BROSSARD- Les Canadiens de Montréal sont mal placés pour prendre tout adversaire à la légère. D'autant que les visiteurs au Centre Bell jeudi (19 h HE; RDS, TSN2, BSAZ), les Coyotes de l'Arizona, viennent de surprendre les Maple Leafs de Toronto chez eux, lundi.
Canadiens et Coyotes, même combat
Comme à Montréal, on table sur le processus avant les résultats en Arizona
« J'aime penser que c'est parce que nous avons bien joué et non parce que les Maple Leafs n'étaient pas prêts », a laissé tomber l'entraîneur des Coyotes André Tourigny, mercredi, après l'entraînement des siens au centre d'entraînement des Canadiens.
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La question qu'on venait de lui adresser était de savoir si c'est une source de motivation additionnelle pour les Coyotes (1-2-0) de surprendre leurs rivaux.
Les Canadiens (2-2-0) ne doivent pas avoir la grosse tête, après avoir eux-mêmes surpris les Penguins de Pittsburgh lundi.
« Je suis dans la Ligue depuis longtemps, je sais que c'est le genre de match piège », a admis le défenseur David Savard. « On pense souvent que ce sont des points de classement faciles à aller chercher, mais c'est tout le contraire. Ces équipes-là travaillent d'arrache-pied. Elles ont de bonnes habitudes de travail. Les Coyotes n'ont pas de supervedette, mais ils misent sur quatre trios d'attaquants équilibrés. Ce sera un défi différent de celui des Penguins, mais tout aussi difficile. »
Ça demeure un affrontement entre deux équipes en phase de reconstruction. Comme pour les Canadiens, on table sur le processus davantage que sur les résultats en Arizona.
« Chaque organisation a sa façon de voir les choses, a expliqué Tourigny. Pour nous, c'est le dévouement des gars à l'endroit de l'équipe. Nous voulons de l'effort dans tout et un grand sens de l'engagement. Quand tu as ça, tu es sur la bonne voie. Tu peux bâtir, améliorer la structure et la formation. Pour nous, c'est l'effort, pour d'autres équipes, ça peut être les 'skills' ou la défense.
« Quand on dit effort, ça ne veut pas dire de travailler comme des poules pas de tête », a élaboré Tourigny, avant d'enchaîner : « Nous voulons voir les gars afficher une attitude de champion. Nous ne voulons pas que l'Avalanche du Colorado ou le Lightning de Tampa Bay vienne nous surpasser sur les plans de l'effort et de la détermination. Nous voulons être plus dévoués à la cause que n'importe quelle équipe. Quand nous voyons ça des joueurs, nous leur donnons une tape dans le dos. »
L'entraîneur de deuxième saison des Coyotes a donné quelques tapes dans le dos de ses troupiers après trois matchs - une victoire, deux défaites.
« Nous avons été meilleurs d'une période à l'autre jusqu'à maintenant, a-t-il analysé. Dans le premier match, à Pittsburgh, ça allait vite en première période, mais nous avons bien complété la soirée. Dans le match suivant, à Boston, nous avons créé l'égalité en troisième période, mais nous n'avons pas pu fermer les livres. Et à Toronto, nous avons pris les devants et ç'a été difficile en troisième période parce que nous affrontions une très bonne équipe. Nous avons réussi à tenir bon. »
Tourigny espère maintenant que ses troupiers poursuivront sur leur modeste lancée, en lui procurant une deuxième victoire au Centre Bell cette année. À leur dernière visite à Montréal, le 15 mars, les Coyotes ont défait les Canadiens 6-3.
Les Coyotes présentent un visage fort différent cette saison, un visage rajeuni.
« Nous avons plus de joueurs qui sont maintenant liés avec nous pour longtemps -- deux, trois, cinq ans. La saison dernière, nous avions plusieurs vétérans en fin de contrat comme les Antoine Roussel, Andrew Ladd, Jay Beagle, Loui Eriksson et Anton Stralman. C'était de l'or en barre. Cette saison, c'est un nouveau groupe de leaders. Les jeunes sont prêts à prendre la relève et nous les aidons là-dedans. »
Le CH devra se montrer discipliné jeudi, les Coyotes ont obtenu cinq de leurs neuf buts en supériorité numérique. L'entraîneur Martin St-Louis a d'ailleurs peaufiné les unités spéciales pendant une bonne partie de la séance d'entraînement, mercredi. Le vétéran Jake Allen devrait être de retour devant le filet, après avoir dû s'absenter lundi en raison d'un congé parental.
Des nomades
Les Coyotes sont les nomades de la Ligue en ce début de saison parce qu'ils disputeront 20 de leurs 24 premiers matchs à l'étranger. C'est du rarement vu, sinon du jamais vu!
Ils ont amorcé la campagne avec un périple de six rencontres, Montréal étant leur quatrième destination. Ils reviendront en Arizona inaugurer leur saison à la maison pour quatre matchs dans leur nouveau domicile sur le campus de l'Université Arizona State, avant de repartir (tenez-vous bien) pour 14 rencontres d'affilée.
L'aréna de 5000 sièges dans lequel les Coyotes vont livrer leurs matchs pour les prochaines saisons pique la curiosité à travers la Ligue. Partout où ils vont, les membres de l'organisation s'en font parler.
« Nous n'en parlons pas entre nous, mais on s'en fait parler partout, a relaté Tourigny. Je ne suis même pas allé voir sur place à quoi ça ressemblerait. Il y a des gens de l'organisation qui s'assurent que tout soit correct. Moi, c'est ce qui se passe sur la glace qui m'intéresse le plus. Que nous ayons le plus bel aréna ou vestiaire, si nous ne jouons pas bien, ce ne sera pas le 'fun'.
« Nous tentons d'éliminer toutes les distractions et de nous concentrer sur la tâche à accomplir, a-t-il poursuivi. Notre nouvel aréna d'entraînement est très moderne, les joueurs sont contents. Tout ce que je veux, c'est que les joueurs soient heureux, il ne m'en faut pas plus. Quand j'entre dans leur environnement, je leur demande s'ils ont besoin de quelque chose. S'ils me répondent que tout est correct, alors la vie est belle.
« Pour ma part, je n'ai besoin que d'une table pour mon ordi et d'une place derrière le banc des joueurs », a conclu le pilote québécois natif de Nicolet, en Mauricie.