Notre chroniqueur Anthony Marcotte nous parle de l’actualité chez le Rocket de Laval ainsi que dans l’ensemble de la Ligue américaine de hockey (LAH). Il permettra aux partisans de suivre assidûment ce qui se passe dans l’antichambre de la meilleure ligue de hockey au monde.
Un vent de renouveau souffle sur la Place Bell de Laval alors que le Rocket a amorcé cette semaine le huitième camp d’entraînement de son histoire. À la barre de l’équipe s’installe un quatrième entraîneur-chef, Pascal Vincent, qui amènera son expérience de 13 saisons chez les professionnels, dont cinq à la barre du Moose du Manitoba dans la Ligue américaine de 2016 à 2021.
Dès sa nomination le 16 juillet dernier, Vincent laissait entendre que chacun des joueurs partait avec une page blanche et qu’il leur laisserait le temps de faire leurs preuves. C’est dans cette optique que le camp a débuté mardi et mercredi avec deux matchs intraéquipe avec effectifs réduits. Une évaluation plus poussée aura lieu ce week-end quand le Rocket prendra le chemin de Belleville afin d’y affronter les Senators vendredi, avant d'aller rendre visite aux Marlies de Toronto samedi.
« Le matin, je me lève et je suis excité de venir à l’aréna », sourit Vincent, pas du tout indisposé par ce retour dans l’antichambre de la LNH après une seule saison à la barre des Blue Jackets de Columbus. « J’apprends à connaître les joueurs et le personnel. On a quand même passé pas mal de temps ensemble depuis trois semaines avec le camp des recrues. Il nous reste maintenant à déterminer le rôle de chacun. Disons que les gens de l’organisation des Canadiens m’ont facilité la tâche. Ils ont vraiment été incroyables avec moi. »
Il est toujours piégeux de sauter aux conclusions sur le potentiel du Rocket aussi tôt dans son camp d’entraînement, parce que d’autres coupures sont encore à venir à la toute fin du camp des Canadiens. On s’attend à ce que le gardien Jakub Dobes soit de retour bientôt, mais le portrait est beaucoup moins clair sur l’identité des attaquants et des défenseurs qui arriveront en renfort.
Quoi qu’il en soit, il semble y avoir une certitude. Il n’y a aucune inquiétude sur le potentiel de l’équipe devant le filet alors que l’organisation s’est assurée de ne pas se retrouver dans de beaux draps comme en début de saison dernière.
Le rendement inégal de Dobes dans les premiers mois combiné à l’inexpérience de son second, Strauss Mann, a privé le Rocket de points précieux dans sa quête inachevée d’atteindre les séries. Après une fin de saison remarquable et une belle carte de visite à Montréal pendant le camp d'entraînement du Tricolore, Dobes sera de retour et sera secondé par le vétéran Connor Hughes, 28 ans, brillant à Lausanne, dans la National League en Suisse, la saison dernière. Les cerbères Luke Cavallin et Hunter Jones, qui possèdent tous deux un peu d’expérience au niveau de la LAH, devraient amorcer la saison chez les Lions de Trois-Rivières.
« Je pense que oui », de répondre du tac au tac l’entraîneur du Rocket lorsqu’on lui demande si la position de gardien pourrait constituer une force dans son équipe. « J’ai bien aimé ce que j’ai vu de notre groupe de gardiens depuis le début du camp. Je pense qu’on va être solide à cette position. C’est bien de voir arriver un gars comme Hughes qui possède une vaste expérience européenne et qui obtient une vraie chance ici en Amérique du Nord. Il va sûrement pousser pour du temps de glace. »
En attendant le retour de certains, Vincent a déjà entamé quelques expériences offensives en prévision du début de saison de son club le 11 octobre à Providence.
Le vétéran Brandon Gignac, doyen de l’équipe avec une quatrième saison dans l’uniforme lavallois, était réuni à Sean Farrell et Xavier Simoneau. Un autre candidat au poste de capitaine de l’équipe pour succéder à Gabriel Bourque, Lucas Condotta, se retrouvait au centre de Riley Kidney et de Laurent Dauphin, de retour à Laval après un exode de deux ans. Puis les jeunes Owen Beck, Filip Mesar et Jared Davidson étaient tous les trois réunis et tenteront de s’élever comme des éléments importants des succès de l’équipe cette saison.
« On va donner une chance à tout le monde, mais on a la responsabilité de faire jouer les jeunes, de dire Vincent. À l’occasion, il y a des combinaisons qui se créent naturellement et on espère que notre camp pourra nous permettre de voir certaines choses. »
En défensive, la blessure de David Reinbacher crée un trou béant sur le flanc droit de la défensive, une position particulièrement vulnérable la saison dernière. Logan Mailloux a longtemps été le seul droitier utilisé régulièrement dans la formation avant que Justin Barron ne le rejoigne en deuxième moitié. En attendant de savoir si Mailloux reviendra à Laval, il faudra voir quels gauchers seront les plus à l’aise de se déplacer de l’autre côté.
À l’entraînement cette semaine, William Trudeau a obtenu plusieurs répétitions à droite. L’Américain Joshua Jacobs, inactif toute la saison dernière dans l’organisation des Blues de St. Louis en raison d’une blessure au tendon d’Achille, est présentement le seul droitier sous contrat avec le Rocket à la ligne bleue. Voyons voir si le vétéran Éric Gélinas, un gaucher qui se dit plus à l’aise du côté droit, parviendra à percer la formation, lui qui est présent au camp en vertu d'un essai. Gélinas faisait partie de l’édition inaugurale du Rocket en 2017-18.
Sur papier, le Rocket semble avoir une formation de qualité, mais elle sera encore parmi les plus jeunes de la Ligue américaine. On misera sur la progression naturelle de certains joueurs à leur deuxième ou troisième année professionnelle. Il y aura assurément des hauts et des bas en cours de route. Si séries il y a, tant mieux. Mais l’objectif de développement est encore limpide. C’est ce qui prévaudra encore cette année, quitte à sacrifier quelques victoires en cours de route.