Cup 2023

Phil Pritchard, Craig Campbell, leurs gants blancs, leurs vestons à écusson, la Coupe Stanley et le trophée Conn Smythe ont tous pris le vol nolisé par la LNH d’Edmonton à Fort Lauderdale, en Floride, samedi.

À l’atterrissage en fin d’après-midi, plus de 24 heures avant le septième match de la finale entre les Oilers et les Panthers au Amerant Bank Arena de Sunrise (20 h HE; ABC, ESPN+, SN, TVAS, CBC), le trophée le plus prisé de la planète hockey avait parcouru au total plus de 19000 km depuis le début de la série.

C’est la première fois qu’il a franchi la frontière Canada/États-Unis cinq fois lors d’une même série depuis 2011, lorsque l’affrontement entre les Bruins de Boston et les Canucks de Vancouver avait également nécessité la limite des sept rencontres.

« Ce fut toute une série », s’est remémoré Pritchard en échappant un rire, moins d’une heure avant de décoller d’Edmonton.

Pritchard est vice-président du Temple de la renommée du hockey, mais il est surtout connu comme étant le « gardien de la Coupe »; l’historien, le guide, le polisseur et le garde du corps du trophée.

Pritchard a voyagé avec le précieux pour tous les matchs de la finale à l’exception du troisième, où son collègue et ami de longue date, Campbell, a pris la relève. Le directeur du centre des ressources et des archives du Temple de la renommée du hockey est, aux yeux du grand public, connu pour être l’autre homme transportant la Coupe Stanley au centre de la patinoire lorsqu’elle est remportée par une équipe.

Cup split

Comme la Coupe et les autres protagonistes de cette finale, Pritchard a eu tout un itinéraire depuis quelques jours.

6 juin : Pritchard, son collègue au Temple Bill Wellman, la Coupe Stanley et le trophée Conn-Smythe s’envolent de Toronto vers Fort Lauderdale pour la journée médias de la finale; 1945 km.

Du 6 au 10 juin : En Floride pour les matchs 1 et 2.

11 juin : Pritchard, Wellman, la Coupe et le Conn-Smythe s’envolent de Fort Lauderdale à Toronto; 1945 km.

12 juin : Campbell apporte la Coupe de Toronto à Edmonton; 2703 km.

12 au 15 juin : À Edmonton pour les matchs 3 et 4.

14 juin : Pritchard apporte le Conn-Smythe à Edmonton.

16 juin: Pritchard et Campbell (ensemble pour le reste de la finale avec les deux trophées) prennent le vol nolisé d’Edmonton à Fort Lauderdale; 4103 km.

16 au 18 juin : En Floride pour le match 5.

19 juin : Vol de Fort Lauderdale à Kansas City pour un ravitaillement; 2400 km.

19 juin : De Kansas City à Edmonton; 2155 km.

Du 19 au 21 juin : À Edmonton pour le match 6.

22 juin : Vol d’Edmonton à Fort Lauderdale; 4103 km.

22 au 24 juin : En Floride pour le match 7.

Two Cups

Pritchard a voyagé à bord de trois avions commerciaux : d’abord pour aller en Floride en début de finale, ensuite pour revenir à Toronto, puis pour se rendre à Edmonton pour le match 4. Il a pris le vol nolisé de la LNH le reste du temps.

« Imaginez les Air Miles accumulés », a-t-il blagué.

« L’expérience de vol est complètement différente à bord d’un avion nolisé, a ajouté Pritchard. C’est incroyable! »

Les va-et-vient ont été complétés sans anicroche pour Pritchard, Campbell et leurs compagnons de voyage argentés.

Le premier se souvient de la finale de 2019, lorsque les Bruins ne voulaient même pas savoir que les trophées étaient quelque part dans le TD Garden de Boston – même lors du septième match, alors qu’il était clair qu’ils allaient être présentés à la foule et à l’équipe victorieuse.

« Cette année, il n’y a eu aucun problème. Les équipes, la sécurité et la communauté ont été fabuleuses », a-t-il déclaré.

Cup polish

Vendredi, Pritchard et Campbell avaient poli la Coupe Stanley pour une troisième fois, au cas où elle devait être remise aux Panthers au terme du match. Ils ont finalement remis le gros trophée dans son coffre pour un dernier voyage vers la Floride, car la série a été égalée 3-3. Avec la foule animée à l’extérieur du Rogers Arena, il a fallu environ une demi-heure, avec escorte policière, pour parcourir les deux kilomètres séparant l’amphithéâtre de leur hôtel; un trajet d’environ cinq minutes en temps normal.

La Coupe Stanley a été sous le feu des projecteurs avant le début de la finale à Sunrise. Pritchard et Wellman ont apporté le trophée sur la patinoire du Amerant Bank Arena avant la mise en jeu initiale, pendant que les formations partantes des Oilers et des Panthers occupaient les deux lignes bleues.

Le fruit d’un long travail pour convaincre le vice-président principal et directeur du contenu de la LNH, Steve Mayer, de le mettre à l’avant-plan au début de la finale, de manière qu’on puisse bien admirer ce qui est en jeu.

« Une nouvelle tradition? J’espère que oui, a mentionné Pritchard. C’était la tradition dans les années 60. Et à la Coupe du monde de soccer, les équipes entrent sur le terrain en passant à côté du trophée. C’est une mise en scène dramatique.

« J’ai lu beaucoup de positif quant à notre manière de faire cette année. J’ai aussi vu des commentaires de gens qui étaient contre l’idée. Mais je dirai ceci : les 10 premières minutes de la finale ont été très intenses. Mais je ne peux confirmer si la présentation de la Coupe avant le match y a été pour quelque chose. »

Phil 1993 Steve Poirier

Si les Oilers devaient gagner lundi, Pritchard et Campbell s’envoleraient à Edmonton avec les champions, la Coupe et le Conn-Smythe, s’il est remis à un joueur de l’équipe.

Si les Panthers l’emportent, les deux hommes resteront à Sunrise pour les festivités.

Festivités qui ne pourront toutefois s’éterniser, car les deux trophées doivent être à Las Vegas pour la remise des honneurs annuels de la LNH jeudi, puis pour le premier tour du repêchage le lendemain.

Où trouvent-ils donc le temps de faire graver les noms sur la Coupe Stanley? L’an dernier, à la demande du président des Golden Knights de Vegas, George McPhee, la Coupe Stanley a immédiatement été gravée à Montréal avant d’être retournée à l’équipe championne. Un contraste avec les autres années, lors desquelles quelques mois pouvaient s’écouler avant qu’il y ait gravure sur le Graal.

« C’est pourtant une très bonne idée de George, a opiné Pritchard. Le nom du joueur est affiché sur la Coupe lorsqu’il passe sa journée avec le trophée. J’espère que ce sera le cas cette année aussi. »

Nous en saurons davantage à ce sujet lundi. D’ici là, la Coupe Stanley et le Conn-Smythe resteront dans leur coffre, hors de la vue de quiconque.

« Nous n’avons plus d’événements avec la Coupe. Vous la verrez pour la prochaine fois lundi soir, au centre de la glace », a conclu Pritchard.

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