PrimeauMTLChaumontLNH031224

MONTRÉAL – « Il n’y a pas de mots pour décrire ce que je ressentais. C’était juste surréel. Ils sont les meilleurs partisans. C’était un mardi soir, mais ils étaient là dès le départ. »

Cayden Primeau était encore sur un nuage quelques minutes après cette victoire de 3-0 des Canadiens de Montréal contre les Blue Jackets de Columbus, mardi au Centre Bell. 

Auteur de 41 arrêts, Primeau a entendu les partisans scander son nom à de multiples reprises en troisième période. 

« J’avais déjà entendu les partisans crier mon nom, mais pas comme ce soir, a dit l’Américain de 24 ans. Ils le faisaient durant les séries avec le Rocket à Laval. C’était un autre beau moment dans ma carrière. À l'Université Northeastern, j’ai aussi déjà vécu ça, mais je n’avais jamais entendu une très grosse foule le faire. » 

Le temps d’un soir, Primeau a connu le sentiment d’une rock star. Il était la grande étoile sur la glace et la foule le reconnaissait. Mais pour un jeune homme qui préfère l’ombre à la lumière, il y a des moments où il devait contrôler ses émotions. Surtout après le match, quand il s’est retrouvé au centre de la patinoire pour une entrevue avec Marc Denis, l’analyste à RDS. 

« J’aime mieux rester dans l’ombre, a-t-il répliqué. Mais j’étais tellement heureux de la réaction des partisans. Est-ce que je suis timide? J’aime mieux écouter que parler. Je ne suis pas timide, mais j’ai besoin parfois de retirer certaines couches avant de laisser transparaître ma personnalité. »

S’il n’est pas timide, Primeau n’a rien d’un P.K. Subban quand il est encerclé par une dizaine de micros. Pendant qu’il répondait aux questions, le fils de Keith ouvrait et fermait le ruban de son sac de nettoyage. C’était probablement une façon de se détendre pour oublier les caméras devant lui.  

Contre les Blue Jackets, Primeau n’avait rien d’un homme nerveux. À son premier départ depuis l’échange de Jake Allen aux Devils du New Jersey, il a signé un deuxième jeu blanc d’affilée au Centre Bell. Mais contrairement à la visite des Ducks où il n’avait reçu que 13 tirs, il a transpiré à grosses gouttes pour finir le match avec un autre zéro à sa fiche. 

« Je pense que Savy (Savard) a bloqué plus de tirs que moi ce soir, a-t-il répliqué modestement. Mais tous les défenseurs bloquaient des tirs. Armia a aussi reçu une rondelle directement sur sa main en désavantage numérique quand nous menions 3-0 en fin de deuxième période. C’est un signe du caractère des gars. » 

Savard a mené le bal dans le département des tirs bloqués avec sept. Bon garçon, il a retourné le bouquet de fleurs à son gardien. 

« C’est sûrement son meilleur match que je l’ai vu jouer, a noté le numéro 58. C’est tout à son honneur. Il est allé chercher la victoire pour nous. Ce n’était pas notre meilleur match. On a connu un bon départ, mais c’est lui qui nous a gardés dans le coup par la suite. »

Au chapitre des tirs au but, les Blue Jackets ont malmené le CH 41-23. Mais la domination se lisait encore plus pour les tirs tentés à 98 contre 45 pour les visiteurs. Et quand Primeau parlait d’un esprit de sacrifice de ses coéquipiers, il faut souligner les 32 tirs bloqués au sein de l’équipe. 

« Cayden a super bien joué, il était prêt, mais les Blue Jackets m’ont surpris, a constaté Martin St-Louis. Je ne m’attendais pas à un aussi gros volume. Ils lançaient de partout. On a quand même bien géré ça. Quand ils ont eu des chances ou des ouvertures, Cayden a fermé la porte. »

En première période, Primeau a donné le ton à cette soirée spéciale pour lui en sortant la mitaine pour bloquer un tir d’Alexandre Texier qui sautait sur un retour de Cole Sillinger. Avec un pointage de 2-0 à ce moment dans la rencontre, c’était la définition d’un arrêt clé. 

