MONTRÉAL – Martin St-Louis l’avait dit quelques heures avant le match face aux Canucks de Vancouver; Juraj Slafkosky jouait bien sans pour autant que ça se transpose nécessairement sur la feuille de match.
L’attaquant slovaque n’a pas marqué, ni récolté d’aide dans le revers de 5-2 des Canadiens, dimanche. Or, on peut affirmer sans craindre de se tromper qu’il a offert sa plus solide prestation de la saison – peut-être même la meilleure de sa jeune carrière.
On n’ira quand même pas jusque-là puisque la mémoire est une faculté qui oublie. Ce qu’on sait de source sûre, c’est que Slafkovsky a décoché six tirs au but, son plus haut total en 54 matchs dans la LNH. Quatre autres de ses tentatives ont été bloquées par l’adversaire.
« Je sais que je dois décocher davantage, a-t-il expliqué dans le vestiaire, la mine basse en raison de la défaite. Tout le monde me le dit dans mon entourage. J’essaie de le faire chaque fois que j’ai une chance et que je vois qu’il n’y personne de mieux positionné.
« C’est la mentalité que je tente d’adopter à tous les matchs. Ça ne fonctionne pas toujours comme je le veux. Ç’a bien été ce soir et je peux m’en servir pour bâtir là-dessus. »
Au-delà du nombre de tirs, on a vu un Slafkovsky plus décisif et plus déterminé à faire son chemin jusqu’au filet adverse. Il s’est montré créatif en entrée de zone et s’est servi de son corps en protection de rondelle. Il était même celui qui voilait la vue de Casey DeSmith sur le but refusé à Christian Dvorak en deuxième.
« J’ai vraiment aimé son match, a observé le défenseur Mike Matheson. Il était partout sur la glace. Il a utilisé son corps, il a été vite et solide sur ses patins. […] Il a gagné à peu près toutes ses batailles. Il était là en échec avant, en repli défensif. Il a tout fait. C’est son match quand il est à son meilleur. »
St-Louis l’a récompensé en lui offrant 16:48 de temps de jeu, son deuxième match le plus occupé de la campagne. Il avait joué pendant 18:06 contre les Blues de St. Louis, l’équipe contre laquelle il a inscrit ce qui est toujours son seul et unique but de la saison.
« Ça se fait graduellement, a évoqué le pilote. Comparativement à l’an dernier, il est beaucoup plus confortable, il a beaucoup plus de touches de rondelles. La prochaine étape pour lui sera d’être efficace avec ses touches, mais c’est encourageant de le voir autant jouer avec la rondelle.
« C’est le match au cours duquel il a eu l’air le plus confortable sur la glace avec sa lecture de jeu. Quand tu lis ce qui se passe comme il l’a fait, habituellement la rondelle te trouve. »
Voilà qui devrait lui fournir un regain de confiance pour la suite des choses. Le Tricolore entame une portion plutôt chargée et déterminante de son calendrier, et il ne se plaindrait assurément pas de compter sur un Slafkovsky en pleine ascension. Tout ça demeure un processus, cependant.
« Ç’a beaucoup à voir avec la confiance, a-t-il conclu. Quand tu es en confiance avec la rondelle, tu peux faire de meilleurs jeux et de meilleures lectures. C’est ce que j’essaie de faire, et ç’a fonctionné ce soir. Je vais continuer de regarder des vidéos et d’essayer de m’améliorer. »