Bruce Cassidy Q&A

DALLAS- Bruce Cassidy sourit beaucoup ces jours-ci alors que son équipe, les Golden Knights de Vegas, mène la finale de l'Association de l'Ouest 3-0 contre les Stars de Dallas à l'approche du match no 4, jeudi (20 h HE; ESPN, ESPN+, CBC, SN, TVAS).

Une situation familière, puisqu'il se retrouvait dans la même position il y a quatre ans, quand ses Bruins de Boston avaient l'avance 3-0 dans la finale de l'Est contre les Hurricanes de la Caroline.

Les Bruins ont remporté le quatrième match et ont atteint la finale de la Coupe Stanley. Malheureusement, ils ont plié l'échine lors du septième duel face aux Blues de St. Louis.

Une défaite qui ronge encore Cassidy, qui n'a pas pu mettre la main sur la Coupe Stanley avec les Bruins, son équipe favorite dans sa jeunesse à Ottawa, et une organisation dont il faisait partie depuis 2008.

Mais c'est dans le passé. Et son nouvel objectif, c'est de parvenir à soulever la Coupe avec les Golden Knights.

Dans une entrevue avec le LNH.com, mercredi, Cassidy a discuté de son parcours dans le hockey dans les dernières années.

Tu as vécu l'expérience à Boston. Comment te sens-tu présentement alors qu'il faudrait que ton équipe subisse quatre défaites consécutives pour ne pas se retrouver en finale?

« C'est certain que tu ne veux pas être l'équipe à qui ça arrive. Mais ça n'occupe pas beaucoup notre esprit, même si tu y penses parfois. Je pense surtout à comment ça pourrait se produire. De la manière dont joue notre équipe, ça permet à un entraîneur d'avoir un certain niveau de confiance. Ce n'est pas comme si nous avions volé des matchs, ou que c'est l'affaire d'un trio ou d'un seul gars. Il faudrait que tout le monde, 18 joueurs, s'écrasent. C'est pour ça que je me sens bien comme entraîneur. Les gars sont concentrés. Je le répète, mais nous avons un groupe de vétérans. Ce sont des gars qui ont passé par là, pour plusieurs d'entre eux lors de leur première année ici, et ils comprennent pourquoi ils n'ont pas connu du succès. »

Tu parles des joueurs qui ont gagné en expérience et qui ont appris de leurs erreurs. Est-ce quelque chose que tu peux toi aussi faire comme entraîneur dans ta préparation?

« Absolument. Tu sais déjà un peu à quoi t'attendre quand tu passes à travers, contrairement à la première fois où tu te demandes si c'est vraiment en train de se passer et que tu dois être certain d'être incroyablement préparé. Tu travailles tellement fort qu'éventuellement, tu as besoin d'une pause toi aussi. Nous avons mieux géré ça cette année, spécialement dans mon cas. Avec les demandes des médias, quand on te demande des choses qui ne sont pas liées à ton équipe, tu ne t'en fais pas. C'est hors de ton contrôle. Lors de la série contre Edmonton, il y a eu des situations par rapport à des mises en échec, et aujourd'hui, on parle de Jamie Benn. C'est à quelqu'un d'autre de décider, et ton travail c'est que ton équipe soit prête. C'est plus facile à gérer quand tu l'as vécu. »

Est-ce que les Golden Knights, avec leur jeu et la manière dont ils sont bâtis, te rappellent les Blues de St. Louis qui ont battu les Bruins en finale en 2019?

« C'est exactement la même chose. J'en parlais à mon épouse, Julie. Les gens ne prenaient pas les Blues au sérieux, et il y avait de grosses questions à propos de leur gardien, qui était Jordan Binnington. Nous sommes une grosse équipe, comme St. Louis. Ils avaient des gars comme [Vladimir] Tarasenko et [Ryan] O'Reilly, mais ce n'est pas seulement un trio qui allait te battre. L'équipe au complet était dure et elle ne cessait de gagner et de trouver des façons de l'emporter. C'est ce qu'ils ont été capables de faire jusqu'en finale. Tu réalises à quel point ils sont bons quand tu les affrontes sept fois de suite. Les entraîneurs avec qui j'avais parlé avant la finale m'ont dit : 'Ils vont jouer de cette manière, mais je pense que vous avez la meilleure équipe.' Tu es convaincu d'avoir la meilleure équipe ou le meilleur gardien, toutefois, on ne te choisit pas pour gagner la série. Et pourtant, nous sommes près de le faire. »

Est-ce qu'on se remet d'une défaite en finale de la Coupe Stanley?

