Sergachev_vsKings

SALT LAKE CITY – Mikhail Sergachev est déménagé à Salt Lake City il y a environ six semaines. Il possède une maison munie d’une grande cour arrière donnant sur les Wasatch Mountains – c’est parfait pour sa femme Liza qui aime les randonnées – et une énorme occasion de se faire valoir avec le Club de hockey de l’Utah.

« C’est évidemment une adaptation, mais ce n’en est pas une grosse pour moi, a dit le défenseur de 26 ans. Nous sommes vraiment heureux ici. »

Sergachev pourrait bien représenter l’une des plus grandes intrigues en vue de cette saison inaugurale de l’Utah.

Tout le monde au sein de l’équipe est en période d’ajustements, car la LNH a établi une nouvelle concession en Utah le 18 avril. Les nouveaux propriétaires ont acquis les actifs de la franchise désormais inactive des Coyotes de l’Arizona.

Si la plupart des joueurs et membres du personnel sont passés de l’Arizona à l’Utah, Sergachev, lui, est un nouveau venu et est l’une des plus grosses acquisitions de la saison morte. Il a été acquis dans une transaction avec le Lightning de Tampa Bay le 29 juin afin d’améliorer le présent et le futur de l’équipe.

« 'Sergy' est un joueur incroyable, a vanté le défenseur du Lightning Erik Cernak. Il peut diriger la première vague du jeu de puissance sans problème. Il est tellement talentueux. Il a les instincts offensifs, il peut jouer physique, il peut bloquer des lancers. Il peut aussi jouer en désavantage numérique. Ils acquièrent un excellent joueur. Il va pouvoir démontrer son potentiel de no 1 en Utah. »

Sergachev a disputé sept saisons avec le Lightning et a joué un rôle important quand l’équipe floridienne a remporté la Coupe Stanley en 2020 et 2021 – il a également atteint la grande finale en 2022. Au cours de ces trois présences de Tampa Bay en séries éliminatoires, il s’est classé au troisième rang pour le temps de glace moyen (22:16) et au deuxième rang parmi les défenseurs avec 23 points (cinq buts, 18 passes) en 71 matchs.

Lors de la saison 2022-23, il a égalé son record pour les buts (10) et a établi des sommets personnels pour les passes (54), les points (64) et le temps de glace par partie (23:49).

Puis est arrivée la dernière saison, quand Sergachev a récolté 19 points (deux buts, 17 passes) en étant limité à seulement 34 matchs. Alors qu’il n’avait jamais enregistré un différentiel négatif dans sa carrière, il en a présenté un de -16. Il a raté 17 rencontres en raison d’une blessure au bas du corps, puis il a subi une fracture du tibia et du péroné après seulement 10:22 à son retour au jeu le 7 février contre les Rangers de New York. Il a été opéré, s’est retrouvé sur la touche pour une longue période, et est finalement revenu pour jouer deux matchs en séries éliminatoires. Il a inscrit une passe et présenté un différentiel de -3 dans ces deux rencontres.

La blessure a affecté son entraînement estival.

« J’ai dû commencer tôt en mai, alors je n’ai pas vraiment eu d’été, a-t-il dit. Je n’ai pas pris de vacances parce que je me suis retrouvé en vacances presque toute la saison. Même si j’ai tenté de patiner et de travailler, j’ai tout de même raté beaucoup de matchs. Alors je me suis mis au boulot rapidement, mais c’était bien. Je l’ai apprécié. J’ai vu la progression dans la force que j’ai acquise et dans la façon dont j’ai retrouvé la forme. »

À Tampa Bay, Sergachev était dans l’ombre de Victor Hedman, l’un des meilleurs défenseurs de la LNH depuis plusieurs années qui est aujourd’hui capitaine du Lightning après le départ de Steven Stamkos.

En Utah, Sergachev a la chance de jouer un rôle plus important. Il a l’expérience d’un championnat, il a déjà fait ses preuves offensivement, et il est encore assez jeune pour grandir avec le reste du jeune noyau. Qui plus est, il est sous contrat pour encore sept ans.

« Je pense qu’il veut devenir un défenseur numéro un, a estimé le directeur général du Club de hockey de l’Utah Bill Armstrong. Il doit évidemment être capable de gérer les minutes. Ces gars-là jouent des minutes cruciales dans toutes les situations qui se présentent à eux. Avantage numérique, infériorité numérique, en avance par un but, en retard par un but. Ils sont les hommes de la situation. Ce n’est pas tout le monde qui peut jouer ces grosses minutes, surtout quand tu as des situations de deux matchs en deux soirs. Il va assurément avoir l’occasion de le faire.

« Je pense que c’est ce qu’il veut. Nous allons voir comment les choses progressent. Nous allons voir comment les autres jouent autour de lui et nous prendrons des décisions ensuite. Mais il a ce potentiel. »

Sergachev s’est montré modeste quant à ses attentes. Il doit encore retrouver la forme de match et développer de la chimie avec ses nouveaux coéquipiers.

« Ça dépend de ma façon de jouer et de ce que les entraîneurs voient, a-t-il dit. De mon point de vue, je dois simplement travailler en ce sens et le mériter. Je dois travailler, mais je ne suis pas là à penser que je suis un défenseur no 1 ou que je peux l’être. Je tente seulement de jouer au meilleur de mes capacités et j’écoute ce que les entraîneurs me disent de faire. Je pars de là et j’essaie de simplifier les choses. »

Cela dit, le système de l’Utah pourrait lui permettre de maximiser ses forces davantage que celui de Tampa Bay la saison dernière.

« L’an dernier, nous avons modifié [le système de jeu] à Tampa, alors que nous avions gagné des championnats dans les années précédentes. Et je pense que [les champions de la Coupe Stanley, les Panthers de la Floride] ont adopté ce système l’an dernier, alors je suis assez familier avec celui-ci, a relaté Sergachev. Je pense que mon style cadre bien avec celui-ci. Nous n’avons pas à demeurer dans nos zones. Nous pouvons parfois jouer du 'homme-à-homme' et nous savons où notre joueur se trouve en bas de territoire, alors ça rend la lecture plus facile. »

L’entraîneur André Tourigny a souligné qu’il aborde chaque saison en étant ouvert d’esprit avec chaque joueur, mais il a parlé du fait que Sergachev veut faire partie de l’élite, qu’il a le potentiel pour être un joueur élite, et qu’il est déjà un joueur élite.

« Nous sommes très excités d’avoir Sergy avec nous, a lancé le pilote québécois. J’ai aimé mes discussions avec lui, car il est déterminé. Il veut être meilleur, il veut s’améliorer, il veut contribuer et il veut être un élément important de cette équipe. Et j’ai l’intention de lui en donner l’occasion. »

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