2-ANALYSE MATCH 1 BADGE CHAUMONT

MONTRÉAL – Samuel Montembeault avait un tour de magie de plus dans son sac. Avec cinq petites secondes à écouler en troisième période, il a bloqué avec sa poitrine un tir d’Auston Matthews qui se retrouvait seul à l’embouchure du filet.

Pour le numéro 35, c’était un 48e arrêt. Mais c’était surtout le dernier dans un gain de 1-0 contre les Maple Leafs de Toronto lors du match inaugural de cette saison 2024-25.

Matthews a marqué 69 buts l’an dernier. Il n’a pas besoin de présentation, il est l’un des meilleurs marqueurs de sa génération. Dans les dernières secondes, le nouveau capitaine des Leafs se retrouvait avec un but égalisateur au bout de sa palette.

« C’était un jeu qui se déroulait rapidement, Matthews a saisi une petite passe et il m’a frappé directement dans le milieu du corps, a expliqué Montembeault. Je voulais juste couvrir mon angle et rester le plus gros possible. J’étais à la bonne place. »

TOR@MTL: Montembeault frustre Matthews dans les dernières secondes

Montembeault a écrit un record de la LNH pour le plus grand nombre d’arrêts (48) dans un blanchissage lors d’une rencontre inaugurale. Filip Gustavsson, avec le Wild du Minnesota, détenait la marque depuis le 12 octobre 2023 avec 41 arrêts dans une victoire de 2-0 contre les Panthers de la Floride.

Au son de la sirène finale, les partisans du Centre Bell ont bondi de leurs sièges pour scander des « Monty, Monty, Monty ». Sur la glace, David Savard a remercié son coéquipier pour cette grande soirée en lui brassant le masque avec une belle vigueur.

« Il a tellement joué un bon match, mais nous avons également offert un bon effort devant lui, a dit Savard. Nous étions heureux d’obtenir cette victoire. Je l’ai secoué un peu, mais il sera correct.

« Monty (Montembeault) peut maintenant se gâter un peu et manger en masse de cochonneries. »

À son casier dans le vestiaire du CH après le match, Montembeault avait encore des gouttes de transpirations qui coulaient dans son visage plusieurs minutes après la fin de la rencontre. Il s’essuyait le visage entre deux réponses, mais ça ne l’empêchait pas de sourire.

« J’étais nerveux avant le match, mais je suis redevenu calme quand j’ai entendu mon nom à la présentation des joueurs, a-t-il affirmé. J’avais des frissons avec l’orchestre sur la glace pour l’hymne national. J’ai transformé cette nervosité en une bonne énergie. »

« Les Maple Leafs ne sont pas une équipe facile à blanchir, ils ont plusieurs joueurs dangereux, a-t-il poursuivi. Nous avons marqué un gros but en avantage numérique (Cole Caufield) et nous n’avons rien forcé en fin de rencontre. »

Sur les célébrations avec Savard après la rencontre, Montembeault a encaissé le choc.

« Il est un gros bonhomme, mais je peux en prendre, a-t-il répliqué. Mon cou a résisté. "Savy" était vraiment heureux pour moi. Il m’a aussi aidé dans ce match en bloquant des tirs (4). »

Au premier match de l’année, le numéro 35 a écrit un premier blanchissage à son dossier. Il s’agissait de son deuxième jeu blanc en 145 matchs dans la LNH. Il avait enregistré un premier zéro dans l’uniforme du Tricolore le 22 février 2022 en stoppant 32 tirs dans une victoire de 4-0 contre les Sabres de Buffalo à Montréal.

Dans l’aspect des raretés, le CH a également freiné une série de 227 matchs d’affilée où les Leafs marquaient au moins un but. Les Penguins de Pittsburgh avaient obtenu le dernier blanchissage contre la bande à Matthews avec un gain de 2-0 le 20 novembre 2021.

Il y a toujours un aspect chance dans une victoire. À ce sujet, trois joueurs des Maple Leafs ont frappé le poteau : William Nylander, Matthews et Oliver Ekman-Larsson. L’homme masqué du CH a décrit les trois jeux sans même avoir besoin de revoir les images.