« Ouf! Je ne peux pas parler pour tout le monde, mais je pense que j'ai pris ça aussi dur que n'importe quelle autre personne dans l'organisation, et même pire. Je sais à quel point ça m'a affecté, parce que ça te dit que tu dois être un peu meilleur pour gagner. Est-ce que ça t'affecte comme entraîneur? Est-ce que c'est une pression pour les gars dans la chambre parce qu'eux aussi sont passés près? Est-ce qu'ils vivent la même chose ou ils se disent que l'année suivante, c'est l'année suivante? Ce que je sais, c'est qu'on doit être un peu meilleur, et ça peut être lourd. »

Tu as rencontré Jack Eichel l'été dernier, quelques semaines après avoir été nommé entraîneur-chef des Golden Knights. Comment s'est passée cette conversation?

« Nous devions nous rencontrer pendant une demi-heure, et ç'a probablement duré une heure et demie. Nous avons partagé nos attentes un envers l'autre. Et nous nous sommes mis à jaser. C'était très productif. Jack était très ouvert par rapport à ce qu'il voulait accomplir, et j'étais ouvert sur la façon dont il allait devoir jouer et ce qu'il devait faire de différent pour connaître du succès. Je n'avais aucun doute que Jack pouvait être un bon joueur défensif […] en raison de sa façon de patiner et à quel point il est fort. La question était de savoir si ça lui tentait. Dès le premier jour, il a accepté. À mon avis, dans un futur rapproché, Jack Eichel pourrait être dans la conversation pour le trophée Selke. »

Malgré tous vos ennuis cette année, et vos problèmes de gardiens, l'équipe a retroussé ses manches. Est-ce que tu crois que c'est en raison de l'expérience des joueurs ou parce qu'ils y croient?

« Les deux. Ils ont de l'expérience. Quand on pense à un gars comme [Alex Pietrangelo], il a gagné la Coupe avec un gardien qui était un peu inconnu, donc il sait que c'est possible. Je ne veux pas parler de magie, mais lorsque tu joues de la bonne façon, tu vas gagner en confiance. Il y a quelques gars qui ont des histoires de la sorte. Je pense que tu as besoin d'un gardien établi, quoique ça commence à changer un peu. Ça te prend une équipe qui joue assez bien en défensive et avoir un gars devant le filet qui va se lever lorsqu'on lui en offre la chance. C'est ce qui s'est passé avec [Adin] Hill et [Laurent] Brossoit. Ils ont tous les deux très bien joué, mais ce n'était pas à eux de faire tout le travail chaque soir pour nous permettre de gagner des matchs. »

Qu'as-tu pensé de la saison des Bruins, en particulier en ce moment alors que tu es encore en séries et pas eux?

« Je sais qu'ils ont connu une saison historique. De toute évidence, (Jim Montgomery) a fait un bon travail. Ils n'ont pas avancé en séries. Ils ont perdu contre une bonne équipe, comme on le voit actuellement avec la Floride. Je n'ai aucune rancune. Je suis heureux de nos succès à Vegas. »

On peut imaginer que la situation est plus facile à vivre quand tout va bien ailleurs?

« Oui. Écoutez, j'étais un partisan des Bruins quand j'étais jeune, et s'il y a une équipe avec laquelle je voulais gagner la Coupe, c'était Boston. Ce n'est pas arrivé. C'est passé près. Mais maintenant, je réalise où je suis rendu et que nous pouvons être la première équipe à gagner la Coupe Stanley à Vegas. C'est gros! Nous allons tout donner. »