MANALAPAN, Fla - La réunion des directeurs généraux de la LNH s'est terminée mardi avec comme conclusion qu'il était préférable de pousser la réflexion plus loin sur les sujets qui étaient à l'ordre du jour avant de recommander des changements au livre des règlements.
Réunion des DG: Le statu quo adopté quant à la révision vidéo
Les directeurs généraux de la LNH ne feront pas de recommandations quant au combats après une mise en échec légale
© Eliot J. Schechter/Getty Images
Parmi les sujets qui se sont retrouvés au cœur des débats, il y a l'ajout de la révision vidéo pour une pénalité mineure pour bâton élevé ou encore pour avoir retardé le match en lançant le disque au-dessus de la baie vitrée. La situation des combats qui éclatent après une mise en échec légale était aussi à l'ordre du jour.
« L'expression que nous utilisions souvent, c'est : répercussions imprévues », a dit le directeur général du Lightning de Tampa Bay Julien BriseBois. « Nous allons continuer d'y réfléchir et d'anticiper tout ce qui pourrait en découler. »
Après avoir été séparés en groupes de huit lundi, les DG se sont réunis, mardi, pour partager le fruit de leur réflexion.
Bien que la technologie existe afin de s'assurer qu'un appel pour une pénalité mineure pour bâton élevé ou pour avoir lancé le disque au-dessus de la baie vitrée, il n'y a pas eu de consensus quant à l'instauration d'un processus pour revoir ces infractions.
La LNH permet déjà aux officiels, à leur discrétion, de revoir leur propre appel sur une double pénalité mineure, et elle est satisfaite de la façon dont les choses se déroulent jusqu'à présent. Le directeur de l'arbitrage de la LNH Stephen Walkom a indiqué qu'il y avait eu 100 doubles pénalités mineures pour bâton élevé appelées cette saison, et qu'entre 35 à 40 pour cent d'entre elles avaient fait l'objet d'une révision.
Les pénalités mineures pour bâton élevé sont toutefois près de huit fois plus fréquentes que les doubles mineures au cours d'une saison. On s'inquiète donc que la possibilité de revoir ces infractions pourrait stopper le momentum d'un match et allonger le temps nécessaire pour le compléter.
« Nous pourrions avoir 750 pénalités pour bâton élevé cette année, et on ne veut surtout pas toutes les revoir. C'est ce qui est le plus important pour moi. »
Walkom a aussi mentionné qu'il y avait eu 225 infractions pour avoir lancé le disque au-dessus de la baie vitrée décernées cette année. Du lot, seulement trois étaient dues à un mauvais appel.
« Lorsque ça se produit, tout le monde en est témoin, a dit Walkom. Est-ce qu'on peut mettre en place un processus qui nous permettrait d'avoir la bonne décision chaque fois? »
Les deux solutions qui ont été discutées permettraient aux entraîneurs de contester la décision pour ces deux infractions alors que le jeu se déroule, et la salle de révision de Toronto reverrait le jeu en temps réel et ordonnerait un arrêt de jeu si nécessaire.
La salle de révision vidéo n'a pas actuellement la possibilité de revoir une double pénalité mineure pour bâton élevé.
Toutefois, la pénalité que reçoit une équipe sur une demande de révision qui échoue devient un enjeu si les entraîneurs ont accès à ce mécanisme. Puisqu'il s'agirait d'une double pénalité mineure, l'équipe qui se tromperait dans sa contestation se retrouverait ainsi en infériorité numérique de cinq contre trois.
« Rappelez-vous que la contestation a été créée afin de changer une décision sur un but qui aurait dû ou n'aurait pas dû compter. Maintenant, nous sommes en train de parler de renverser une pénalité », a souligné le vice-président exécutif principal des opérations hockey Colin Campbell. « Si tu te trompes et que tu te retrouves à cinq contre trois, c'est pratiquement une peine de mort. Nous avons un peu de travail à faire sur ce sujet, mais c'est quelque chose que nous voudrions instaurer pour nous assurer d'éviter les erreurs. Les DG peuvent bien dire de régler la problématique, mais c'est plus facile à dire qu'à faire. »
Les discussions des deux derniers jours ont également été centrées sur les bagarres qui surviennent à la suite d'une mise en échec légale. C'est quelque chose qui préoccupe de plus en plus les directeurs généraux, mais pour le moment, ils ne considèrent pas qu'un changement au règlement soit nécessaire, puisque les arbitres peuvent imposer une pénalité d'instigateur.
Les joueurs qui sont punis pour avoir été l'instigateur d'une bagarre reçoivent 17 minutes de pénalité; une punition mineure de deux minutes, une punition majeure de cinq minutes et une punition d'inconduite de 10 minutes. Un joueur qui serait puni de la sorte trois fois dans une saison écope d'une suspension d'au moins un match.
« Je pense que [la pénalité pour avoir été] l'instigateur fonctionne, a émis le directeur général des Sénateurs d'Ottawa Pierre Dorion. Nous avons discuté de la possibilité qu'elle soit décernée plus souvent. Il y a de la réticence à sortir un joueur de la glace pour 17 minutes, mais parfois ces conséquences font le travail. Il y aurait donc moins de bagarres et ça laisse les joueurs distribuer des mises en échec de façon légale. »
Sur les 271 bagarres dans la LNH cette saison, 100 sont survenues alors qu'un joueur a voulu défendre son coéquipier à la suite d'une mise en échec. Sur ces 100 bagarres, 89 ont éclaté à la suite d'une mise en échec légale. La pénalité d'instigateur a été décernée 21 fois.
Parfois, un joueur qui se bat reçoit une pénalité additionnelle pour rudesse, coup de bâton ou conduite antisportive plutôt qu'une punition pour avoir été l'instigateur.
Campbell a soutenu que cela se produit lorsque le joueur qui applique la mise en échec légale jette immédiatement les gants parce qu'il sait qu'il va devoir se défendre. Il est plus difficile d'imposer la punition d'instigateur dans un tel cas.
« C'est un sujet délicat, car si une mise en échec légale est appliquée contre un joueur de ton équipe et que personne de ton équipe ne réagit, tu te fais lourdement critiquer, a mentionné le DG des Maple Leafs de Toronto Kyle Dubas. Et si tu réagis et que tu écopes d'une pénalité, tu te fais également critiquer. Ce n'est peut-être pas un enjeu aussi grand en séries, mais je pense que les gens se servent de ta réaction à la suite d'une mise en échec pour juger si ton équipe est robuste ou pas. C'est la partie plus difficile. Nous pouvons discuter des règles, mais il y a aussi ce qui se dit par la suite, car les gens cherchent des étiquettes pour définir votre équipe.
« Alors je ne sais pas ce qui est bon ou mauvais dans tout ça. J'aimerais que les joueurs de notre équipe puissent se porter à la défense l'un de l'autre quand c'est le moment, et j'aimerais également qu'il y ait des mises en échec légales au hockey. Je ne suis pas certain qu'il existe une réponse parfaite. »