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BOSTON - Patrice Bergeron argumentait pour demeurer sur la glace, alors que du sang s'écoulait d'une coupure près de son œil droit.
Il restait 25 secondes à jouer en deuxième période d'un match égal, et les Bruins de Boston amorçaient un avantage numérique de 5-contre-3. Leur capitaine voulait être avec eux.

« "Bergy" a joué avec des blessures bien pires qu'une simple coupure », a lancé l'attaquant Brad Marchand. « Il a joué avec une perforation à un poumon et une côte fracturée. Il n'y a pas grand-chose pour le garder à l'écart. »
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Malgré tout, on n'a pas cédé aux doléances de Bergeron, qui a dû se résoudre à retourner au vestiaire pour recevoir des points de suture au moment où la période prenait fin.
Mais ça démontre toute la détermination de Bergeron et de son trio, qui ont repris le contrôle d'une série qui semblait presque perdue d'avance il y a quelques jours à peine.
Quand Bergeron est revenu pour la troisième période, il n'a fallu que 44 secondes à Marchand pour briser l'égalité en avantage numérique, à la seconde près où le 5-contre-3 se terminait. Les Bruins ont ensuite fini par l'emporter 5-2 au TD Garden, égalant la série quatre de sept contre les Hurricanes de la Caroline, alors que le match no 5 aura lieu en Caroline mardi (19 h HE; TVAS2, SN360, BSSO, NESN, ESPN).
« Il a le "C" sur son chandail pour une raison », a affirmé l'entraîneur Bruce Cassidy. « Nous ne gagnons pas très souvent sans que Bergeron soit fidèle à son identité. Il a été excellent durant toute la série. Il est le plus vieux joueur de notre équipe, et certains jours, il a l'air d'être le plus jeune. »
Tout était en place pour que les Bruins échouent. Non seulement étaient-ils privés du défenseur Hampus Lindholm (blessure), ils étaient aussi sans leur défenseur numéro un Charlie McAvoy, qui a dû se plier au protocole de la COVID-19 tout juste avant la période d'échauffement. Il a été remplacé par Josh Brown dans la formation.
« Nous n'avions pas le choix. Notre saison était en jeu, a ajouté Marchand. C'est très difficile quand tu perds des joueurs comme eux. Ils sont d'excellents joueurs et ils jouent des minutes importantes, mais ça ne veut pas dire que tu vas plier l'échine devant l'adversaire. »
Les Bruins ont fait tout le contraire.
Grâce à lui, à Bergeron et à Pastrnak.
Après que Brett Pesce eut ouvert la marque pour la Caroline à 14:06 de la première période, Bergeron a créé l'égalité 1-1 à 16:09 grâce à une passe de Pastrnak qui a touché l'arrière du filet. Jordan Staal a rétabli l'avance de la Caroline après 33 secondes de jeu au deuxième engagement, puis Jake DeBrusk a fait vibrer l'édifice à 18:44 sur des passes de Bergeron et de Marchand en avantage numérique.
À partir de là, les Bruins n'ont plus regardé derrière.
Mais rien n'était plus beau que le jeu qui a conduit au quatrième filet des Bruins : une passe transversale de Marchand à Pastrnak à la suite d'une mise en jeu remportée par Bergeron.
Le premier trio habituel des Bruins avait été démantelé en janvier, une décision prise par Cassidy pour équilibrer les forces sur ses trios. Il a réuni Bergeron avec Marchand et Pastrnak au milieu du match no 2 et n'a pas changé d'idée depuis, l'équipe ayant rebondi depuis qu'ils jouent ensemble. C'est leur leadership, leur chimie et leur talent qui ont permis aux Bruins de revenir dans cette série après avoir perdu les deux premières rencontres.
Ils sont le cœur et l'âme des Bruins.
Dimanche, Marchand a récolté cinq points (deux buts, trois passes), Bergeron a amassé trois points (un but, deux aides) et Pastrnak en a obtenu deux (un but, une mention d'aide). Au total, Marchand cumule neuf points (trois buts, six passes) au cours des quatre premières parties de la série, tandis que Bergeron en a six (trois buts, trois aides) et que Pastrnak en a quatre (deux buts, deux mentions d'aide).

CAR@BOS, #4: Pastrnak compte dès la mise au jeu

Marchand a été particulièrement dominant. Cassidy a attribué ça à son talent, mais aussi à l'émotion et à l'animosité qui grandissent entre les deux équipes, notamment entre Marchand et le défenseur Tony DeAngelo.
C'était un moment important, et Marchand a saisi l'occasion de briller.
« C'est ce qu'il fait, c'est qui il est, a dit Bergeron. Il trouve toujours des façons de s'améliorer et d'aider l'équipe de toutes les façons possible. Il élève toujours son jeu d'un cran dans les moments importants. Ce n'est pas une surprise. »
Quand il est question du premier trio, il n'y a effectivement pas eu de surprise. Ce n'est pas une surprise que ces trois-là aient pris les choses en main et conduit l'équipe à la victoire.
Personne n'est surpris que ces trois-là n'aient pas laissé cette série leur glisser entre les doigts.
On croyait possible que le match no 4 soit le dernier de Bergeron au TD Garden dans l'uniforme des Bruins. Après tout, son avenir est incertain. Bergeron pourrait devenir joueur autonome sans compensation après la saison, et les Bruins n'étaient pas assurés de la tenue d'un sixième match à Boston.
Ce match no 6 aura bel et bien lieu, peu importe ce que Bergeron planifie pour la prochaine saison. Les Bruins s'en sont assurés, en particulier Marchand, le partenaire de Bergeron depuis plus de dix ans.
« Quand tu es en séries et que tu es acculé au mur, ça passe ou ça casse, a mentionné Marchand. Tu dois tout laisser sur la patinoire. Ce sont les matchs les plus plaisants auxquels prendre part, quand l'émotion et l'intensité sont à un sommet et qu'il y a tellement à l'enjeu.
« Si tu ne peux pas prendre part à ces matchs, pour quelle raison joues-tu? »