st-louis chaumont

BROSSARD – Il y avait trois jours sans match entre le revers de 7-2 contre les Rangers de New York et la visite des Blues de St. Louis, samedi, au Centre Bell. Sur le plan cartésien, il n’y a que 72 heures qui séparent les deux rencontres, mais dans la marmite montréalaise, cette pause se transforme en une éternité.

Après un entraînement mercredi et une journée de congé jeudi, Martin St-Louis avait reconvié ses joueurs pour un entraînement de près de 90 minutes vendredi au Complexe CN de Brossard. La veille, l’entraîneur-chef ne s’était pas tourné les pouces. Il n’y avait pas de congé pour lui, surtout en ce début de saison pénible où les Canadiens ont un dossier de 2-4-1.

« Quand tu as une performance comme le dernier match, ça prend une réponse, a dit St-Louis. On doit se réparer. La réparation est importante, mais elle part avec le travail. C’est ça qu’on fait, on travaille. Ce n’est pas juste le coach, ça prend aussi des joueurs qui sont exigeants et qui veulent aider les plus jeunes. »

Pour St-Louis, une partie de la réponse réside dans l’application d’une meilleure pression et d’un besoin de passer moins de temps embourber dans son propre territoire.

On se répète, mais on le fera pour le besoin de la cause, le CH se retrouve au 32e et dernier rang de la LNH dans le ratio des tirs tentés (Corsi) à 39,85%.

Dans un discours des plus directs, l’ancienne gloire du Lightning de Tampa Bay a passé un message à ses joueurs lorsqu’il a été questionné sur les hésitations et les mauvaises couvertures de ses joueurs en territoire défensif.

« Toutes les situations sont différentes. Mais pour moi, ça part avec les joueurs, a rappelé St-Louis. Je peux aider pour corriger certaines hésitations. Il y a des jeux qui restent noirs ou blancs. Quand c’est noir ou blanc, tu ne peux pas hésiter. Et si tu ne parviens pas à reconnaître ça, je m’excuse, mais tu ne peux pas jouer dans cette ligue.

« Il faut jouer avec du rythme et pour avoir du rythme, tu dois vouloir défendre ton territoire, a-t-il continué. Ce n’est pas toujours agréable. Ça part avec l’attitude. Je crois que notre problème est qu’on ne réagit pas assez rapidement. On laisse trop de temps à nos rivaux. »

St-Louis se gardera une carte dans son jeu pour ceux qui n’écouteront pas les consignes.

« Il y a des joueurs qui apprendront en le faisant sur la glace, il y a des joueurs qui apprendront en le regardant sur des vidéos et d’autres apprendront en m’écoutant. On a besoin de cocher toutes les cases. Mais si tu ne réussis pas à l’apprendre et l’appliquer, ça signifie que tu ne peux pas aider l’équipe. Si tu n’aides pas l’équipe, ton temps de jeu diminue. C’est assez simple. »

Des bruits de l’extérieur

Dans une conférence de presse de près de 20 minutes en ce vendredi d’automne, St-Louis n’a pas consacré trop de temps pour répondre à une question qui portait sur le slogan du tournoi de golf : être dans le mix (dans le portrait des séries).

Quand un collègue lui a demandé s’il croyait toujours que son équipe pouvait rester dans le coup malgré le faux départ et les nombreux blessés, l’entraîneur-chef a regardé en direction d’un seul chiffre.

« Il n’y a que sept matchs de joués. Sept matchs. C’est tout. »

S’il est très conscient du marché où il travaille, St-Louis ne s’en fait pas avec ce qu’on raconte au sujet de son équipe, mais aussi de son propre boulot.

« Je n’écoute pas les bruits, a-t-il répliqué. Je vais vous dire pourquoi je n’écoute pas les bruits. Pourquoi est-ce que j’écouterais les critiques d’une personne vers qui je ne demanderais jamais de conseil. C’est drôle, mais j’ai croisé des partisans hier (jeudi) en marchant vers le Centre Bell. Ils m’ont dit de ne pas écouter ce qu’on raconte. Ça fait partie du marché. »

« Je ne changerai pas ce que je fais. Et je ne serai pas fâché. Mais s’il y a une chose, c’est que je suis presque reconnaissant. En temps normal, je surmonte les obstacles et les personnes qui doutent de moi. Ça me donne de l’essence. Je suis heureux de me retrouver dans un tel marché. »

St-Louis retrouvait le feu dans ses yeux en décrivant son désir d’encore une fois déjouer ceux qui doutent de lui. Il se croisera maintenant les doigts pour transmettre ce même feu à ceux qui sauteront sur la patinoire.

Il n’a pas cité son nom, mais St-Louis a fait un clin d’œil à Aaron Rodgers, le quart des Jets de New York avec sa réponse sur le besoin de ne pas écouter les critiques des personnes à qui il ne demanderait pas de conseils. Rodgers, qui se fait critiquer pour son jeu dans le gros marché de New York, a utilisé cette phrase le 15 octobre dernier, soit près d’une semaine après le congédiement de Robert Saleh comme entraîneur-chef.