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Ted Lindsay, intronisé au Temple de la renommée du hockey et quadruple champion de la Coupe Stanley avec les Red Wings de Detroit, est décédé lundi à l'âge de 93 ans.

Connu sous le surnom de « Terrible Ted » en raison de sa hargne sur la glace, Lindsay a remporté le trophée Art Ross en 1950 en tant que meilleur marqueur de la LNH, a participé au Match des étoiles de la LNH 11 fois de suite, a été sélectionné sur la première équipe d'étoiles de la LNH à huit reprises et a terminé parmi les trois meilleurs de la Ligue au chapitre des buts et des points à quatre et six reprises, respectivement.
Il a disputé l'entièreté de sa carrière de 1068 matchs dans la LNH entre 1944-45 et 1964-65, sortant d'une retraite de quatre ans en 1964, après trois saisons avec les Blackhawks de Chicago, pour disputer une dernière et excellente saison avec ses Red Wings bien-aimés, avec qui il a fait ses débuts dans la LNH.
L'héritage de Lindsay sur la glace et en dehors de celle-ci dépasse sa stature de 5 pieds 8 pouces et 160 livres.
À son apogée avec les Red Wings dans les années 40 et 50, Lindsay était le prototype duquel s'inspirer pour les joueurs qui se faisaient dire qu'ils ne connaîtraient jamais de succès en raison de leur gabarit. Même s'il paraissait plus petit que beaucoup d'autres joueurs, l'ailier gauche a marqué 30 buts à quatre reprises dans la LNH.
Intronisé au Temple de la renommée du hockey en 1966, Lindsay a contribué de manière tout aussi importante hors de la glace.
Lindsay et le défenseur des Canadiens de Montréal Doug Harvey sont les premiers à avoir rassemblé les joueurs pour former une association dans le but d'obtenir de meilleures conditions de travail. L'initiative de Lindsay a suscité une réaction défavorable de la part des propriétaires de Detroit, et il a été échangé aux Blackhawks. Il a toutefois été récompensé en 2010 quand le trophée Lester B. Pearson, remis au meilleur joueur de la LNH en saison régulière tel que voté par les joueurs, a été renommé le trophée Ted Lindsay.
« Je le faisais parce que j'y croyais », avait déclaré Lindsay à la Presse Canadienne peu après le changement. « Je ne le faisais pas pour irriter les propriétaires, mais pour aider les autres joueurs. Nous avions tous besoin d'aide. Nous avions besoin d'une seule et unique voix pour représenter un groupe et non chaque joueur individuellement. »
Lindsay est né le 29 juillet 1925 à Renfrew, en Ontario, et il était assez bon dans les rangs juniors à l'âge de 18 ans pour mériter un essai avec les Red Wings avant la saison 1944-45. Il a inscrit 17 filets en 45 parties en tant que recrue de 19 ans. Mais sa carrière a véritablement pris son envol à sa quatrième saison, quand il a été jumelé à Gordie Howe, un jeune ailier droit, et au vétéran joueur de centre Sid Abel. Lindsay a marqué 33 filets lors de leur première saison ensemble, et le trio a été surnommé la « Production Line ».
Les trois compagnons de trio ont été les trois meilleurs marqueurs lors de la saison 1949-50, quand Lindsay a atteint un sommet personnel dans la LNH de 55 mentions d'aide et a mené la Ligue avec 78 points. Les éléments intangibles qu'il apportait dans un match étaient tout aussi importants, comme sa nature extrêmement compétitive qui lui a valu son surnom.
« Je suis né avec un esprit compétitif. Je détestais perdre, avait dit Lindsay. J'étais là pour une seule raison, et c'était gagner, peu importe ce que ça prenait, même si ça voulait dire de vous passer par-dessus ou à travers le corps. Si ça me rendait terrible, j'imagine que je méritais mon surnom. »
Ses adversaires ne l'aimaient peut-être pas, mais ils parlaient de tous de Lindsay avec énormément de respect.
« C'était Ted Lindsay qui nous causait le plus de problèmes, pas Gordie Howe », avait affirmé le joueur étoile des Canadiens Maurice Richard, dont les équipes ont perdu la Coupe Stanley aux mains de Detroit en 1952, 1954 et 1955. À ce moment-là, Alex Delvecchio avait remplacé Abel au centre de Lindsay et Howe sur la « Production Line », qui a continué de faire des ravages et a aidé Detroit à remporter quatre championnats en six saisons.
La tradition des joueurs qui font le tour de la patinoire en soulevant la Coupe Stanley remonte également à Lindsay, qui l'a fait après avoir gagné son premier championnat avec Detroit en 1950 contre les Rangers de New York.
