquipier à Buffalo. Les Panthers ont un seul objectif : gagner. Je veux simplement remplir mon rôle. J’ai reçu l’aide de tout le monde. À mon premier jour, j’ai rencontré Bill (Zito). Nous avons parlé de l’équipe. J’ai ensuite rencontré mes coéquipiers et après le match, je me suis assis pour parler avec Paul (Maurice). J’ai pris aussi un verre de vin avec plusieurs coéquipiers après la rencontre. Je voulais observer au départ afin de comprendre notre façon de jouer. Il y avait plusieurs nuances différentes. Je me sens bien avec l’équipe. Je n’ai pas peur de parler, de m’impliquer. »

Un rôle plus dans l’ombre

En fin de saison, Okposo a porté l’uniforme des Panthers pour seulement six matchs. Il a regardé deux fois plus de rencontres (12) de la passerelle de presse. Mais depuis le début des séries, l’ailier de 36 ans a inversé la tendance. 

Okposo, qui joue à l’aile droite du quatrième trio en compagnie de Kevin Stenlund et de Steven Lorentz, a maintenant participé à 13 des 19 matchs des Panthers en séries. 

Et il se retrouve maintenant à deux victoires de réaliser son plus grand rêve, celui de gagner la Coupe Stanley une première fois à sa 16e saison complète dans la LNH. En 13 matchs, il a obtenu deux passes. L’Américain est loin de remplir un rôle de premier plan comme il le faisait dans le passé avec les Islanders ou les Sabres, mais il donne toute son énergie et son cœur quand il saute sur la glace pour environ neuf minutes par rencontre. 

« Depuis deux ans, j’ai un rôle plus limité, a-t-il répondu. J’ai porté différents chapeaux dans la LNH. J’ai déjà joué au sein de la première vague en supériorité numérique et à l’aile d’un premier trio. J’ai déjà joué en infériorité numérique. Maintenant, je me retrouve à l’aile d’un quatrième trio et je saute parfois mon tour. Je sais toutefois ce qu’il faut pour gagner. Je connais aussi les ingrédients importants.

« Tu n’as pas juste besoin d’un trio. Tu dois partager le même objectif. C’est pour ça que ce sport est le meilleur au monde. Tu ne gagnes pas uniquement avec tes joueurs étoiles. Au basket, trois ou quatre joueurs peuvent influencer très majoritairement le résultat final puisqu’ils restent pratiquement tout le match sur le terrain. Au hockey, on parle de la meilleure équipe, pas du meilleur noyau. »

Okposo désire aussi lancer un message à ses quatre enfants.  

« Je veux offrir un bon exemple pour ma famille. Je dois travailler fort et j’accepte mon rôle. C’est aussi le message que je lance à mes enfants. À la fin de mon dernier contrat, je sentais que je n’étais pas au bout du rouleau. Je voulais poursuivre ma carrière et pousser pour le rêve de gagner la Coupe. Il faut toujours pourchasser ses rêves. C’est aussi une valeur que je désire inculquer à mes enfants.

« Comme enfant, mes premiers souvenirs d’une finale de la Coupe Stanley remontent à l’âge de 8 ans. Mon plus vieux garçon a huit ans. Il vit une finale en personne. Il s’en souviendra toujours. »

Quand Okposo avait 8 ans, nous étions en 1996. L’Avalanche du Colorado avait éliminé les Panthers de la Floride en quatre matchs en finale. Près de 30 ans plus tard, les Panthers se retrouvent encore une fois à la grande danse. Mais ils pourraient cette fois vivre un scénario bien différent contre les Oilers puisqu’ils mènent déjà 2-0 dans cette dernière danse.