En réalisant 41 arrêts, Primeau est passé à un petit tir d’inscrire une marque pour un jeu blanc à domicile. Jacques Plante (1958), José Théodore (2002) et Carey Price (2016) se partagent le record d’équipe avec 42 arrêts. 

Trois buts rapides

À l’inverse de Primeau, Elvis Merzlikins voudra oublier le plus rapidement possible son passage à Montréal. Le gardien letton a pris le chemin des douches après seulement 5:48. Il a donné trois buts sur quatre tirs avant de céder le flambeau à Daniil Tarasov. 

Brendan Gallagher, Juraj Slafkovsky et Joshua Roy ont tour à tour déjoué Merzlikins. Gallagher a redirigé une passe d’Evans à la 21e seconde seulement, Slafkovsky a décoché un tir sur réception en supériorité numérique et Roy a fait dévier une bombe d’Arber Xhekaj. 

Roy a marqué son quatrième but dans la LNH, mais un premier devant ses partisans à Montréal. 

« C’est un beau sentiment, a affirmé le jeune ailier de 20 ans. C’est un soulagement d’obtenir un premier but à la maison. Je me suis placé au bon endroit pour toucher avec mon bâton le tir de Xhekaj. Dans la LNH, tu dois te promener dans les endroits difficiles. J’ai reçu une belle récompense. »

Le chiffre du match : 3:18

C’est le nombre de minutes passées sur la patinoire par le défenseur Johnathan Kovacevic pendant une seule présence en deuxième période, lui qui avait été laissé de côté lors des trois derniers matchs. Son compagnon de duo Jayden Struble a quant à lui été en mesure de changer après trois minutes. Nick Suzuki, Cole Caufield et Slafkovsky ont aussi passé beaucoup de temps dans leur zone sur cette séquence.

Résumé: Blue Jackets vs Canadiens 12.03.24

EN PROLONGATION

Caufield coincé à 19

Le no 22 du CH est toujours à la recherche de son 20e but de la saison. 

Depuis son match de deux buts face aux Rangers de New York, le 15 février, le petit attaquant a été blanchi de la colonne des buts – une séquence de 11 rencontres. Ce n’est pas par faute d’essayer; il a décoché pas moins de 48 tirs durant cette disette, dont six face aux Jackets. 

Il a obtenu deux chances en or en deuxième période, mais Tarasov l’a frustré à chaque occasion.

Un petit tour et puis s’en va

Merzlikins n’est pas étranger aux insuccès sur la patinoire du Centre Bell. Il y a un peu moins d’un an, le gardien des Jackets quittait le match face aux Canadiens après avoir accordé six buts sur 24 lancers en fin de deuxième période dans un éventuel revers de 8-2.

Mardi, il n’a même pas eu le temps de mouiller son équipement avant que Pascal Vincent ne sorte le crochet à la faveur de Tarasov, qui a fermé la porte devant 19 lancers. 

« Je suis entré tellement tôt dans le match que j’étais encore échauffé, alors c’était comme un départ normal, a expliqué Tarasov. Je sais que je dois toujours me tenir prêt. J’étais très concentré et j’ai voulu démontrer de la confiance. Notre début de match a été comme une claque au visage, mais nous avons bien répondu. »

Du courage pour marquer

« C’était une pesante ». La pesante, c’était la garnotte de Xhekaj. St-Louis était heureux du courage du jeune Roy qui est allé se poster devant le filet pour la faire dévier.

« Je trouve que Josh joue des deux côtés de la glace avec l’intelligence de faire ce que le jeu lui demande de faire. Il était le premier en bas, il a choisi d’arrêter devant le filet. À ce moment-là, c’était son boulot d’être là puisqu’il était le plus proche. Ça te donne l’équilibre que tu as besoin pour créer de l’attaque. S’il n’y avait personne devant le filet, le jeu est fini. C’était un arrêt de routine. Quand tu fais ce que la game te demande, ça t’amène des choses positives. »

- Avec la collaboration de Guillaume Lepage, journaliste LNH.com