BERGERON BADGE LEPAGE 3

QUÉBEC – Sa ville natale. Son équipe.

Tous les ingrédients étaient réunis pour permettre à Patrice Bergeron de vivre un grand moment, jeudi, avant le match préparatoire entre les Bruins de Boston et les Kings de Los Angeles au Centre Vidéotron.

« C’est la ville dans laquelle j’ai grandi et l’équipe de la ville qui a eu un grand impact sur ma carrière et sur la personne que je suis aujourd’hui. C’est un beau mélange », a lancé l’ancien capitaine des Bruins, quelques heures avant l’hommage qui lui a été rendu pour souligner sa grande carrière.

À ce moment, le natif de L’Ancienne-Lorette ignorait en grande partie ce qui lui serait réservé. En prenant l’avion avec son ancienne équipe en direction de Québec, en matinée, il savait qu’il effectuerait la mise au jeu protocolaire – sans plus. Il se doutait cependant que certains détails avaient été gardés secrets.

Avant qu’il laisse tomber la rondelle au centre de David Pastrnak et de Phillip Danault, Bergeron a pu revoir les moments marquants de sa carrière dans une vidéo, notamment ses premiers coups de patin dans un chandail des Nordiques, son premier but dans la LNH et sa conquête de la Coupe Stanley en 2011.

L’extrait d’une entrevue réalisée lors des célébrations de la victoire a suscité la plus grande réaction de la foule : « Je ramène la Coupe à Québec! », avait lancé Bergeron. Sidney Crosby, Zdeno Chara, Maxime Talbot, Simon Gagné et Phillip Danault y sont aussi allés de témoignages enregistrés.

Bergeron a ensuite été chaleureusement ovationné quand il a marché jusqu’au centre de la patinoire en compagnie de sa mère, de son frère et de deux de ses trois enfants. On lui a alors présenté une toile souvenir du peintre Michel Lapensée.

« C’est sûr que c’est haut sur ma liste, a témoigné Bergeron avant la cérémonie. Ça me fait chaud au cœur de me l’être fait proposer. Le fait d’être sous les projecteurs, ce n’est pas ma partie préférée. Mais c’est ma façon de dire merci aux gens de Québec, à ma famille et à tous ceux qui m’ont soutenu.

« Je ne sais pas si je comprends tout à fait (l’admiration des gens de Québec pour moi). J’ai de la misère à accepter ces choses-là, ou même de prendre le temps d’y penser. »

Un seul coup d’œil dans les gradins permettait de constater que les chandails des Bruins ornés du no 37 étaient très nombreux, encore plus que les bleu poudre des Nordiques. Reste que l’amour des amateurs québécois pour leur équipe était bien visible – celui de Bergeron aussi.

« J’espère qu’ils seront éventuellement de retour, je l’espère pour les gens de la ville, de la région, a évoqué Bergeron. Je n’ai pas besoin d’en parler plus ou de faire nos preuves. On est de grands fans de hockey, le marché est là.

« Je me revois en tant que jeune garçon fan des Nordiques. J’ai eu la chance de participer à des patinothons, de voir des matchs, d’avoir un rêve, des idoles à regarder et à imiter. Pour la génération future, je pense que ça pourrait être quelque chose d’extraordinaire. »

Un défi lointain

Un collègue de Boston a même demandé à l’homme de 39 ans s’il souhaiterait s’impliquer au sein de l’état-major d’une éventuelle formation québécoise. Cette idée qui tient plus du rêve qu'autre chose a fait sourire Bergeron, mais on sent qu’il ne se ferait pas prier pour relever ce genre de défi dans un avenir lointain.

« C’est une option que j’évaluerais certainement, a répondu Bergeron. J’étais un grand partisan, alors ce serait spécial. Cela dit, j’ai fait partie des Bruins pendant 20 saisons. Cette équipe a également une grande place dans mon cœur. »

Quand Bergeron a annoncé sa retraite, le directeur général des Bruins, Don Sweeney, avait indiqué que la porte était ouverte si le Québécois voulait s’impliquer au sein de la direction de l’équipe. Ce dernier priorise pour le moment sa famille, mais il est assez clair qu’on le reverra éventuellement dans le monde du hockey.

« Je suis passé à autre chose et je veux prendre du recul personnellement, a-t-il conclu. Je veux être là pour ma famille. Le hockey sera toujours une passion pour moi et prendra toujours une grande place. Mais la priorité, c’est la famille. Le hockey passe en deuxième, alors qu’avant, c’était l’inverse.

« Ça fait du bien de pouvoir voir grandir mes trois enfants. Il y aura toujours du temps pour un futur défi. »