« Ils ont touché le poteau trois fois en deuxième période, a-t-il répliqué. Pour le revers de Matthews, j’ai dit à Primeau lors d’une pause publicitaire que je n’avais jamais eu le temps de voir la rondelle partir de son bâton. Pour le tir d’Ekman-Larsson, je ne voyais rien aussi, mais la rondelle est passée entre mes jambes pour atterrir sur le poteau. Et le tir de Nylander arrivait avec beaucoup de rapidité, puis je me retrouvais probablement un peu trop à ma gauche. »

Les Canadiens ont ouvert cette saison 2024-2025 avec une victoire contre leurs vieux rivaux, les Leafs. Sur le plan personnel, Montembeault a profité de l’immense vitrine d’un match d’ouverture entre Toronto et Montréal pour connaître un très fort match. Il a lancé un message à Doug Armstrong, le directeur général de l’équipe canadienne pour la Confrontation des 4 nations et des Jeux olympiques, qu’il pourrait se retrouver parmi les candidats pour un poste.

Un but en avantage numérique

Martin St-Louis avait dit à deux jours de la visite des Maple Leafs que s’il y avait un bon aspect à un camp difficile en supériorité numérique, c’est que son équipe n’avait rien montré de bon aux équipes rivales. Le Tricolore avait caché ses stratégies en terminant avec un dossier de 0-en-30 en six matchs préparatoires.

Au premier duel de la saison, les Canadiens ont marqué leur unique but en avantage numérique. Cole Caufield a dégainé rapidement après des passes de Juraj Slafkovsky et de Kirby Dach pour déjouer Anthony Stolarz.

Le CH a touché la cible une fois en cinq occasions en avantage numérique.

EN PROLONGATION

Le chiffre du match : 11

Ce n’est pas parce qu’il n’a pas essayé qu’Auston Matthews a été blanchi de la colonne des buts. Le franc-tireur a décoché 11 lancers, dont six ont atteint la cible.

Trop de finesse

Si le jeu de puissance des Canadiens s’est finalement réveillé au cours de ce premier match de la campagne, celui des Maple Leafs a été blanchi en quatre occasions.

Le consensus du côté des Torontois après la rencontre était que les jeux de finesse ont été trop nombreux, et qu’une approche plus directe devait être privilégiée pour corriger la situation. Une analyse qui semble à point, puisque seulement cinq des 48 tirs des Maple Leafs ont été décochés en supériorité numérique.

« Nous n’avons tout simplement pas été assez directs, nous avons joué un peu trop en périphérie à mon goût, a lancé l’entraîneur Craig Berube. Nous n’avons pas cherché à attaquer dès le départ, à décocher des tirs, à diriger la rondelle au filet pour récupérer des retours. »

Difficile pour Heineman

Emil Heineman a su profiter de la blessure à Patrik Laine pour demeurer à Montréal en ce début de saison. L’attaquant devra cependant en faire plus que ce qu’il a montré face aux Leafs pour rester dans la formation. Il a sans doute connu sa sortie la plus difficile depuis le début du camp d’entraînement.

Il a commis plusieurs revirements et n’a pas montré beaucoup de hargne dans ses batailles. Il a été le joueur le moins utilisé (9:40) par St-Louis, décochant deux tirs et distribuant trois coups d’épaule. Cette prestation en dents de scie pourrait ouvrir la porte à Oliver Kapanen pour le match de jeudi face aux Bruins à Boston.

Benoit en veut plus

L’arrivée de Craig Berube à la barre des Maple Leafs n’a rien changé au statut du défenseur québécois Simon Benoit. À sa première saison dans la Ville Reine, il s’est établi comme un élément robuste de la brigade, disputant 64 matchs sous les ordres de Sheldon Keefe. Il a conservé son poste au camp d’entraînement.

« J’ai gardé la même approche même si on a un nouvel entraîneur, a commenté l’arrière de 26 ans qui a disputé un 202e match mercredi. Je veux solidifier ma place dans la LNH. Je suis affamé. Je veux plus de temps de jeu, plus de responsabilités. Je me concentre sur mon jeu et le coach décide du reste. »

*Avec la collaboration de Guillaume Lepage, journaliste LNH.com et de Sébastien Deschambault, directeur de la rédaction LNH.com