« Je n'ai jamais cru que je commencerais une tradition », a mentionné Lindsay au Toledo Blade en 2010. « Je voulais démontrer ma reconnaissance aux gens qui payaient mon salaire. C'était les partisans dans les estrades. Après avoir présenté la Coupe [au directeur général des Red Wings] Jack Adams, ils l'ont placé sur une table avec une nappe. Je l'ai vue et je suis allé la prendre pour l'apporter près de la bande.
« Je l'ai approchée des gens pour qu'ils puissent voir les noms sur la Coupe. J'ai fait le tour de la patinoire. Je ne pensais pas que c'était le début d'une tradition. Je faisais simplement redonner aux gens qui payaient mon salaire. L'année suivante, le capitaine qui l'a reçue l'a soulevée et a fait le tour de la glace. Et ils ont dit que Ted Lindsay était à l'origine de cette tradition. Je suis honoré d'avoir mon nom associé à ça. »
Au milieu des années 50, Lindsay est devenu préoccupé par les profits grandissants que faisaient les propriétaires de la LNH, tandis que les joueurs ne gagnaient même pas la moitié de ce que les athlètes dans d'autres sports professionnels gagnaient. Lui et Harvey ont secrètement rassemblé des joueurs autour de la Ligue pour former une association des joueurs, qui a éventuellement procédé à un règlement à l'amiable avec les propriétaires à propos de divers sujets. Une union officielle, qui est éventuellement devenue l'Association des joueurs de la LNH (AJLNH), a vu le jour en 1967.
Lindsay a toutefois payé le prix. Adams lui a retiré son titre de capitaine en 1956 et, un an plus tard, il l'a envoyé aux Blackhawks, qui n'avaient participé aux séries éliminatoires qu'une seule fois depuis 1946. Mais Lindsay n'a jamais douté qu'il avait fait la bonne chose.
« Ce n'était pas correct. C'était très simple », a-t-il dit au site web des Red Wings en 2010. « J'avais mon talent et personne ne pouvait me l'enlever. Mais tu dois être juste dans ce monde. J'étais l'un de ceux qui ne se souciaient jamais des statistiques. Je me concentrais simplement à gagner, et je sentais que c'était ma responsabilité. Le Bon Dieu ne m'a pas tapé sur l'épaule pour me dire que c'était mon rôle. J'ai juste senti que c'était la bonne chose à faire. »
Lindsay a joué trois saisons à Chicago avant de prendre sa retraite en 1960. Entretemps, les Red Wings ont connu des difficultés après avoir échangé Lindsay. Abel, qui est revenu comme entraîneur et est devenu DG après le congédiement d'Adams en 1961, a acquis les droits de Lindsay à nouveau et a incité son ancien compagnon de trio, qui était alors âgé de 39 ans, à revenir au jeu pour la saison 1964-65.
Le président de la LNH Clarence Campbell était parmi ceux qui avaient des réserves à propos de ce que Lindsay pouvait apporter après quatre ans de retraite. Mais il a effacé tous les doutes en marquant 14 buts et en aidant les Red Wings à terminer au sommet du classement pour la première fois depuis qu'il avait été échangé.
« Lindsay a accompli ce que je croyais être pratiquement impossible. Son retour est l'un des exploits les plus exceptionnels dans le sport professionnel », a dit Campbell.
Lindsay s'est retiré pour de bon en 1965 avec 851 points (379 buts, 472 passes) en 1068 matchs dans la LNH, ainsi que 96 points (47 buts, 49 aides) en 133 parties des séries éliminatoires de la Coupe Stanley.
Après sa retraite, Lindsay a agi comme descripteur pour les Rangers de New York avant d'être analyste à NBC pour les diffusions nationales du début au milieu des années 70. Il est revenu à Detroit comme DG en 1977, et les Red Wings ont participé aux séries à sa première saison à la barre de l'équipe après les avoir ratées lors des sept saisons précédentes. Lindsay est demeuré présent dans l'entourage des Red Wings pendant plusieurs années et il est l'une de plusieurs légendes à avoir eu leur propre casier dans le vestiaire de l'équipe au Joe Louis Arena.
Il est également bien connu pour avoir mis sur pied la fondation Ted Lindsay, qui est engagée à trouver un traitement pour l'autisme.
En 2008, une statue de Lindsay a été dévoilée dans les coursives du Joe Louis Arena, près des statues de Howe et de Delvecchio. Il a été nommé l'un des 100 meilleurs joueurs de la LNH en 2017.