stlouis chaumont

BROSSARD – Martin St-Louis n’a rien perdu de son langage coloré. En cette journée des tests médicaux et examens physiques pour ses joueurs, l’entraîneur-chef a décrit sa principale quête à son troisième camp avec les Canadiens.

St-Louis a recyclé l’une de ses analogies préférées, celle de la différence entre celui qui joue au hockey et le joueur de hockey. Des 59 joueurs invités pour le camp, ceux qui auront l’ADN du joueur de hockey piqueront sa curiosité.

« On rentre maintenant plus dans les détails (à un troisième camp), a dit St-Louis. Les gars ont plus d’expérience. Il y a une différence entre quelqu’un qui joue au hockey et un joueur de hockey. Les gars savent la définition. C’est une grosse différence. Plus tu as de joueurs de hockey, plus ils vont se transformer de bon joueur avec du talent à un véritable joueur de hockey, et plus tu te retrouves à la bonne place. Ça fait deux ans qu’on est dans le processus de fabriquer des joueurs de hockey. »

St-Louis a offert sa définition du joueur de hockey.

« C’est un gars qui joue la game, pas juste sa game, a-t-il répliqué. Parfois, ça prend du jeu robuste, parfois des habiletés. C’est un gars qui reconnaît les situations et qui peut s’adapter à ce qui se présente à lui. La game n’est jamais pareille. Il y a différentes situations. Tu ne sais pas à ce moment-là de la game, ce que tu vas faire. Tu dois être prêt pour n’importe quoi. Il faut que tu sois brave aussi. »

L’ancienne gloire du Lightning de Tampa Bay a regardé en direction de Cole Caufield pour y aller d’un exemple d’un joueur qui apprend à devenir un joueur de hockey.

« Quand je regarde la jeunesse de notre équipe, j’aime regarder un gars comme Cole. Il a toujours été talentueux, il a toujours été un marqueur. Je sais que l’an dernier, il a essuyé plusieurs critiques puisqu’il ne marquait pas autant de buts. Mais il a franchi un pas important afin de devenir un joueur de hockey. Il jouait plus une game complète. Il était impliqué physiquement, il gagnait des batailles pour la rondelle et il ne restait pas juste sur les périmètres pour obtenir des touches. C’est un bel exemple. »

« Chez les vétérans, il y a un gars comme Savy (David Savard), a-t-il continué. On peut dire que c’est un joueur de hockey. »

Savard n’a pas le talent le plus naturel, mais il a le don de se sacrifier pour le bien de son équipe.

Les fameuses chaises

En théorie, les principales luttes au camp du Tricolore se retrouveront à la ligne bleue. Lane Hutson, Logan Mailloux, David Reinbacher et Adam Engstrom cogneront à la porte du vestiaire principal, alors que Jayden Struble et Justin Barron voudront y rester.

Aux yeux de St-Louis, les enjeux n’auront pas uniquement lieu à la défensive.

« Il y aura de la compétition partout, a-t-il affirmé. Tout le monde veut la meilleure chaise. J’ai une idée de qui occupe quelle chaise présentement. Mais les chaises, elles viennent et elles repartent. Si tu penses que tu as une chaise, tu dois t’assurer de la garder. Parfois, tu te bats contre toi-même. »

St-Louis n’a pas dévoilé ses plans pour son premier entraînement jeudi sur la glace du Complexe Sportif CN. Il a gardé l’identité de ses trios et duos pour lui. Mais à l’entendre parler, il a l’intention de miser sur la continuité plus que sur les expériences.

« On essaie toujours de bâtir une chimie. L’an dernier, Newy (Newkook) est arrivé. On essayait de voir où il allait cadrer. Je parle de continuité puisque les gars savent où nous voulons nous en aller et le genre de jeu que nous souhaitons jouer. Nous ferons de petits ajustements, mais rien de majeur. »

Patrik Laine sera l’un des nouveaux visages du Tricolore cette année. Sur papier, le Finlandais a de bonnes chances de se retrouver à l’aile droite du deuxième trio avec Kirby Dach au centre.

Maintenant qu’il a plus d’expérience derrière le banc de l’équipe et avec le CH qui désire rester dans le « mix », St-Louis a déjà dit qu’il sera plus exigeant avec ses joueurs.

« Les non négociables resteront les mêmes, a-t-il précisé. Les gens croient que je vais être un peu plus dur. Les joueurs savent que je vais toujours leur dire la vérité. Ma vérité cette année est peut-être différente de l’an dernier. On est un peu plus loin. Je veux être juste dans ce que je m’attends d’eux. Est-ce que je m’attends à plus d’eux comparativement à l’an dernier ? Absolument. C’est vrai pour l’équipe, mais aussi pour les individus. Chacun en est à une étape différente de sa carrière, mais les non négociables resteront les mêmes. Tu ne peux pas les traverser. »