ZetterbergMogilnyOuellette

Tout au long de la saison, les membres du LNH.com participeront à des tables rondes pour répondre à diverses questions. En interagissant entre eux, nos experts donnent leur opinion sur plusieurs sujets chauds à travers la LNH.
Aujourd'hui, on leur a proposé l'énoncé suivant : En cette semaine d'intronisation au Temple de la renommée du hockey, qui voudriez-vous voir être intronisé sous peu?

Nicolas Ducharme, journaliste LNH.com

Il serait plus que temps d'ouvrir les portes du Temple à Alexander Mogilny. Un des joueurs les plus spectaculaires de la LNH au début des années 1990, Mogilny a joué 990 matchs dans la LNH et il en a profité pour amasser 1032 points, soit une moyenne de 1,04 point par rencontre. En plus, l'attaquant russe a terminé à égalité avec Teemu Selanne au premier rang des buteurs de la LNH en 1992-93 avec 76 filets en 77 matchs, une récolte qu'aucun autre joueur n'a égalée depuis.
Parmi les joueurs qui ont joué au moins 700 matchs entre 1989-90, sa première année de la carrière de Mogilny dans la LNH, et 2005-06, sa dernière, seulement deux ont maintenu une telle moyenne de production et ne sont pas au Temple de la renommée : Mogilny et Pierre Turgeon.
On peut ajouter à son curriculum vitae une conquête de la Coupe Stanley, en 2000 avec les Devils du New Jersey, cinq présences au Match des étoiles, en plus d'avoir été nommé sur la deuxième équipe d'étoiles de la LNH à deux occasions, en 1992-93 et en 1995-96.
Et puisque le Temple de la renommée reconnaît aussi les exploits internationaux, Mogilny est un des 30 joueurs à avoir remporté la Coupe Stanley ainsi que la médaille d'or lors du Championnat du monde (1989) et des Jeux olympiques (1988).
Mogilny a dû faire défection de l'URSS afin de venir joueur dans la LNH, et ce courage mérite d'être reconnu. Ça lui aura permis de devenir le premier joueur russe à être nommé capitaine d'une équipe de la Ligue et le premier à être nommé sur une équipe d'étoiles.

John Ciolfi, producteur senior LNH.com

J'admets avoir été surpris d'apprendre que Henrik Zetterberg n'a pas été intronisé au Temple à sa première année d'admissibilité. Ça n'enlève rien au mérite des membres de la cuvée 2022, loin de là, mais je pensais que le CV de Zetterberg allait faire de lui un choix facile.
Gagnant du trophée Conn-Smythe en 2008 après avoir mené les Red Wings de Detroit à une autre conquête de la Coupe Stanley, Zetterberg n'a pas été le joueur le plus dynamique sur la glace, surtout en comparaison avec son coéquipier Pavel Datsyuk, mais le capitaine des Red Wings savait toujours élever son jeu au bon moment. Et dans une ère le trophée Selke a été la chasse gardée des Patrice Bergeron et Anze Kopitar, Zetterberg s'est souvent trouvé dans la conversation pour l'obtention de ce trophée qui récompense le meilleur attaquant défensif de la LNH. En plus de sa carrière de 15 saisons et 1082 matchs dans la LNH, Zetterberg a également savouré des succès sur la scène internationale, faisant partie de l'illustre club « Triple Or », grâce à ses médailles d'or aux Jeux olympiques et au Championnat du monde ainsi que ses conquêtes de la Coupe Stanley.

Zetterberg a probablement raté sa chance cette année en raison de la profondeur de la liste des candidats. En 2023, il y aura toutefois moins de candidats évidents, à l'exception du gardien Henrik Lundqvist, alors Zetterberg aura une très belle chance de faire son entrée au Temple en même temps que son compatriote.

