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Maveric Lamoureux semble occupé quand il décroche le téléphone, peu après l'heure prévue pour l'entrevue téléphonique. En bruit de fond, le vent et les sons extérieurs associés à la première véritable journée de printemps digne de ce nom.

« Je viens de finir de shooterdes pucks», dit-il au bout du fil.
Ne venait-il pas de finir un entraînement sur glace avec les Voltigeurs de Drummondville, une heure avant?
« Ce n'était pas assez », lance-t-il en riant.
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Petite note ici avant de poursuivre pour les résidents de Drummondville : si vous apercevez un jeune homme de 6 pieds 7 pouces en train de décocher des rondelles vers un filet sur votre rue, il serait peut-être bien avisé de stationner votre véhicule le plus loin possible de la zone dangereuse.
« C'est moins sophistiqué à ma pension, explique-t-il. Chez moi, j'ai des bandes, un filet et une dalle de béton. Ici, je ne fais que sortir le but et la planche pour tirer. Ça fait une heure que je tire. Quand je rate le filet, je dois aller chercher les rondelles… J'ai failli pogner un char tantôt (rires). »
C'est donc ainsi que le grand défenseur, un choix de premier tour des Coyotes de l'Arizona au dernier repêchage, occupe ses temps libres en attendant le début de la deuxième ronde des séries dans la LHJMQ, vendredi.
Deuxième ronde, parce que les Voltigeurs sont encore en vie. Plus que jamais, en fait.
Après une saison parsemée de hauts, et surtout de bas, les hommes d'Éric Bélanger ont surpris les Tigres de Victoriaville en cinq petits matchs en première ronde. Ils ont perdu le premier duel en deuxième prolongation avant de limiter leurs opposants à cinq buts lors des quatre rencontres suivantes.
Résultat : ils ont éliminé une équipe qui avait récolté 25 points de plus qu'eux en saison régulière, et la courte saison de Lamoureux se prolongera encore un peu. Opéré à une épaule au cours de l'été, il a amorcé sa campagne à la mi-décembre et n'a joué que 40 matchs au total - séries incluses.
« J'ai joué beaucoup moins de matchs que tous les autres, alors ça fait vraiment du bien de savoir que je vais pouvoir en jouer d'autres », a-t-il souligné.
Les autres risquent de ne pas être de tout repos. Les Voltigeurs ont maintenant rendez-vous avec le Phoenix de Sherbrooke, une équipe qui a terminé au troisième rang du classement général avec 42 points de priorité sur la formation drummondvilloise et que plusieurs voient soulever le trophée Gilles-Courteau.
Qu'à cela ne tienne, Lamoureux et sa bande se nourrissent des propos de leurs détracteurs et commencent à prendre goût à les faire mentir. Ils n'ont pas l'intention d'arrêter de surprendre.
« On s'est tellement rapproché comme équipe. On est plus unis, on joue en équipe, a-t-il énuméré. Défensivement, on ne donne pas grand-chose, on bloque des tirs et on dégage les retours. On a compris le système d'Éric et on l'applique à la lettre. Ce sont des détails qui font la différence en ce moment.
« Il faut se rappeler qu'on a juste gagné une ronde, il reste encore beaucoup de chemin à faire. On est encore les négligés contre le Phoenix. On veut répéter ce qu'on a fait en première ronde. On n'est pas satisfaits de ce qu'on a accompli et on en veut encore plus comme équipe. »
L'équipe de l'heure?
La commande sera très lourde puisque le Phoenix semble n'avoir aucune faiblesse - ou très peu. Présentant la deuxième meilleure attaque et la deuxième meilleure défensive du circuit, il a aisément balayé l'Armada de Blainville-Boisbriand au premier tour.
Pourtant, l'entraîneur Stéphane Julien a décrit les Voltigeurs comme « l'équipe de l'heure », parlant même d'une formation « transformée » et « remplie de talent » dans les médias sherbrookois. Une affirmation sincère ou une tactique pour envoyer un peu de pression de l'autre côté?
« Je n'irais pas jusqu'à dire qu'on est l'équipe de l'heure juste parce qu'on a causé la surprise, a tempéré Lamoureux. Ils ont dominé en saison et ont gagné en quatre matchs au premier tour. Je ne pense pas que la pression soit sur nous.
« On a confiance en nos moyens. On regarde notre alignement et on sait qu'on forme une bonne équipe avec de bons joueurs. On n'a pas eu la saison qu'on voulait, mais en séries, c'est une nouvelle saison. Tout a cliqué avant les séries et on montre en ce moment qui sont les vrais Voltigeurs. »
Crédit photo : Ghyslain Bergeron / LHJMQ