CH: Quand une image vaut mille mots
L'entraîneur Martin St-Louis a réussi à trouver du positif malgré les malheurs qui se sont abattus sur son équipe
Pendant que les joueurs qui venaient de s'incliner 5-4 face aux Bruins de Boston attendaient patiemment de participer aux célébrations d'après-match avec des partisans chanceux, les blessés de l'équipe ont fait leur entrée au banc vêtus de leur chandail rouge.
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C'est ainsi que 15 hommes, dont Carey Price et Paul Byron, ont pris place derrière ceux qui ont survécu à ce qu'on pourrait désormais qualifier de grande purge. Le moment a été immortalisé, mais Martin St-Louis n'aura pas besoin de revoir ce cliché pour se souvenir de sa première saison complète derrière le banc du CH.
« Ce qui m'a le plus déçu, c'est le nombre de blessures, a laissé tomber le pilote, sans surprise. Ce que j'ai apprécié le plus, ç'a été comment on a été capables de continuer pendant une grosse partie de la saison malgré toutes ces blessures. Ça montre l'engagement des gars envers notre façon de jouer.
« On a prouvé qu'on pouvait être difficiles à affronter, peu importe les joueurs qui sont dans la formation. Je suis fier du groupe dans les circonstances. »
Les circonstances n'ont pas toujours été favorables pour un entraîneur recrue qui tente d'instaurer ses concepts et sa manière de jouer à un groupe majoritairement composé de jeunes éléments. Le début de saison a été pour le moins encourageant, mais la chaîne a débarqué au fur et à mesure que l'infirmerie s'est remplie.
Enthousiaste de nature, St-Louis a tout de même été en mesure de voir le verre à moitié plein alors qu'il procédait à son propre bilan, à la veille de celui des joueurs et de l'état-major.
« On a eu un gros échantillon sur beaucoup de joueurs, a-t-il fait remarquer. On en a même sur des joueurs qu'on n'aurait probablement jamais vus (dans la LNH). Dans notre malheur, il y avait quand même du positif. On est allés chercher de l'information sur beaucoup de joueurs. Ça va nous aider à prendre des décisions. »
Chose certaine, St-Louis a appris comment jongler avec sa formation d'un match à l'autre. À certains moments de la campagne, les rencontres avec ses adjoints Alex Burrows, Trevor Letowski et Stéphane Robidas devaient ressembler davantage à un tirage dans un boulier.
Entre les voyages, les rencontres avec le personnel médical et les nombreuses heures passées sur la glace à prodiguer de précieux conseils à ses ouailles, il n'a assurément pas eu le temps de s'ennuyer.
« Ce que je retiens, c'est que ça va vite, a-t-il lancé. La saison avance tellement vite. Le camp d'entraînement est long, mais quand ça part avec les matchs aux deux ou trois jours, il faut jongler avec le portrait global et ne pas oublier de coacherles individus.
« Pour moi et pour le personnel, c'était notre première année complète ensemble, j'ai appris à gérer ça. Je sais qu'on va s'améliorer et qu'on va faire encore mieux pour que ça se poursuive. »
Conviction
Même s'il n'a pas voulu analyser à chaud ce qu'il avait amélioré ou les éléments sur lesquels il devait travailler pour la prochaine saison, il a tout de même fait remarquer que son plan semble avoir été adopté par ses hommes.
« C'est encourageant, a-t-il souligné. Je dis toujours qu'en tant qu'entraîneur, nous sommes dans la businessde convaincre le personnel et les joueurs. S'ils ne sont pas convaincus, ils ne travailleront aussi fort. S'ils ne l'étaient pas, ils n'auraient pas travaillé aussi fort. Ça me laisse croire qu'ils ont acheté le plan. »
Ce message passe surtout par les leaders du groupe, à commencer par le capitaine Nick Suzuki.
« Nick a été capable de garder la tête froide malgré les circonstances, a-t-il conclu. C'est une année formidable malgré tout ce qu'il a traversé. Je suis sûr qu'il a appris. Il est encore très jeune. Il va trouver sa manière et ça va arriver organiquement. Il a fait de gros pas dans la bonne direction et je suis fier de lui. »