Thomas Bordeleau Michigan badge Lepage

D'ici un mois, l'édition de rêve des Wolverines du Michigan - probablement l'équipe la plus talentueuse de l'histoire récente de la NCAA - appartiendra au passé. Et ce qu'elle laissera en héritage reste encore à déterminer.

En pleines séries éliminatoires de la section Big Ten, et à l'aube du Championnat de la NCAA, c'est exactement ce qui motive l'attaquant Thomas Bordeleau et sa bande. Ils sont bien au courant que les attentes sont toujours aussi élevées envers eux, et que le plus gros objectif reste à accomplir.
« On sait que ce sont les derniers matchs que nous jouerons tous ensemble », a raconté l'espoir des Sharks de San Jose en entrevue avec LNH.com, mardi.
« Michigan aura 13 nouveaux joueurs, l'an prochain. C'est presque la moitié de l'équipe. On s'aime beaucoup et on sait que ça va être difficile de se quitter à la fin de la saison. On veut profiter de chaque match qu'on pourra jouer ensemble, c'est la mentalité qu'on a en ce moment. »
À LIRE AUSSI : Repêchage 2022 : Noah Warren a accepté le plan | Repêchage 2022 : Jordan Dumais, l'espoir oublié
La puissante formation, qui compte notamment sur quatre des cinq premiers choix du dernier repêchage de la LNH en Owen Power, Matty Beniers, Luke Hughes et Kent Johnson, risque de disputer son dernier match au Yost Arena, samedi, à l'occasion de la demi-finale face à Notre-Dame.
S'ils l'emportent, les Wolverines ont de bonnes chances d'affronter en finale les Golden Gophers de l'Université du Minnesota, qui les ont devancés de trois points au classement en saison régulière. Les champions obtiendront leur laissez-passer pour le Championnat de la NCAA tandis que les finalistes devront attendre l'invitation du comité de sélection du circuit, ce qui ne devrait être qu'une formalité.
« Ç'a été une petite déception (de finir deuxième), a admis Bordeleau. On voulait tout gagner, alors ça en faisait partie. C'est sûr que ça nous a piqués dans notre orgueil parce qu'on sait ce qu'on est capables de faire. Je pense que c'est bon, on a évacué les défaites de notre système. Ça peut juste aller mieux. »
Surtout que, pour une rare fois depuis le début du mois de décembre, la troupe de Mel Pearson comptera sur tous ses joueurs. Avec le Championnat mondial junior et les Jeux olympiques, l'équipe a été amputée de ses meilleurs éléments au profit des équipes nationales pendant de longs pans de la campagne.
C'est le prix à payer quand on aligne autant de talent.
« Notre profondeur a été mise en valeur, a souligné le jeune homme de 20 ans. Ç'a été une année d'apprentissages. Il a fallu trouver notre identité, identifier ce qui fonctionnait et ce qui nous permettait de gagner des matchs. C'était un long processus plutôt difficile avec tous les absents. »
Tout ça, alors que les projecteurs étaient braqués sur eux et que toutes les équipes avaient épinglé leur logo sur leur tableau de chasse. Cette menace ne devrait que s'accentuer dans les prochaines semaines.
« On est l'équipe à battre depuis le premier match, a-t-il ajouté. Pour les autres équipes, c'est comme si on était leur Coupe Stanley. On avait beau jouer contre une équipe plus faible, on savait que ce serait difficile parce qu'elle donnerait tout. Ça va seulement continuer, on s'y attend. »
Vers l'avant
Les deux dernières années n'auront pas été de tout repos pour Bordeleau, mais elles auront assurément forgé encore davantage son caractère et sa résilience.
Entre les deux participations au Championnat mondial junior qui lui ont glissé entre les doigts en raison d'un certain virus, et le fait qu'il a été ignoré par la sélection américaine lors des derniers Jeux olympiques, il a dû se relever et continuer d'avancer.
« Ç'a été très difficile mentalement les deux dernières années. Je suis satisfait de ma progression, mais un peu moins des résultats cette saison », a dit celui qui a enregistré 31 points, dont 10 buts, en 32 rencontres.
« J'aurais aimé en faire plus offensivement, mais ça m'a démontré que je peux très bien me développer sans que ça paraisse sur la feuille de pointage. Autant j'ai eu de reconnaissance l'an dernier, autant je trouve que j'ai franchi plus d'étapes cette saison. Je suis plus fort, plus rapide et plus constant dans mon jeu. »
Si la fin imminente de cette deuxième saison dans la NCAA apportera bientôt son lot de questions quant à un possible passage chez les professionnels, le principal intéressé affirme ne pas avoir pris de décision sur son avenir.
« En ce moment, les Sharks et moi avons d'autres préoccupations, a-t-il conclu. À la fin de la saison, on va mettre cartes sur table et on verra. Pour l'instant, je suis en mode séries. »