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EDMONTON, Alberta – Stuart Skinner est né et a grandi à Edmonton. Il avait sept ans en 2006, la dernière fois que les Oilers se sont qualifiés pour la finale de la Coupe Stanley. On lui a raconté les conquêtes de 1984, 1985, 1987, 1988 et 1990, mais il ne les a pas vécues.

Lorsque les Oilers ont reçu la visite des Flames de Calgary au Stade du Commonwealth dans le cadre de la Classique héritage 2023 de la LNH, le 29 octobre, il était vêtu d’un équipement en hommage au gardien retraité Grant Fuhr, membre du temple de la renommée et artisan de quatre conquêtes d’Edmonton.

Skinner a rêvé d’un moment comme celui-là – être devant le filet des Oilers, à une victoire de la finale de la Coupe Stanley. Ils peuvent accéder à l’étape ultime dès dimanche, en défaisant les Stars de Dallas lors du sixième match de la finale de l’Ouest (20 h HE; TVAS, SN, TNT, truTV, MAX).

Y pense-t-il, ou il évite plutôt de se mettre trop de pression?

« Rien de tout ça », a répondu le portier de 25 ans après la victoire de 3-1 des Oilers, vendredi. « Je vis le moment présent.

« Demain, je vivrai ma vie. Je vais embarquer dans l’avion et battre les gars à Mario Kart. »

Ryan Nugent-Hopkins, à ses côtés, n’a pu s’empêcher de rire et de démentir les mots de son coéquipier en hochant la tête.

« Je vais probablement finir quelques courses au premier rang, a enchaîné Skinner. J’en suis persuadé. Puis, ce sera incroyable de revenir à la maison et d’être un père. Le lendemain, ce sera le temps de retourner au travail. »

C’est peut-être la meilleure approche. Ne pas faire croître la pression. La relâcher. Se détendre pendant le vol, s’éloigner des patinoires, puis passer du temps avec sa femme Chloe et son fils Beau.

Comme les circuits de Mario Kart, les séries éliminatoires de la Coupe Stanley ne sont pas linéaires et comportent plusieurs pièges. Parlez-en à Skinner.

L’Albertain a été retiré du match no 3 de la série de deuxième tour contre les Canucks de Vancouver après avoir accordé quatre buts sur 15 lancers. En retard 2-1, les Oilers ont décidé de faire confiance à son auxiliaire Calvin Pickard pour le quatrième duel.

Une victoire et une défaite plus tard, Skinner est revenu dans la mêlée pour le match no 6. Depuis, le portier présente une fiche de 5-2, une moyenne de 1,92 but alloué par match et une efficacité de ,908.

Il a dû vivre dans le moment présent lors des deux premières périodes, vendredi, alors qu’il n’a reçu que 10 lancers en 40 minutes.

« Je suis persuadé que chaque gardien va vous dire la même chose. Parfois, les matchs où je reçois moins de lancers sont encore plus défiants, a avoué Skinner. Il faut rester investi mentalement, physiquement. Ce n’est pas facile.

« J’ai tout de même eu la chance de disputer plusieurs affrontements du genre, en raison de la tenue de mes coéquipiers devant moi. Et je me suis beaucoup entraîné pour bien faire en pareille situation. »

Skinner a réservé son plus bel arrêt pour Wyatt Johnston en fin de deuxième période, lors d’une infériorité numérique. L’attaquant des Stars a décoché un tir sur réception dans l’enclave, mais il s’est buté à la grande stature du gardien (6 pieds 4 pouces), qui a préservé l’avance de 3-0 des visiteurs.

Johnston a ensuite pris sa revanche en troisième période, mais c’est la seule fois en 10 occasions que Skinner a cédé lors de ce tiers.

« Stu a été solide », a souligné l’entraîneur-chef des Oilers, Kris Knoblauch. « Il est toujours bien placé, rapide. Nous avons gagné 3-1 ce soir, mais je crois que le pointage est un peu faussé. Nous n’avons pas été largement supérieurs aux Stars, mais Stu a vraiment fait de beaux arrêts pour nous donner un coussin et faire paraître le match plus facile qu’il ne l’a réellement été. »

Avec une autre prestation du genre, Skinner pourrait bien aider les Oilers à passer à la grande finale.

« Lorsque les gars jouent de la sorte, nous pouvons faire des choses incroyables, a-t-il affirmé. On n’a qu’à regarder à quel point ils sont intenses en repli, en échec avant, en zone neutre…

« Évidemment, les Stars sont très rapides et ils ont eu leurs occasions, mais nous avons travaillé très fort. Les gars ont donné des coups de patin supplémentaires et ç’a rendu mon travail plus facile, car j’ai reçu peu de tirs. Je dois tout de même rester alerte pour les moments où je serai sollicité. Évidemment, contre Dallas, ça risque d’arriver à un moment ou un autre. »

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