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SUMMERLIN, Nevada - À un peu plus de 48 heures du début de la finale de la Coupe Stanley, les Golden Knights de Vegas ont tenu un entraînement très léger à leur complexe d'entraînement, jeudi.

Il n'y avait rien de bien intense au menu. Que des exercices pour se délier les jambes et des petits jeux en espaces restreints pour ramener un petit sentiment de compétition. Mais quand William Carrier s'est retrouvé devant Jonathan Marchessault, l'intensité a grimpé d'un cran. Peut-être même de deux.

Ce n'était plus un jeu. Carrier a protégé la rondelle comme lui seul sait le faire et l'a ramenée sur son côté fort pour battre Adin Hill dans la lucarne. En route vers le banc, Carrier s'est retourné vers son compatriote avec un grand sourire, puis les deux ont éclaté de rire.

La complicité qui règne entre les trois Québécois des Knights - en incluant Nicolas Roy dans le lot - ne fait absolument aucun doute.

« Les Québécois, on se tient et on s'est toujours tenu, a fait remarquer Carrier, assis à son casier. On est toujours en train de se lancer des flèches, mais on s'adore. On dirait qu'on a toujours eu un bon groupe ici avec Marc-André Fleury et David Perron dans les premières années. Ça déteint sur la chimie dans le vestiaire. »

« Les gars du Québec sont toujours très proches, et c'est normal, a observé l'entraîneur Bruce Cassidy. Ça commence avec la langue et leur niveau de confort quand ils arrivent dans une équipe - ce n'est pas différent des Européens. Ils se connaissent et gravitent dans le même univers depuis leur jeunesse. Ils sont tissés serré. »

Maintenant que l'on côtoie le trio depuis le début de la finale de l'Ouest face aux Stars de Dallas, on peut confirmer que c'est bel et bien le cas. Et aussi qu'une pointe n'attend pas l'autre. Carrier a déjà dit à la blague qu'il n'y avait aucun joueur désagréable dans le vestiaire des Knights « à part Marchy ».

Il fallait aussi voir Carrier et Roy se moquer du fait que les caméramans - aussi appelés machinistes - devaient ajuster la hauteur de leur trépied pour bien cadrer leur compatriote de 5 pieds 9 pouces.

« On s'entend super bien, a souligné Roy en riant. C'est drôle parce qu'on a trois personnalités assez différentes. Je dirais que Will est un gars assez mature qui sait où il s'en va. Marchy est un comique et moi je suis le plus calme. On a vraiment une belle chimie. Les deux ont été importants pour moi à mon arrivée. »

Marchessault et Carrier sont avec l'équipe depuis le tout début tandis que Roy s'est amené lors de la deuxième année d'existence de la concession. Ce dernier - le plus jeune de la bande - a trouvé une sorte de grand frère en Marchessault quand il est débarqué dans le désert du Nevada.

« Il m'a vraiment pris sous son aile, a dit Roy. Il m'a guidé à travers ma première année dans la Ligue. »

Comme un pitbull

Ce n'est pas exactement le cas pour Carrier. Quand on lui a demandé s'il considérait Marchessault, l'aîné du groupe, comme un grand frère, l'imposant patineur a tenu à rétablir quelques faits.

« Je le vois plus comme mon petit frère qu'autre chose, a rétorqué l'attaquant de 28 ans du tac au tac. Je suis tout le temps rendu chez lui à réparer des choses (rires). Je me souviens pendant la première année… Il faisait comme s'il était un gros vétéran, mais il n'avait même pas joué 130 matchs dans la Ligue! »

Après vérification, Marchessault en avait 124 au compteur avant d'être sélectionné par les Knights au repêchage d'expansion. Mais même s'il en fait sa cible favorite, Carrier a trouvé un allié en Marchessault. Un autre joueur qui, comme lui, est arrivé à Vegas avec tout à prouver.

« Il est très loud, a renchéri Carrier. Il est comme un petit pitbull qui n'arrête pas de japper. Mais c'est un excellent coéquipier et c'est le fun de pouvoir compter sur lui. Peu importe le résultat, il vient toujours à l'aréna avec le sourire et il a toujours beaucoup de jasette. Il occupe une grande place dans ce vestiaire. »

Les trois Québécois ont bien du plaisir ensemble, mais doivent quand même se méfier des sujets qu'ils abordent quand ils jacassent. Cassidy les a à l'œil. Le natif d'Ottawa ne s'en fera pas passer de petites vites.

« Je parle un peu français, a-t-il conclu. Je le sais s'ils parlent de moi, ils ne peuvent pas s'en tirer! »