Sébastien Deschambault, directeur de la rédaction LNH.com

Le Temple de la renommée a comme excellente habitude depuis une dizaine d'années d'inclure une joueuse dans presque chacune de leur cuvée, et la prochaine à recevoir cette distinction se doit d'être Caroline Ouellette.
Il n'y a rien que la Québécoise n'a pas remporté. Tout d'abord, elle est l'une des trois seules femmes à avoir remporté la médaille d'or au cours de quatre Jeux olympiques consécutifs. Les deux autres, Hayley Wickenheiser et Jayna Hefford, sont déjà membres du Temple de la renommée. Ajoutez à cela un titre de la NCAA, quatre conquêtes de la Coupe Clarkson avec les Canadiennes de Montréal et six médailles d'or au Championnat du monde, et vous avez un palmarès digne d'une place au Temple.
Ouellette ne s'est pas contentée de briller sur la glace, elle a aussi laissé sa marque à l'extérieur de la patinoire. Pendant et après sa carrière de joueuse, elle s'est donné comme mission de promouvoir le hockey féminin et de le rendre accessible au plus grand nombre de jeunes filles possible. Elle a notamment mis sur pied l'organisme à but non lucratif Célébration Hockey Féminin, qui organise le plus grand tournoi de hockey féminin au Québec pour les filles de moins de 15 ans. Elle est aussi ambassadrice de l'organisme Right to Play et de la Coupe des bonnes actions.
Ignorée à sa première année d'admissibilité en 2022, il y a fort à parier que celle qui a récolté 242 points en 220 matchs dans l'uniforme du Canada dans les compétitions internationales n'aura pas à attendre bien longtemps avant d'aller rejoindre ses anciennes coéquipières Kim St-Pierre, Wickenheiser, Hefford, Geraldine Heaney et Danielle Goyette.

Robert Laflamme, journaliste principal LNH.com

Je ne peux pas être plus en accord avec Nic au sujet de Mogilny. Il devrait faire partie des immortels du hockey depuis longtemps.
En ce qui me concerne, j'arrête mon choix sur le joueur montrant le plus de points à sa fiche à ne toujours pas faire partie du Temple, nommément Pierre Turgeon.
À mon humble avis, un joueur qui inscrit au moins 500 buts dans la LNH et qui surpasse le total des 1300 points devrait automatiquement obtenir sa place.
Sans être dans le secret des dieux, je sais qu'on mousse sa candidature à l'interne depuis plusieurs années.
Je sais également que la grande réticence de votants vient du fait que Turgeon n'a pas de conquête de la Coupe Stanley à son palmarès. Ça ne devrait pas être un prérequis, comme ça ne l'a pas été pour les quatre anciens joueurs qui seront consacrés ce lundi et qui, soit dit en passant, n'ont pas volé leur place au Temple. Il y a également plusieurs autres grands qui n'ont pas gagné la Coupe et qui se trouvent déjà parmi les immortels : Eric Lindros, Mats Sundin, la liste est longue.
Turgeon n'a également pas remporté de grands honneurs individuels, à l'exception du trophée Lady Byng en 1993.
Il a tout de même été un modèle de constance au cours de sa carrière de 19 saisons, couplé d'un gentilhomme dans tous les sens du mot. Ce serait dommage que ça finisse par sombrer dans l'oubli.

Philippe Landry, pupitreur LNH.com

Vos choix sont tous bons et logiques, messieurs. Ces joueurs mériteraient tous leur place un de ces jours. Mais permettez-moi de faire une suggestion tout aussi logique dans la catégorie des bâtisseurs.
Pour moi, il ne fait aucun doute que le directeur général des Predators de Nashville, David Poile, doit être intronisé au Temple de la renommée. Il ne fait aucun doute que lorsqu'on parle de « bâtisseur », le nom de Poile doit faire partie de la conversation.
Non, à 72 ans, Poile n'a pas (encore) remporté la Coupe Stanley. Mais comme le souligne avec justesse le collègue Robert, ça ne peut pas être un prérequis. Poile occupe les fonctions de DG d'une équipe de la LNH depuis 1982. Ça fait 40 ans, pouvez-vous croire!? Il est le seul à avoir été DG pour 3000 matchs et il deviendra bientôt le seul à avoir signé 1500 victoires. Déjà là, juste avec ça, il devrait avoir sa place parmi les immortels.
Poile est de plus à la tête des Predators depuis l'arrivée de l'équipe en 1998. Il a grandement contribué à mettre sur pied une grande organisation de hockey qui fait aujourd'hui partie des incontournables dans le sud des États-Unis. Essayez de trouver une meilleure définition du mot bâtisseur pour le sujet dont il est question ici…