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BOSTON – C’est le même scénario qui se répète année après année.

Les joueurs qui forment le noyau des Maple Leafs de Toronto défilent les uns après les autres devant les micros pour tenter d’expliquer les raisons qui expliquent une autre élimination hâtive au printemps. Ce n’était pas différent, tard samedi, dans les entrailles du TD Garden de Boston.

L’exercice était exactement le même que par les années passées après cette défaite de 2-1 en prolongation, gracieuseté de David Pastrnak, lors du septième match face aux Bruins de Boston. 

« Nous étions là, avec eux, tout au long de la série, a marmonné l’attaquant William Nylander. Nous nous sommes battus et nous avons poussé le match en prolongation au match no 7. C’est un sentiment complètement merdique. »

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Un sentiment que ce groupe commence à connaître trop bien. Cela fait maintenant sept éliminations au premier tour en huit ans, une troisième subie aux mains de leurs vieux rivaux dans un match ultime.

Mais il y a quand même quelque chose de différent avec cette édition des Leafs.

Une édition qui a montré beaucoup de caractère pour revenir dans la série alors qu’elle semblait en voie de se faire piétiner après avoir encaissé trois revers lors des quatre premiers matchs. Une édition qui a joué deux périodes avec une formation complète dans les deux dernières semaines.

« Ça fait longtemps qu’on répète les mêmes choses, et on tente de surmonter cette étape depuis longtemps, a reconnu l’entraîneur Sheldon Keefe. Je sais que personne ne voudra entendre ma réponse. Mais la manière dont ce groupe s’est soudé dans les dernières semaines était différente.

« Le noyau de l’équipe n’est pas différent, je vous l’accorde. Mais les gars qui entourent ce noyau sont différents. Le sentiment autour de l’équipe était différent. Notre manière de jouer était différente. »

Le résultat, lui, a été le même. Il y a toutefois des circonstances atténuantes.

Nylander a raté les trois premières rencontres. Auston Matthews a manqué la troisième période du quatrième duel, puis les deux subséquents. Et au moment où l’on croyait que les Leafs afficheraient complet pour ce match sans lendemain, le gardien Joseph Woll – celui qui a fait tourner le vent – a dû déclarer forfait.

Le portier s’est blessé lors du sixième match, et il est devenu clair dans les dernières heures que les Leafs n’auraient d’autre choix que de mettre leur sort entre les mains d’Ilya Samsonov, chambranlant lors des quatre premiers matchs. L’impact du retour de Matthews a donc été diminué par l’absence de Woll.

« Je suis très fier de la façon dont les gars ont tenu le coup et sont revenus dans la série, a souligné Matthews, qui n’a pas voulu donner de détails sur ce qui l’ennuyait. Je n’avais aucun doute que nous pouvions y arriver. Ç’a été difficile de regarder les gars jouer sans moi. »

Le meilleur pointeur de l’équipe en saison régulière n’aura été dans la formation que pour une victoire dans cette série, une dont il a été le signataire avec ses deux buts et une aide au deuxième match.

Y croire ou pas?

Il n’y a pas d’excuses au printemps, certes. Mais, pour les raisons que l’on vient d’évoquer, on peut légitimement se demander si l’on a vu le vrai potentiel de cette équipe, qui devrait être arrivée à maturité depuis belle lurette.

« On était tout près », a argué le capitaine John Tavares. « La différence est très mince. Nous avons joué le type de hockey que nous devions jouer pour nous donner une chance de gagner la série. Nous nous sommes regroupés et nous avons gardé le cap malgré l’adversité. Il n’y a aucun doute pour moi que nous sommes là. »

Reste à voir si les dirigeants de l’équipe ont la même vision que les joueurs. L’état-major restera-t-il le même? Sheldon Keefe sera-t-il de retour derrière le banc? Le noyau dont on parle si souvent demeurera-t-il intact pour une autre saison? Tant de questions sans réponse.

« Il n’y a pas de problème avec le noyau », a martelé Nylander.

Or, après tant d’échecs éliminatoires, il faut peut-être en venir à la conclusion que ça ne fonctionne pas et que ça ne fonctionnera peut-être jamais. La foi reste présente dans le vestiaire.

« Nous avons traversé beaucoup de choses ensemble, a souligné Matthews. À la fin, ce ne sera pas notre décision. On est tout près. On n’a pas surmonté cette étape encore, mais nous formons un groupe très proche qui continue de grandir à travers ça. »

« Il se produit beaucoup de bonnes choses en ce moment, a conclu Keefe. On l’a vu dans cette série de la manière dont les gars ont acheté le plan et ont bataillé pour se donner une chance. Il nous en manquait très peu ce soir. Mais j’ai des raisons de croire que cette équipe va gagner. »

EN PROLONGATION

Le chiffre du match : 1

Comme dans un but de différence. Les trois derniers matchs de la série se sont soldés par la marque de 2-1. Les deux premières fois à l’avantage des Leafs, la dernière à la faveur des Bruins

La formation torontoise était même à 10 :59 de vaincre ses vieux démons, après le premier but marqué par Nylander en troisième. Hampus Lindholm a toutefois ramené les deux équipes à la case départ, un peu plus d’une minute plus tard, et Pastrnak a scellé le sort des Leafs à 1:54 de la prolongation. 

À Boston, comme à l’étranger

Jim Montgomery a pris les grands moyens pour éviter que son équipe ne subisse le même sort que l’an dernier en échappant une avance de 3-1 dans une série au premier tour. Voyant qu’ils peinaient à connaître autant de succès à domicile qu’à l’étranger, le pilote a décidé de changer les choses.

Les joueurs des Bruins ont tous couché à l’hôtel, vendredi, passant la soirée ensemble. Ils ont ensuite pris l’autobus jusqu’au TD Garden pour l’entraînement matinal, samedi, plutôt que de patiner à leur complexe, comme ils en ont l’habitude. On ignore si c’est ce qui a fait la différence, mais il s’agit d’une formule qui pourrait rester.

Samsonov a assuré

Les attentes étaient bien basses envers Samsonov, qui affichait une moyenne de buts alloués de 3,31 et un taux d’efficacité de ,883 à ses quatre premiers matchs. Le gardien n’est toutefois pas à blâmer pour la défaite.

Il a repoussé 29 lancers, dont 11 en première période, alors que les Bruins ont malmené les visiteurs pendant la première portion de l’engagement. Son début de match a semblé redonner confiance à ses coéquipiers, qui ont pris l’ascendant en deuxième période.

On a toutefois pu constater qu’il n’intimidait pas les tireurs des Bruins autant que Joseph Woll, qui n’avait donné que deux buts en deux départs.

Manque de soutien

Plutôt que de regarder devant le filet, il faudra pointer vers l’attaque pour expliquer cette élimination à Toronto. Les Maple Leafs n’ont inscrit que 12 buts au total en sept matchs. Pour une équipe aussi explosive en saison régulière, il y a assurément des questions à se poser.

Jeremy Swayman a été solide comme le roc devant la cage des Bruins, mais il y a des aspects qui retombent sur les épaules des Leafs. Le jeu de puissance a notamment conclu son parcours avec une piètre efficacité de 4,8 pour cent (1-en-21). 

« On aurait eu besoin que nos unités spéciales fassent la différence, et elles ne l’ont pas fait, a laissé tomber Keefe. Le désavantage numérique s’est bien repris dans les trois derniers matchs, mais l’avantage numérique n’a pas effectué le travail. On a eu des chances, mais on n’a pas obtenu le but qu’on voulait. »