ELMONT, New York – Patrick Roy n’a pas hésité une seule seconde. Après le troisième but des Hurricanes, celui de Sebastian Aho, il a immédiatement regardé en direction de Semyon Varlamov pour lui dire de sortir son masque. Pour recycler son expression du matin, il ressortait la Cadillac et rangeait la Ferrari.
« On gagne, on perd en équipe », a dit Roy en français après le match, refusant de blâmer son gardien partant. « Parfois, on prend des décisions pour changer le rythme. On perdait 3-1, on veut parfois juste donner de l’énergie et changer les choses. »
Les Islanders ont finalement perdu 3-2 lors de ce troisième match contre les Hurricanes de la Caroline, jeudi, au UBS Arena. Les « Canes » ont plus que jamais le contrôle de cette série avec une avance de 3-0.
Déjoué trois fois sur seulement 14 tirs, Sorokin a connu un départ difficile. Le gardien de 28 ans a mal paru sur les deux derniers buts des Hurricanes, ceux de Dmitry Orlov et d’Aho. Les deux fois, il s’est fait battre d’un tir des poignets d’une assez longue distance.
Avant le match, les partisans de Long Island misaient beaucoup sur le retour de Sorokin pour réanimer l’équipe. Ils ont hurlé des « Ilya Soro-Kin, Ilya Soro-Kin, Ilya Soro-Kin » dès les premières secondes après un arrêt de la mitaine contre un tir du défenseur Brady Skjei.
Mais les fidèles des Islanders n’ont pas chanté longtemps. Brent Burns l’a déjoué une première fois et Orlov a refroidi la foule encore plus en touchant la cible encore une fois en première période.
Avant le but d’Orlov, Frederik Andersen avait réalisé un superbe arrêt contre Noah Dobson. Le défenseur des Islanders a bondi sur un retour de tir de Mathew Barzal, mais il n’a pu battre le gardien des Hurricanes avec un tir du revers.
À un bout de la patinoire, il y avait un gardien qui réalisait les gros arrêts en Andersen et de l’autre côté, il y avait un gardien qui n’était pas au sommet de son art en Sorokin. Andersen a bloqué 29 des 31 tirs des Islanders pour obtenir la victoire.
Après l’entraînement optionnel de son équipe jeudi matin, Roy avait confié qu’il avait reçu un message texte de son père, Michel, lui rappelant une vieille analogie de son ancien entraîneur des gardiens avec les Canadiens, François Allaire.
« Brian Hayward, qui était mon partenaire à l’époque, était une Cadillac. On se sentait bien avec lui. Et moi, j’étais une Ferrari. Ça peut être plus cahoteux. Aujourd’hui, nous comptons sur la Ferrari. Nous avons eu la Cadillac pour les deux premiers matchs, mais nous irons maintenant avec la Ferrari. »
Dans cette figure de style, Varlamov représente la Cadillac et Sorokin est la Ferrari. Mais Sorokin n’avait pas toute sa puissance et sa grâce dans ce troisième match contre les « Canes ».
En relève à Sorokin, Varlamov a fait le boulot en bloquant les huit tirs des visiteurs. Il n’a pas eu besoin d’être spectaculaire. La bande à Rod Brind’Amour a passé peu de temps en territoire ennemi pour les 30 dernières minutes, se concentrant à protéger son avance.
« Je n’ai pas eu la chance de parler avec Ilya, a raconté Varlamov. J’ai sauté dans la mêlée et je me suis concentré sur mon match. Ça fait partie de notre travail. Il n’y a rien à dire. »