Luongo brille à la Classique des légendes... comme attaquant

TORONTO -- Quand Roberto Luongo a quitté la patinoire au Scotiabank Arena dimanche, un journaliste lui a posé une question sérieuse : quel a été le moment le plus mémorable de sa carrière de hockey?

La réponse de Luongo n'a pas été aussi sérieuse, ce qui cadrait bien avec ce match très peu sérieux disputé en après-midi.
« Avoir marqué deux buts aujourd'hui », a lancé Luongo.
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Luongo sera intronisé au Temple de la renommée du hockey lundi grâce à ses prouesses à garder la rondelle hors de son filet, mais le gardien devenu centre a trouvé le fond du filet deux fois lors d'une victoire de 10-6 d'Équipe Lindros contre Équipe Sundin lors de la Classique des légendes Hyundai du Temple de la renommée du hockey.
« C'était le fun, a commenté Luongo. J'attendais ce match avec impatience depuis longtemps. Quand ils m'ont demandé de jouer, je leur ai dit que je ne voulais pas être devant le filet, et ils m'ont donné une chance. »
Ce match vient en quelque sorte boucler la boucle. Au cours de son enfance à Montréal, Luongo n'a pas commencé à jouer au hockey avant l'âge de huit ans. Et quand il s'y est mis, il jouait en attaque, malgré son souhait d'être gardien, parce que ses parents voulaient qu'il fasse de l'exercice et parce qu'ils pensaient que les gardiens ne bougeaient pas suffisamment.
Puis à l'âge de 12 ans, il a été retranché par son équipe intercité.
Ce fut seulement quand le gardien de son équipe maison est tombé malade que la mère de Luongo a cédé pour lui permettre de jouer devant le filet. Il a finalement signé un blanchissage, et il n'est jamais retourné en attaque.
On connaît la suite.
Luongo a finalement terminé au deuxième rang parmi tous les gardiens de l'histoire de la LNH au chapitre des matchs joués (1044), au quatrième rang pour les victoires (489) et au neuvième pour les jeux blancs (77). Parmi tous ceux qui ont joué au moins 250 parties, il est à égalité au sixième rang au chapitre du pourcentage d'arrêts (,919) avec Andrei Vasilevskiy du Lightning de Tampa Bay.
Luongo a reçu son veston du Temple de la renommée du hockey lors d'une cérémonie avant le match, dimanche. Il a ensuite fait la mise en jeu protocolaire, flanqué par deux de ses anciens coéquipiers des Canucks de Vancouver, qui sont aussi deux membres de la cuvée 2022 : Daniel et Henrik Sedin.
Pour sa première mise en jeu, Luongo a été confronté à Henrik. Arborant un chandail avec son éternel numéro 1 qu'il a porté en tant que gardien, il a nettement remporté la mise en jeu, envoyant la rondelle vers un coéquipier.
(Bon, Henrik n'a même jamais bougé son bâton, mais peu importe…)
« Je pense qu'il était joueur de centre pendant son enfance, a dit Henrik, avec un sourire. Il est grand et fort. Il possède un bon synchronisme. C'est impressionnant. »
Le match regroupant d'anciennes vedettes de la LNH et du hockey féminin comportait deux périodes de 20 minutes, suivi par une fusillade de 12 joueurs.
Après avoir raté quelques chances, Luongo a logé la rondelle dans le haut du filet en deuxième période, délogeant même la bouteille d'eau du gardien. On aurait dit que Luongo a fait preuve d'une incroyable patience jusqu'à ce qu'une ouverture se crée.
Ce n'est pas exactement ce qui s'est passé.
« Je voulais lancer, mais je ne voyais pas d'ouverture, et j'ai paniqué, a avoué Luongo. J'ai donc conservé la rondelle, et je me suis tout d'un coup retrouvé devant un filet ouvert, alors j'ai tenté de viser le haut du but. »
Luongo a célébré en faisant la danse Griddy, à la suggestion de son fils Gianni, âgé de 11 ans.
« Ce n'était pas très beau, mais j'ai fait de mon mieux », a noté Luongo.

Le deuxième but de Luongo a vraiment été de toute beauté. En tirs de barrage, il s'est servi de ce qu'il qualifie de sa seule feinte, alors qu'il a driblé à quelques reprises avant de soulever la rondelle du revers au fond du filet.
« Il a connu un lent départ, mais il a élevé son jeu alors que le match progressait, a affirmé Daniel Sedin. Ce but en fusillade a été pas mal impressionnant. »
Le gardien Cory Schneider s'est esclaffé.
« Je trouve que le but en échappée était assez beau », a confié Schneider, qui a évolué avec Luongo avec les Canucks avant que les deux hommes ne soient réunis au sein d'Équipe Lindros. « Il a fini ça en beauté. »
Schneider a joué dans la Ligue américaine de hockey, samedi, effectuant 30 arrêts pour Bridgeport dans une défaite de 2-1 en prolongation à Hershey. Il a néanmoins fait le voyage à Toronto afin de jouer aux côtés de Luongo et des Sedin une dernière fois. Trois autres anciens des Canucks ont également participé au match : le joueur de centre Brendan Morrison et les défenseurs Kevin Bieksa et Dan Hamhuis.
« La meilleure chose, c'était de jouer avec les gars qui ont été mes coéquipiers pendant de nombreuses saisons », a souligné Luongo.
Luongo a peut-être montré que les gardiens peuvent faire ce que les attaquants font.
« On en a discuté après la première période, je lui ai demandé si ce match lui donnait une meilleure idée de la difficulté de jouer comme patineur, a raconté Schneider. Il a ensuite délogé la gourde du gardien avant de marquer en fusillade. Nous avons donc convenu que c'est beaucoup plus facile qu'ils le font paraître. Je crois qu'il a un avenir en attaque. Il possède de belles feintes. »
Ou peut-être pas.
Si Luongo avait évolué à l'attaque plutôt que devant le filet, aurait-il pu égaler le record d'équipe de Daniel pour les buts (393)?
« Aucune chance », a dit Daniel avec un sourire.
Bon… Luongo aurait-il au moins pu se tailler un poste dans la LNH comme d'attaquant?
« Aucune chance », a dit Henrik avec un sourire.